Les poupées russes de Cédric Klapisch
mardi 5 juillet 2005 par Catherine Nohales

Ou l’on retrouve Xavier en Russie, en Angleterre, en France à Paris.

Cette suite de L’Auberge espagnole est un véritable régal.

Le héros, magnifiquement interprété par Romain Duris, dont nous aimons la spontanéïté, le jeu fin, qui rend si bien l’incertitude amoureuse, les états d’âme du perdonnage, cachetonne au lieu de se lancer franchement dans une grande carrière d’écrivain. Il est talentueux, Xavier, mais il ne trouve pas le courage, la volonté d’écrire son roman, du moins de le terminer. Que se passe-t-il, Xavier ?

Que d’éclats de rire quand on voit sa mine déconfite lorsqu’il comprend qu’il va être nègre d’une quelqonque célébrité ! Qu’il décide de sérieusement malmener les clichés amoureux lorsqu’on l’embauche pour une série télévisée ! Xavier débarque, naïf et charmant, dans le monde de l’industrie. Quelle déception pour l’éternel adolescent qu’il est encore ! Les requins de la télévision n’entendent que les espèces sonnantes et trébuchantes. Ce n’est surtout pas le lieu d’une révolution "romanesque" !

Xavier se plie et se perd comme il se perd entre les femmes qu’il séduit, qu’il suit.

Les poupées russes s’emboîtent mais notre personnage ne trouve toujours pas sa dulcinée. Les hommes aussi sont de doux rêveurs maladroits. Les gags du réalisateur font mouche car inventifs. Nous pensons notamment à la scène où Martine, grimée en princesse charmante, raconte son histoire à son petit garçon. Les effets visuels y sont très poétiques, très réussies. Quel décalage entre cette image kitsch de la princesse et le langage qu’elle adopte ! Il fonctionne à merveille !

C’est une belle comédie, vraiment bien réussie. Le personnage principal a beau être masculin, nous nous sommes identifiée sans problème. Qui, aujourd’hui, ne se reconnaîtrait pas en lui ? En cet éternel adolescent terrorisé à l’idée de grandir ? Ses interrogations sur l’amour si compliqué, ses doutes, sa tendresse, sa fragilité, nous pouvons les faire nôtres. Et c’est ce qui fait la grande force de ce film, en plus de sa mise en scène pleine de rires et d’inventions. Il s’adresse à tout le monde, aux femmes autant qu’aux hommes. Tout le monde est concerné par l’amour si compliqué.

Xavier saura-t-il le trouver ? Saura-t-il le voir en Wendy, la jeune Anglaise au coeur si tendre ?

Et puis Les poupées russes est un écho particulièrement positif au 29 mai. Ce jour, la France a dit non à l’Europe. La comédie de Cédric Klapisch dit le contraire, prend le contrepied de manière réjouissante.

C’est véritablement un très bon film.

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