Être femme dans l’armée française - M. Baron

Paris Denoël 2009

vendredi 9 avril 2010 par Meleze

Lieutenante : une aventure sous estimée dans la série des infiltrés

Comme on le sait la série "people" des oeuvres d’infiltration vient de connaître un rebondissement ces derniers temps avec un journaliste de télévision qui a fait état de son entrée dans un réseau de pédophilie et dont on a discuté jusqu’à plus soif s’il avait le droit ou non de cacher son état de journaliste et qui plus est de dénoncer les pédophiles qui s’étaient présentés au rendez vous.

L’infiltration expérimentait ainsi un renouveau depuis sa première apparition en 1986 avec le célèbre roman de Günther Walraff « tête de turc » et depuis que s’y étaient essayé des personnalités comme celle de Florence Aubenas. Il me semble qu’on pourrait y ajouter quelques voyageurs célébrés qui ont eu à se déguiser pour s’infiltrer comme A. David-Néel (dont on monté la fin de vie dans une pièce de théâtre) et qui fut la première à entrer dans Lhassa et aussi René Caillé qui fut le premier a entrer à Tombouctou.

Mais tous ces épisodes de la série des infiltrés sont peu de chose à côté du livre de Marine Baron qui est vraiment un must parce que cette ambitieuse a joué sa partie dans le milieu le plus difficile à pénétrer en France : l’armée. Et là, il n’est pas question de se déclarer journaliste. Pas question non plus d’utiliser un piston. Il faut avoir des titres pour entrer et passer des concours pour y survivre.

Pourquoi est-ce un must ?
Et bien parce que toute affaire d’infiltration repose sur le sentiment d’exclusion par rapport au milieu infiltré. Si vous considérez l’affaire Karsky qui a fait l’objet du roman de Y. Heanel et qui est contesté par Lanzmann, rien empêche de dire que Karsky s’est infiltré dans le ghetto de Varsovie pour témoigner et c’est pourquoi il est un bon sujet de roman.

De même est-ce que nous n’avons pas tous rêvé un jour ou l’autre de gloire héroïque et d’aventure militaire ? Et nous tous qui avons vécu sous la domination d’une armée vaincue par les allemands d’abord puis par les luttes anti-colonialistes, n’avons-nous pas été exclu de notre rêve ? Tous, nous sommes frustrés d’une absence de gloire militaire. Tous nous sommes désolés d’une histoire qui se réduit inexorablement à la gestion de vieux murs appartenant à de vieilles institutions.

C’est ce qu’a vécu la lieutenante Baron et elle aussi a le droit de faire entendre sa déception. D’autant plus que femme dans un milieu d’hommes elle aurait pu rêver du renouvellement de la gloire d’une façon que l’armée n’a encore jamais connue. L’armée ne comprenait pas son désir d’héroïsme. Les femmes ne sont pas encore habilitées à gagner des victoires et on se demande bien pourquoi.

Mélèze.



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