L’enfant d’octobre de Philippe Besson
samedi 28 octobre 2006 par Catherine Nohales

Titre simple, périphrase belle justement par sa simplicité, qui désigne Grégory Villemin.

L’enfant d’octobre. Celui dont on ne connaîtra jamais l’assassin, l’une des affaires les plus tortueuses de l’histoire judiciaire française.

Un titre qui semble anonyme. Cet anonymat a été pourtant violemment interdit, dénié, comme Philippe Besson nous le montre tout le long de son roman. C’est ce qui frappe, m’a frappée quand j’ai pris ce livre recommandé. L’enfant d’octobre. Qui sait, qui se souvient qu’il s’agit du petit garçon de Jean-Marie Villemin et de sa femme Christine ?

C’est un paradoxe fort.

Dans les moindres détails, il nous relate l’emballement médiatique, les errances qui coûteront à la justice, aux familles mais en tout premier lieu au petit Grégory.
Son choix d’une narration au présent de l’indicatif nous permet d’entrer de plein pied dans l’affaire, de s’immerger sans attendre. On vit l’affaire, on la suit de près.

Je dirais même qu’il y a quelque chose comme de la scansion dans cet emploi constant du présent de l’indicatif. Le romancier martèle, assène les ratés, n’omet rien des souffrances endurées.

Cependant, il choisit de donner la parole à la principale protagoniste, la mère de Grégory. Ses pensées, inventées ? supposées ? ne m’ont nullement semblé indispensables. Elles fonctionnent comme un contrepoint à la narration. C’est son point de vue qui nous est donné à lire. Je ne l’ai pas lu. Le roman se lit d’une seule traite sans cela. Je ne vois pas ce que cela apportait.
Le roman aurait été encore plus fort, plus cinglant si Philippe Besson s’était abstenu de rendre compte des pensées de Mme Villemin.

Copyright e-litterature.net
toute reproduction ne peut se faire sans l'autorisation de l'auteur de la Note ET lien avec Exigence: Littérature