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Le repos dans la lumière, textes de Joseph Joubert.

Textes choisis et présentés par Jean Mambrino. Editions Arfuyen 2007

jeudi 8 février 2007 par Françoise Urban-Menninger

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C’est Chateaubriand qui révéla en 1838 le "génie" de Joseph Joubert, aujourd’hui c’est le poète Jean Mambrino qui, dans une préface éblouissante, nous rend sensibles "à la splendeur de la pensée" de cet auteur.

Tirés des carnets de Joseph Joubert rédigés de 1786 à 1824, les textes de ce dernier sont d’une étonnante modernité. D’une grande et rare tolérance envers les plaisirs de la chair, il s’écrie :"Ô mes amis ! J’ai bu l’amour..." et dans le même temps, il constate que "La pensée se forme dans l’âme comme les nuages se forment dans l’air".
Ses réflexions sont d’une limpidité et d’une telle évidence que c’est en cela qu’elles nous surprennnent et nous ravissent tout à la fois car rien n’est plus ardu que d’atteindre la simplicité.
L’auteur n’a de cesse d’atteindre le langage à l’état pur, il tend vers l’épure qui se donne tout en transparence et en lumière. "Un esprit qui se joue des flots de lumière où il n’aperçoit rien mais où il est pénétré de joie et de clarté...", voilà sa définition du "repos dans la lumière".
Cependant Joubert n’aspire pas, contrairement à d’autres penseurs à n’être qu’un pur esprit, il possède l’art d’accorder l’âme et le corps. Lorsqu’il s’exclame :"Il faut bien que l’âme respire", c’est un être de chair qui parle.
Et lorsque Joubert transcende toute matérialié pour tendre vers l’infini, il nous parle d’un Dieu que "l’on sent avec l’âme comme on sent l’air avec le corps".
Ce Dieu universel et intemporel est de l’autre côté des mots, seule la poésie permet d’appréhender cet ailleurs dont Joubert dit :"Il faut que quelque chose soit sacré".
C’est le poète qui a le don d’insuffler dans le langage "le sacré" car son rôle n’est-il-pas de "donner un corps aux vents, une âme aux pierres" ?
Si Joseph Joubert nous touche autant aujourd’hui, c’est bien parce quil confère à ses pensées une poésie aveuglante de beauté. Jean Mambrino ne s’y trompe pas lorsqu’il clôt sa préface sur cette phrase splendide de Joubert : "Le soleil peint dans une goutte de rosée".

Françoise Urban-Menninger

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