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Mes mauvaises pensées

Nina Bouraoui, éditions Stock, 2005

lundi 12 septembre 2005 par Alice Granger

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Ce roman de Nina Bouraoui est écrit sans aucune respiration, comme un tissu sans fin en train de s’auto-produire, et dont l’auteur s’envelopperait. Pas d’aération, pas de coupure, pas de paragraphe, pas de chapitre, la source semble inépuisable, quelqu’un écoute, c’est une femme, elle est docteur, ce n’est pas une analyse, la narratrice de ce roman lui parle, le passé est une source inépuisable, exploitable à l’infini, l’intervalle entre les séances n’apparaît jamais dans ce texte pour le suspendre. On plonge dans le texte, qui nous entraîne sans fin. Par l’écriture, elle peut ne jamais finir d’aller dans son passé, Nina Bouraoui, la source est inépuisable, elle peut s’y enfoncer comme dans une eau amniotique, une eau dans laquelle le risque de noyade ne se pose plus puisque le temps d’avant la naissance est un temps par définition « tout baigne », où la respiration n’a pas encore lieu. Son écriture restitue un milieu, on sent en lisant ce glissement amniotique des souvenirs, cet état enveloppé, qui bien sûr risque à chaque instant d’être dérangé par les mauvaises pensées. Présence de l’Amie autour d’elle, une sorte de symbiose, présence de l’écoute du docteur femme, présence de l’éditeur qui prend soin d’elle, présence de ce succès sans doute qui contribue à la sensation d’une source inépuisable de son écriture ancrée dans le passé, et puis présence de la mère, du père, de la sœur, des grands-parents.

Pas de respiration dans l’écriture de ce texte, qui ne cesse de couler, et en même temps, il est sans cesse question de l’asthme de la mère, de ses crises d’étouffement, de suffocation, et sa fille envahie de l’idée de la sauver. L’eau envahissant les poumons de la mère, on pourrait dire. Crise d’involution de la naissance, on dirait aussi. Retour dans le temps où il n’y a pas de respiration, que de l’eau tout autour.

Et puis, des scènes de noyade, dont l’issue fatale est évitée in extremis. En Algérie, une jeune fille manque de se noyer sous les yeux de la narratrice jeune, comme si celle-ci laissait faire, soupçonnée par une femme, dont elle est secrètement amoureuse, de laisser faire, d’être si étrange de presque vouloir cette noyade. Peu de temps après, c’est la narratrice adolescente qui faillit se noyer à son tour. Puis, beaucoup plus tard, l’Amie, et la narratrice ne voit rien. Il y a donc cette attraction par l’élément liquide, amniotique, cet appel puissant venu d’avant. Les mauvaises pensées peuvent être ça. Danger de noyade. Laisser se noyer. Se noyer soi-même. Etre responsable de l’étouffement de sa mère.

Peur de ne plus pouvoir écrire. Peur du tarissement de la source ? De ne plus pouvoir s’envelopper, se renvelopper, se faire venir rechercher par le passé ? Peur, en n’écrivant plus, d’être elle-même le couteau tranchant ce cordon ombilical scriptural ?

La mère a peur des couteaux. L’auteur aussi. Les couteaux coupent. Le danger de coupure est omniprésent. La non coupure est si précaire. A la fois éternelle et précaire.
Nina Bouraoui écrivain, et ce roman là en particulier, s’adresse à la mère. Dévoration par l’histoire de sa mère. Happée par elle. Envahie. Symbiose.

Les mauvaises pensées, liées aux couteaux, à la noyade, à la peur de ne plus écrire, à l’étouffement de la mère, semblent toutes être liées aux paroles du père de la mère, qui avait dit à sa fille lorsqu’elle se maria avec un homme algérien : « Tu finiras mal ! » Non seulement la vie de la mère, avec son mari algérien, est imprégnée de cette parole, mais aussi la vie des filles de ce couple, notamment Nina Bouraoui. Son écriture vient de là.

Le père de la mère est, comme par hasard, chirurgien. Les couteaux, sans doute, il connaît. Bourgeoisie de Rennes. Froideur dans cette famille maternelle de la mère. Manque d’amour, dit Nina Bouraoui. On pourrait dire : écriture de l’interdit de l’inceste. Que ça. La froideur maximale, la coupure, mais peut-être pour mieux protéger un climat incestueux, l’éloigner pour mieux conserver cette situation dangereuse. Le père et la mère sont très froids, très distants, mais en même temps, le père ne veut pas voir s’éloigner sa fille. Il inscrit bien visiblement la coupure, en bon chirurgien qui sortirait de l’abri fœtal l’enfant, et en même temps, il veut garder dans le giron familial qu’il sait parfaitement, bourgeoisement entretenir, sa fille. La froideur même est un alibi parfait pour désirer garder. Je te garde, ici il n’y a aucun danger.

