Tiré d’un roman de Graham Greene (déjà adapté par Joseph Mankiewicz en son temps), le film se situe en 1952 au Vietnam en pleine (première) guerre de décolonisation. Il a pour héros un journaliste anglais vieillissant et un médecin américain qui se révèle être un envoyé de la CIA. Tous deux se disent fous amoureux de la même (jeune) beauté locale et se trouvent embarqués dans le jeu complexe entre soldats français, diplomates américains, résistants communistes et nationalistes.

Contexte historique particulièrement riche, jeux de manipulation, triangle amoureux, le film a tout pour être passionnant mais la mise en scène n’est pas à la hauteur du sujet. Le réalisateur australien Philip Noyce manque de subtilité et rate totalement les scènes d’action, à grands coups de ralentis et de musique insupportable. On ne ressent jamais ni la moiteur, ni le mystère inhérents au sud-est asiatique. Dans le rôle du journaliste, Michael Caine est bien mais pas aussi génial qu’on l’a dit.

Le film est resté près de deux ans dans les tiroirs à cause des événements du 11 septembre, les américains ne tolérant pas qu’on montre leurs erreurs passées. Mais à l’heure où les GIs s’enlisent dans le sable irakien, le final, qui égrène les étapes de l’engrenage US dans le bourbier vietnamien, prend encore plus de relief.