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Des taches sur la robe d’Isabelle Poncet-Rimaud

Recueil de poèmes paru aux Editions "Le chant du cygne" avec une préface de Denise Borias

mercredi 17 février 2010 par Françoise Urban-Menninger

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D’emblée Denise Borias nous signifie que l’auteur de ce nouveau recueil, Isabelle Poncet-Rimaud, a changé radicalement de ton. En remontant à la source même de son cri, Isabelle déchire le voile des apparences . L’enfant qu’on a voulue "d’amour/ et d’étoiles" se rebelle pour le meilleur de l’écriture.

Isabelle Poncet-Rimaud après la perte de "sa foi d’enfant" dans "Les écailles du pas", son précédent ouvrage, se brûle les ailes dans ce nouvel opuscule au titre évocateur. Ces "taches sur la robe" souillent la virginité et la pureté candide de son âme d’enfant. Au poète, à présent, de hurler la vérité qui saille sous la peau vive des mots.

C’est dans cette quête de la vérité et de la connaissance de soi que l’auteur, après avoir traversé les terres de la douleur, renaîtra au monde :" Quelque part quand la lumière s’éteint/ l’oeil en toi/ s’allume".
L’évidence inéluctable de la mort est ressentie comme une trahison sur le théâtre de la vie et de la comédie humaine :" Coups et trahisons/ ces gens qui glissent dans les drapées du soir/ nous laissant seuls/ devant leur mort/ en rideau." Cette mort, c’est aussi celle de Dieu qu’elle extirpe avec force de ses pensées et du plus profond d’elle-même :" Un couteau entre les dents,/ elle fouille les entrailles/ pour en extraire/ ce qui peut encore rester/ de Dieu". Tour à tour, l’auteur passe du "je" au "tu", puis à ce "elle" où elle s’observe de l’extérieur. Dans ce jeu de distanciation, puis de passage au dialogue intérieur, dans cet intervalle de soi à soi, Isabelle se rapproche d’elle -même pour ne faire plus qu’une avec les ombres qui la hantent dans cette maison du verbe où " la mort en rien n’abolit le secret".

On songe ici à Anise Koltz et à ses lumineux poèmes dans "L’ailleurs des mots" qui elle aussi, avec opiniâtreté et virulence, tente de se libérer de la tutelle de Dieu en s’interrogeant inlassablement :" Pourquoi Dieu m’a-t-il créée ?".

Mais derrière l’extrême violence qui brûle l’âme et les mots d’Isabelle Poncet-Rimaud, il y a le poème qui jaillit dans une trouée de lumière et qui nous invite à partager "l’éclat du vivre", car quand "L’être ne sait plus rien de l’être/ reste la poésie"... Et même si certains vers contiennent toujours en eux l’indéfectible blessure de la mort, ils portent au plus haut de l’espérance la magnificence de l’instant qui retient en lui des fragments d’éternité :" Entre tes doigts/ regarde couler ce siècle/ qui devient l’instant".

Françoise Urban-Menninger



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