Puisqu’il n’y a pas d’amour chez elle, la mère va le chercher ailleurs. Auprès de cet homme algérien, qui va l’emmener ailleurs. Dans le climat chaud de l’Algérie. Bien sûr, les débuts sont difficiles, le couple n’a rien, cela tranche d’avec le confort bourgeois, sans doute. « Tu finiras mal. » On pourrait entendre : « Sans moi. » Le climat algérien, la vie algérienne, avec ses deux filles, avec ce mari si doux, presque féminin, souvent absent, c’est à la fois cet amour qui manquait à la maison, pour cette femme, c’est une sorte de retour précaire mais avec un air d’éternité dans un dedans enveloppé, elle est lovée dans l’amour de ce mari, dans l’amour de ses deux filles, la deuxième, Nina, commence très tôt à prendre la même place que son père auprès de sa mère, lorsqu’il est absent, et peu à peu dans cette enfance algérienne elle se met à écrire comme elle voit son père écrire, elle est comme son père. Ce père a perdu tôt un frère, il est un peu en manque de lui-même, jamais il ne peut assurer aussi bien que le père de sa femme, cette précarité de la vie algérienne se scandant avec son absence, ses voyages, entre en résonance avec la parole du père : « Tu finiras mal. » La mère a de fréquentes et graves crises d’asthme, elle a les paroles de son père écrites dans son corps qui étouffe, son corps dont les poumons s’envahissent d’eau, son corps qui cherche à rejoindre son corps fœtal. En Algérie, il y a de l’amour tout autour, mais la mère n’en finit pas de se noyer dans son asthme. Sous le regard de sa fille. Qui n’y peut rien. Au contraire, peut-être. C’est sa mère qui l’entraîne au pays d’avant. Au pays où il n’y a pas besoin de respirer.

Pour cause d’asthme grave, la mère, emmenant avec elle ses deux filles, rentre en France. Le climat d’Algérie l’étouffe. Elle se fait, on dirait, revenir l’eau dans les bronches, elle revient là où elle risque moins de « finir mal ». Alors, la jeune Nina est comme coupée en deux, amputée de son origine algérienne, désenveloppée de ce climat de son enfance, de la proximité de son corps avec celui de son père, éloignée de ses premières expériences amoureuses avec des filles. Rentrée en France, elle est tirée du côté de l’histoire de sa mère, de la froideur de la famille maternelle, aussi du côté de la symbiose avec ce corps maternel revenu s’imbiber du climat natal, revenu chez lui. Mais elle est constituée aussi de l’histoire de son père. L’écriture voudra aller des deux côtés à la fois, du côté de l’histoire paternelle et du côté de l’histoire maternelle. On pourrait dire que ses amours avec des femmes, elles les vit en s’identifiant à son père, à la façon dont elle sent ce que son père a cherché auprès de sa mère. A un certain point de la vie commune des ses parents, il s’est avéré que, pour ce couple, il fallait que la mère rentre dans son pays, tandis que le père restait dans le sien, c’est-à-dire que se met à s’écrire un « chacun dans son pays d’origine », sauf que le père fait sans cesse des voyages au pays de sa femme, et dit à cette femme et à ses deux filles : « Je n’ai que vous ». Il a perdu un frère, il s’est un peu perdu lui-même, et c’est au loin, ailleurs, dans le pays de sa femme, qu’il va se rendre visite à lui-même. Et lentement, les liens se tissent autrement avec la famille maternelle de la mère. Lentement, l’histoire revient là.

