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Sollers : immensément et obstinément superficiel, futile et dérisoire
lundi 25 avril 2011 par Serge Uleski

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Dernier opus de notre homme de lettres : "Trésor d’amour"...

Ou quand Sollers écrit ses livres avec ceux des autres - auteurs morts de préférence et dont l’oeuvre est tombée non pas au fond d’un trou qui a pour nom oubli -, mais plus simplement... dans le domaine public.

***

Caractère d’imprimerie le plus utilisé dans « Trésor d’amour » : les guillemets.

Venise, Rome, Mozart, Stendhal (plutôt scolaire, tout ça ! Florence, Pompéi, Boulez, Wagner, Shakespeare... ça aurait eu une tout autre allure ! )…

Plus il nous en parle ou tente de le faire, moins nous nous en (r)approchons (une brochure d’agence de voyages aurait mieux fait l’affaire ; et une anthologie de la littérature du 19e, aussi)…

Sans oublier une certaine Minna (même si à aucun moment on ne croit à cette minette ; mais fallait-il le préciser ? Puisqu’il y a bien longtemps qu’on ne croit plus au(x)personnage(s) de Sollers ; et lui non plus, semble-t-il !)

Tout en creux, citations après citations comme pour faire le plein d’un vide absolu qui n’en demeurera pas moins abyssal...

Bibliophile... car, quand Sollers écrit, bibliothécaire dans l’âme, Sollers lit, classe, indexe, compile encore...

De platitudes en digressions, et en enfilades, de la Chartreuse dont on taira la ville, en passant par la couleur rouge et puis, fatalement... le noir,

Il semblerait que Sollers soit l’incarnation même du Mal qu’il n’a de cesse de dénoncer, à savoir : la paresse, l’esbroufe (une référence littéraire, un nom, un lieu… toutes les deux phrases pour n’en rien dire et n’en rien faire !), le bâclage et puis surtout : "parler et écrire" pour si peu en comparaison avec tout ce qui nous a déjà été donné à lire… ailleurs, autre part et autrement.

Gigantesque auto-mystification ?

***

Difficile de ne pas penser à un certain Kusturica, cinéaste qui a pour maître Fellini mais dont les films ne sont, à notre grand regret, non pas felliniens mais tout bonnement assommants.

Car, le cinéma d’un artiste ne se résume pas à l’analyse de ce qui nous est donné à voir et à entendre… mais bien plutôt, à tout ce qui nous est caché : une métaphysique : immanence et transcendance - un "donner à voir et à entendre" autre chose que ce qui nous est donné, là, sur l’écran... plus grand, bien plus grand que le réalisateur et le spectateur.

Pareillement... Sollers semble, année après année, parution après parution, souffrir du même Mal : être capable d’identifier les cibles qui méritent toute notre attention de lecteurs - Homère, Dante, Casanova, Sade, Nietzche, Proust, Céline et la papauté -, et pourtant, en rater systématiquement le coeur...

Mal... qui a pour racine le fait d’ignorer ceci : « savoir et connaître » n’est pas « comprendre ».

Mais alors…

Est-il encore temps pour Sollers de tenter de saisir ce qu’est un auteur, un livre, une oeuvre... et puis, le respect des lecteurs qui ne l’ont pas tous attendu pour lire des écrivains, des vrais, avec ou sans fume-cigarettes (1) ?

Oui ?

Non ?

Au moins "Trésor d’amour" aura-t-il eu le mérite de soulever... avec ses tout petits bras, cette question.


1 - Qui a dit que le fume-cigarettes est à la pipe ce que la suffisance est à l’arrogance imbécile ?

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