Paru dans la collection "Poètes des cinq continents" aux éditions l’Harmattan (2007)
lundi 18 février 2008 par Françoise Urban-MenningerDans "Paysage des hommes", c’est l’âme humaine que Pierre Zehnacker explore. Entre ombre et lumière, il esquisse une géographie de l’intime où "chaque instant court vers sa petite mort brève". C’est dire "la douleur bleue", l’instant fragile et éphémère que le poète saisit en marge du silence, à la lisière de l’être où vie et mort fusionnent dans l’écriture.
Surgissent alors sous les mots, les images fantômes de l’errance qui naissent de l’absence et du désenchantement. Des brèches s’ouvrent dans la mémoire pour nous octroyer la fulgurance de leur beauté "une fille à sa fenêtre/fardée pour la mort/s’essaie livide à son nouveau destin".
Les mots sont de chair ; sous la peau de l’ombre, on devine "la chambre aux joies pourpres" où la femme "dissimule la nuit" pour mieux nous ouvrir aux versants nocturnes qui nous hantent.
Chacun des poèmes de Pierre Zehnacker nous interroge jusque dans cette origine qui, tout en nous fécondant, détermine notre finitude.
La blessure originelle devient cette source d’écriture musicale et sensuelle où "le chant de la mélancolie coule d’un soleil mort".
Poèmes arrachés aux terres intérieures de l’âme et de l’esprit, cris taillés dans le vif de la chair nue, "Paysage des hommes" attire le lecteur dans ce vertige de l’être où l’errance devient lumière et "où le mot obscur va prendre forme".
Françoise Urban-Menninger
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