Anna AKHMATOVA

Poésie russe
20e siècle

Cercle de lecture
mars 2007
Voir aussi M Tsvetaeva

     « Paisible coule le don, la lune entre dans la maison, la lune entre sans façons, elle voit une ombre dans la maison. Cette femme est malade, cette femme est solitaire. Le mari mort, le fils est en prison, Priez à mon attention.
     Non, ce n'est pas moi, c'est une autre qui souffre. Moi, je ne pourrai pas. Ce qui est arrivé, qu'un drap noir le recouvre et qu'on emporte les flambeaux...
     Depuis dix-huit mois je hurle : reviens ! Reviens à la maison. Je rampe aux pieds des assassins, mon effroi, mon garçon.
      Tout s'embrouille sans rémission et je ne sais plus trop qui est un fauve qui est un homme, quand viendra le bourreau.
      Il n'y a que des fleurs qui fanent, l'odeur d'encens, des pas qui mènent ailleurs, vers le néant. Et sans répit me dévisage » 
(Requiem, extraits).