Brooklyn Follies, Paul Auster, Actes-Sud
mercredi 4 janvier 2006 par Meleze

Les livres de Paul Auster sont comme ces documents qu’on a ouvert trop vite sur un ordinateur

Brooklyn Follies
de Paul Auster

Actes Sud 2005

Par Meleze


Les livres de Paul Auster sont comme ces documents qu’on a ouverts trop vite sur un ordinateur. On n’a pas pris le temps de les enregistrer . On y a travaillé dans la fièvre parce qu’ils étaient à la suite d’une application qui nous a fait réagir. Et lorsque le dossier faute d’être correctement enregistré a disparu on est obligé de travailler à la reconstitution de ses propres formules.

 

Dans « Brooklyn folies », c’est ce qui arrive. Le héros passe son temps à reconstituer des événements qui ont déjà été vécues. Ca se présente sous la forme d’une histoire à tiroir. Un premier personnage raconte une histoire à un deuxième dans laquelle un troisième raconte  une autre histoire à un quatrième et ainsi de suite jusqu’à ce que d’histoire en histoire le personnage principal retrouve un peu le sens de vivre, ou bien - si vous préférez - que l’écrivain retrouve son élan d’origine et finisse après une approche laborieuse par vous faire lire 200 pages d’un coup

 

Peut-on dire d’un romancier qui vous permet de tenir 3 heures au milieu de la nuit à lire 200 à 300 pages avec plaisir, qu’il est mauvais ? Ce serait un jugement très dur. Disons plutôt qu’il est décevant : comme d’habitude. Paul Auster gâche son talent. Il a de quoi conduire un roman à la perfection mais en courant d’histoires en histoires, il bâcle le boulot, dépasse à peine la moyenne.

 

Je me rappelle de son premier titre « l’invention de la solitude » titre magnifique et porteur d’espoir qui ne se terminait pas du tout sur la défense du plaisir d’être seul, mais se contentait comme dans Brooklyn follies de reconstruire un état d’esprit stable dans l’univers new-yorkais de l’auteur.

 

Franchement l’écriture professionnelle peut-être fatiguante à la fin. Où est passée l’inspiration ?

 

Peut-être dans ce personnage du chevalier qui est un peu issu du Moyen Age tout en ayant été transformé par les nombreux combats qu’il a menés dans la vie moderne. Je cite :

 

« Moi, cet homme amer, solitaire, revenu se terrer à Brooklyn il y avait moins d’un an, ce type fini qui s’était persuadé qu’il ne lui restait plus aucune raison de vivre –moi, l’andouille, Nathan le sot, incapable d’imaginer qu’il pourrait avoir mieux à faire qu’attendre la mort, métamorphosé désormais en confident et conseiller, en amoureux des veuves ardentes, en chevalier errant, sauveteur des damoiselles en détresse »

 

Vous l’aurez deviné, autour du chevalier Nathan il n’y a que des femmes comme c’était déjà le cas avec Frederic Dard autour de San Antonio le serviteur de ces dames. Mais, si vous les aimez n’hésitez pas. Le noeud de l’histoire est une femme qui ignore le nom du père de son enfant.

 

Meleze 

 



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