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Contre-histoire de la philosophie
vendredi 9 mars 2007 par Claude Courty

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Saluons ce nouveau champion du book-biz, que le nombre et l’épaisseur de ses ouvrages, comme ses arguments, placent d’emblée dans la catégorie poids-lourds, série "anti-Sorbonne". Liberté universitaire oblige ! (Rappelons que Michel Onfray est le pape de l’université libre de Caen).
Marcel Aymé a dit qu’un garçon qui étudie jusqu’à vingt ou vingt-cinq ans est un petit monsieur qui capitalise sa jeunesse au lieu d’en faire un usage normal, immédiat. Que dire de celui qui poursuit ses études universitaires toute sa vie ? Il ne crache plus dans la soupe, il pratique la régurgitation, à la manière dont procède les pingouins pour alimenter leur progéniture.

Lui et ses semblables ouvrent la voie à l’homme dans son éternelle fuite en avant, incapable de tirer les enseignements de ce que lui ont transmis ses prédécesseurs tombés ou non dans l’oubli. Après avoir trituré, approuvé ou contesté leur pensée, sans trop souvent se donner la peine de la comprendre, il la nie en bloc, se servant d’une érudition encore plus facile à étaler que la banale culture, pour en faire des tartines.

Fait penser à ces autistes capables de dessiner Rome dans ses moindres détails après l’avoir survolée pour en prélever l’image d’un regard, ou de réciter par cœur le contenu de la plus fournie des bibliothèques, après en avoir lu tous les volumes en un temps record. Moins de naturel cependant et peut être même un tantinet de fumisterie, voire d’imposture, en ce sens qu’un savant ne peut ignorer ce que disait Aragon, "On sait que le propre du génie est de fournir des idées aux crétins une vingtaine d’années plus tard". Si les délais sont largement dépassés qu’importe !

Toujours est-il que notre contre-historien réussi la gageure de pondre six pavés de plus pour nous expliquer, preuves à l’appui, que tout ce qui a pu et peut s’écrire n’enseigne quoi que ce soit, et que ce que nous connaissons de la pensée de nos ancêtres est faux ou incomplet, ce qui revient au même. Dommage qu’il ne fasse pas davantage place au libre arbitre dans cet ouvrage qu’il n’en fait dans son Traité d’athéologie. Probablement, à la manière dont les nantis ne peuvent concevoir qu’il soit possible d’être modeste et heureux, son savoir lui interdit-il d’imaginer qu’il est possible de vivre en ignorant qui est Socrate, Michel Onfray ou Zorro.

Quant à l’occultation contre laquelle il vitupère, de la pensée correcte, ses écrits sont bien la preuve qu’il n’en est rien. Assez facile à lire par ceux qu’elle intéresse, distrayant parfois pour les autres, mais lassant.

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