L’incipit de ce roman policier est très éprouvant et indique d’emblée de quoi il est question : de pédophilie. La scène initiale donne à voir un jeune garçon victime, ainsi que d’autres enfants, de la perversité absolue des adultes. Ces derniers les chassent car ils sont des jouets-gibiers qui, une fois cloués à l’arbre par la flèche du prédateur, sont violés. C’est tout simplement atroce. Mais dans la nature, des justiciers barbares sévissent et massacrent d’anciens pédocriminels, qui pour la plupart, occupent ou occupaient un poste à haute responsabilité. Lorsque l’on plonge dans de tels abîmes, il est difficile d’en ressortir indemne. C’est violent car notre "morale", si l’on peut dire, achoppe devant de telles atrocités.

Or, sentiment mitigé tout de même à l’issue de cette lecture car nous trouvons qu’à un moment donné, cela dérape. Deux journalistes sont ciblés pour fouailler de nouveau dans les bas-fonds de l’âme humaine, aidés en cela par des policiers. Ce qui est difficile à suivre, parce que nous trouvons que l’accent n’est pas vraiment mis dessus, c’est l’enquête qui permet d’identifier et d’arrêter les criminels. Ce thriller montre des justiciers s’inspirant de la Guerre des étoiles, la saga mythique du cinéma. Et c’est là que nous adhérons beaucoup moins. Le final est une apothéose explosive qui narre le combat entre les forces du Bien, censées être incarnées par un policier au visage refait et ses acolytes ( qui semblent tous appartenir à quelque force spéciale), et les forces du Mal, incarnées par d’atroces mafiosos venus de l’Est. On n’y croit pas du tout. Il y a un mélange des genres qui nuit à la cohérence de l’ensemble. Les références à la saga cinématographique rendent, certes, hommage à ces enfants déchus, dégradés par les adultes mais selon nous, ça ne fonctionne pas.

Dommage.