dimanche 18 mars 2007 par Liss Kihindou
Joyeux anniversaire Henri LOPES !
Nous connaissons ou avons déjà entendu parler d’Henri Lopes, un des auteurs majeurs francophones, mais peut-être aussi ne le connaissons-nous pas. Né en 1937, il va fêter cette année son 70e anniversaire, une bonne raison de relire ou de découvrir une de ses œuvres.
Qui est
Henri LOPES ? Il mène de front
une carrière politique et littéraire. Ancien premier ministre du Congo-Brazzaville,
il est actuellement l’ambassadeur du Congo Brazzaville en France. Mais il est
aussi l’un des ambassadeurs les plus renommés de la littérature africaine à
travers le monde. Ses œuvres font l’objet d’innombrables recherches. On peut
voyager à travers elles en suivant ce fil d’Ariane que semble être la question
de l’identité, plus précisément de la quête d’identité.
C’est en effet une thématique majeure de
son œuvre. Dans plusieurs de ses romans, le héros ou l’héroïne est métisse,
comme l’auteur lui-même, mais même quand il (elle) ne l’est pas, on sent
toujours le profond questionnement, la recherche d’un équilibre face aux
différents héritages, face aux différentes forces qui font osciller l’être
intérieur du personnage. L’héroïne de Sur l’autre rive organise
carrément sa disparition pour renaître sous une nouvelle identité.
Certains titres mêmes, choisis par Henri
Lopes pour ses œuvres, laissent bien transparaître la question du
métissage. Le roman que nous allons vous
présenter a pour titre « Le lys et le flamboyant ». On a bien là
l’évocation de deux origines différentes à travers ces deux plantes appartenant
à des univers différents. C’est à notre avis le roman de l’auteur le plus
représentatif de la question du métissage.
Quant à son dernier-né, il s’intitule
« Ma grand-mère bantoue et mes ancêtres les Gaulois »
Henri LOPES a obtenu le Grand Prix de la francophonie pour l’ensemble de son œuvre en 1993. Lui-même est devenu l’un des acteurs de la Francophonie (membre du Haut Conseil de la Francophonie) Et puisqu’il fête ses soixante-dix ans en cette année 2007, nous espérons que le monde littéraire saura lui rendre un hommage mémorable.
LE LYS ET LE FLAMBOYANT
Pour commencer, deux épigraphes
(citation placée en début de texte) annoncent la couleur. Il s’agit d’une
citation de Paul Valéry « Je n’ai jamais su qui j’étais, et j’ai
toujours su qui je n’étais pas… » et une autre de Fernando PESSOA « …
ainsi je fus semblable aux autres sans aucune ressemblance, frère de chacun
sans être d’aucune famille ». Le programme est donc donné, il s’agira
pour l’auteur de dire la difficulté d’être métis.
L’héroïne du roman, c’est une femme aux multiples visages, aux
multiples identités. Monette pour les proches, Kolélé pour d’autres, elle est
pourtant née Simone Fragonard. Monette est aussi une femme aux multiples
adresses. En effet elle part de pays en pays, à la recherche d’un point
d’attache qu’elle ne trouvera qu’à sa mort.
Mais qu’on ne s’y méprenne pas, ce roman ne concerne pas seulement les métis, il nous interpelle tous car nous sommes tous, d’une manière ou d’une autre, des métis. Au matin du XXIème siècle, nous nous trouvons plus que jamais au carrefour de plusieurs cultures, nous devons brasser plusieurs langues, nous sommes appelés à l’universel, et c’est la musique qui se dégage de ce roman : le désir d’universalité.
Liss KIHINDOU.
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