L’Historienne et Drakula d’Elizabeth Kostova
samedi 28 octobre 2006 par Catherine Nohales

C’est d’une longue traque contemporaine qu’il s’agit, celle du mythique Drakula, effroyable voïvode qui empalait ses victimes. Mythe immortalisé par Bram Stoker au XIXème siècle, réécrit récemment par Elizabeth Kostova après tant d’autres.

Deux gros volumes qui narrent l’enquête, la quête obsessionnelle, par un père et sa fille, par des historiens impliqués, du vampire des Carpates.

C’est une histoire passionnante mais un peu longue à démarrer. Ce roman est nourri de toute la culture, de toute les recherches effectuées par l’auteur durant dix ans. C’est à la fois la force et la faiblesse du livre.

Force parce que les assises culturelles sont incontestables et donnent sa puissance au roman. C’est un ouvrage solide, bien bâti.

Faiblesse parce que un tel savoir nuit au déploiement des péripéties. Cet ouvrage manque d’actions, piétine quelque peu et l’on a du mal à avancer. Trop de bavardages et l’on est déçue de ne pas voir plus souvent cette incarnation du Mal absolu.

Mais il y a des scènes très fortes, bouleversantes et qui marquent durablement. Je pense notamment à cette église perdue qui surgit brutalement du néant et où la figure du Christ est celle d’un être désespéré. Il n’y a pas de secours possible : Dieu lui-même est impuissant.

Malgré les quelques longueurs dues aux choix faits par l’auteur de nous raconter une traque, L’Historienne et Drakula fut un très bon moment de lecture.

Nous attendons impatiemment l’adaptation cinématographique.

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