Albert Sanchez Pinol

Littérature
étrangère

Cercle de lecture
Juin 2008

« La peau froide »

             « La mascotte était assise sur un trône de mousse, les jambes croisées, les mains autour des chevilles, une épaule contre un mur de chênes. Elle regardait un infini inexistant. Elle offrait une composition naturelle si adéquate, si parfaite, que ses hardes de mendiante gênaient la vue... J'allais certainement mourir et, à proximité, la mascotte était la poupée qui ressemblait le plus à une femme ...
Quand je la touche, je me laisse emporter. La paume de ma main se dépose sur sa joue. Et ma main fuit, horrifiée, comme si l'on m'électrocutait... Sa température blesse. Elle rappelle la froideur d'un cadavre que la vie a abandonné. »