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L’Europe, vues d’Afrique
par penvins

L'Europe, vues d'Afrique

Plongez-vous dans le bonheur de lire dix écrivains africains nous parler de nous et d'eux, d'eux et de nous avec douleur et humour. Dix écritures différentes dans un français tantôt classique, tantôt très moderne avec un regard parfois envieux, parfois réprobateur, nous disent ce que nous sommes à leurs yeux et c'est infiniment salutaire. Sans doute plus encore pour nous Français qui avons tellement tendance à nous admirer nous-mêmes. Par un trait d'humour qui pourrait être africain, nous avons l'impression dans ces nouvelles d'être le nombril du monde mais ce n'est plus nous qui le regardons et la réalité en devient plus complexe à l'image de cette petite Africaine qui aurait tant aimé être cette femme blanche, la femme du diable mais qui finalement ayant grandi et vu évoluer la femme occidentale dit: " Je ne voulais plus être la femme du diable blanc. Je voulais être la femme du diable noir. Je voulais être moi-même."

Le  recueil commence par une nouvelle de Florent Couao-Zotti intitulée "Dieu est grand, mais le blanc n'est pas petit" où l'on voit s'affronter les deux cultures comme dans un jeu d'images inversées où tout est dit par anti-phrases dans cette lange souriante et grinçante qu'on lui connaît. De multiples figures de l'Afrique francophone, du Bénin, du Sénégal, du Tchad, du Cameroun sans oublier Madagascar ni l'Algérie nous donnent ainsi un aperçu de ce qu'est devenue notre langue dans la bouche de ceux à qui nous l'avons apprise malgré eux et c'est un retour à l'envoyeur qui devrait servir de leçon à tout ceux que le métissage effraie, et en même temps il y a là une invitation à revenir aux valeurs de la vie. On pourra bien sûr penser que rappeler la valeur de la mort et la futilité des biens de ce monde sont des lieux communs éculés, ce sont pourtant des fondamentaux et le mérite de ce petit recueil c'est de nous les donner à lire dans une langue revisitée par des qualités que nous avons perdues:: la simplicité et le sourire de la distance.

La dernière histoire est celle de ce fonctionnaire moyen des Nations-Unies qui pour son pot de départ prononce un discours - à contre-courant de ce qui était bien sûr attendu - le discours des petits, des humbles de ceux qui travaillent dans les soutes et savent bien où se trouve la vérité mais espère malgré tout que la génération suivante, celle de sa fille continuera le travail accompli: "Va Nafissatou vers une Humanité multiculturelle et bats-toi pour un compromis humain, avec la socialisation de l'Africain, la rigueur de l'Asiatique, le génie européen, la passion américaine. Va ma fille et bats-toi avec les caïmans et les dauphins car chaque être a sa place sur la terre."

Ce recueil est édité avec la participation de l'UNESCO!

Penvins
08/2004

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