Dans ces trois novellas, L’été où il faillit mourir, qui donne son titre au recueil, Épouses Républicaines et Traces, comme toujours avec Jim Harrison, on rencontre des gens. Des gens plus que des personnages.
Ici la diversité mène le bal : on retrouve tout d’abord Chien brun, rencontré dans En route vers l’ouest. Sous fond de rage de dents, ce métis indien abandonné d’une Amérique blanche et sans merci, se bat pour sauver sa fille adoptive. Sa caravane est comme lui, ni triste ni triomphante. Elle est là, posée sur la terre. La nature, sauvage, s’avère bien moins menaçante que l’humain et sa horde d’administrations.
Nous découvrons ensuite trois femmes républicaines, agonisantes d’ennui. Quête d’amour, de foi. De désir. Elles courent après lui dans toutes les directions et se retrouvent marquées par un même homme, pervers destructeur de bourgeoises.
Dans Traces, enfin, ce sont ses propres directions que nous fait suivre l’auteur. Nous dérivons lentement au fil de ses choix, de ses rencontres, d’une littérature qui se fait presque dévorante.
Ici, ni pathos ni franche rigolade. La tragi-comédie se déploie, douce et sombre comme la péninsule du Nord Michigan. Elle se déploie lentement mais sûrement, portée par l’écriture lancinante et aiguisée de Jim Harrison, fidèlement servie par Brice Matthieussent.