Le tueur aux psaumes, Chris Petit

Fayard, 2007

 

Dans les années 70, l’Armée républicaine irlandaise (IRA) et les paramilitaires protestants se livrent à une guerre sanglante au cœur de Belfast. L’enjeu: la réunification irlandaise ou le maintien de l’Ulster au sein du Royaume-Uni. Dans ce contexte de haine et de représailles sans fin, des gangs profitent des tensions intercommunautaires pour commettre l’indicible. Témoins les tristement célèbres «Bouchers de Shankill», une bande de serial killers qui enlèvent des catholiques au hasard, puis les dépècent sauvagement dans le quartier de Shankill, un bastion protestant pur et dur. De ces faits avérés, Chris Petit invente un thriller politique palpitant. Dans ses massacres, la sinistre bande de Lenny Murphy (le leader) est ici accompagnée par un mercenaire britannique, Candlestick, qui la manipule et l’incite à la surenchère. Alors que les «bouchers» se font finalement arrêter ou abattre, Candlestick continue les meurtres en solo durant plus de dix ans, naviguant de façon obscure d’un camp à l’autre.

 

L’inspecteur Cross et son assistante Westerby se lancent dans une folle enquête pour traquer ce tueur atypique et apolitique, qui fait paraître des psaumes dans un quotidien de Belfast quelques jours avant le meurtre de chacune de ses victimes. Dans leur tentative de confondre l’assassin, les deux enquêteurs découvrent un monde peu reluisant fait de violence aveugle, de trahisons et de manipulations sournoises au nom de la raison d’Etat. Bien que parfois un peu confus, Le Tueur aux Psaumes a le mérite pointer du doigt la politique britannique en Irlande du Nord, notamment la complaisance et la collusion à l’égard des paramilitaires loyalistes, ainsi que l’engagement des milices des deux bords, pas toujours exempt de compromissions au nom de l’argent facile.

 

Florent Cosandey, 26 février 2009