On pourrait imaginer que le père algérien n’en finit pas de venir se rejoindre lui-même en venant voir sa femme si élégante, dans son pays à elle retrouvé, son chez elle, son abri, comme la narratrice se retrouve elle-même parfaitement avec l’Amie. Ce qui n’était pas possible avec la Chanteuse, avec laquelle l’écriture elle-même s’était tarie. Avoir des mauvaises pensées, de couteaux, de noyade, de culpabilité, c’est encore entendre la puissance des paroles grand-paternelles. Or, il est peut-être un abri où ces paroles n’ont plus lieu d’être. Si tu restes avec moi, dirait ce père, tu ne finiras pas mal. Avec des aménagements, bien sûr. Comme si la fille pouvait avoir compris le sens de la froideur, de l’apparente absence d’amour. Nous voyons le grand-père appeler sa petite fille « mon oiseau ». Il y a, semble-t-il, un rapprochement avec ce grand-père. Tandis que cette famille du côté de la mère semble peu à peu accepter le gendre algérien. La grand-père a pensé à son gendre, lors du tremblement de terre qui a secoué Alger. Alors, nous pouvons imaginer que le désir du père algérien de la narratrice n’était pas du tout d’emmener sa femme en Algérie, mais plutôt de venir lui se retrouver dans l’ailleurs (où son frère avait disparu) ouvert en France par sa femme, désir d’abord contrarié par son beau-père voyant ce mariage d’un mauvais œil, comme le risque de perdre sa fille. Sa fille lui revient, pour cause de crises d’étouffement, elle revient se plonger dans son pays natal, et dans cette configuration-là, le père algérien peut venir se retrouver ailleurs. Et la narratrice trouve en la personne de l’Amie cette sorte de havre sécurisant dans lequel elle-même peut venir se plonger, d’une manière qui n’est pas celle d’une noyade puisque dans cette logique-là la noyade n’a aucun sens, tout est tellement amniotique.

La narratrice dit à son docteur femme : « Vous êtes noyée de mon histoire ». « je soigne mon enfance ». « Je me retourne sur ce que je crois avoir été, il y a une invention de soi ». « Je suis avec mon père ». « nous formons ce couple parfait ». « L’Amie est ma deuxième tête ». « Pour dire je t’aime à ma mère, je disais Moumf...Je voulais me transformer en garçon. » « J’ai souvent pensé que je venais de l’Amie, que nous avions une circulation de nos deux existences, de l’une vers l’autre. » « Je me dis que je n’ai pas su protéger mon père de ce monde ». « il y a un renversement des liens. J’aimerais serrer ce fils contre moi ». « Avec l’Amie, nous avons tous les visages, nous sommes tout, l’une pour l’autre, nous ne souffrons d’aucune déficience dans notre lien, nous sommes avant et après tout ». « il y a une sorte de lien reconstitué ». « je veux te prendre dans mes bras chère grand-mère, je veux te serrer jusqu’à l’étouffement, je veux sentir ta peau et la douceur de ton vêtement, je veux être pénétrée de ton histoire qui est la mienne, parce qu’à bien y regarder, je te ressemble ». Etouffement, être pénétrée : tout cela est très amniotique...

« Je cours dans le vent, je cours vers mon adoration, ma mère qui m’attend sur le balcon...ressemble à une mère algérienne, c’est-à-dire une mère amoureuse qui sait qu’elle peut perdre un enfant à tout instant. »

Fille réparatrice de l’histoire de chacun des deux parents. Par sa naissance. Par son écriture. Par son succès. Et qui pourrait sentir cette violence en elle, comme laisser se noyer quelqu’un sous ses yeux sans rien faire, comme le désir de s’éloigner de ces deux histoires qui l’envahissent pour aller vers sa propre histoire, et alors elle est sans cesse retenue, l’écriture revient sans fin vers ces personnages du passé, vers avant, vers une source inépuisable.

Les mauvaises pensées pourraient être aussi des pensées de naissance, de coupure du cordon ombilical, de décomposition de tout ce réseau matriciel dont se nourrit cette écriture qui retient. Dans son genre, c’est une écriture qui réussit très bien.

Alice Granger Guitard



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Messages

  • Etrange note , je dirais presque texte, qui dé-note une ambivalence de votre rapport-réflexion à- sur l’écriture . L’écriture ne serait-elle pas pour vous , à la fois le couteau qui tranche et le cordon qui se perpétue ? Et ces mauvaises pensées , qui gardent , plus qu’elles ne révèlent , le secret .

  • J’ai vu Nina Bouraoui dans une émission littéraire parler de son livre. J’ai eu envie de le lire mais aussi, avant, de connaitre quelques critiques.
    J’ai commencé à lire la vôtre. Ca débutait bien... Jusqu’à ce que vous commenciez à raconter le livre : s’il vous plait, non, ne dévoilez pas ses secrets !! Ou précisez d’emblée qu’il vaut mieux lire votre avis après lecture du livre... Je me suis arrêtée de lire votre article, mais j’y reviendrai donc après avoir lu "les mauvaises pensées".
    C’était "mes" mauvaises pensées dévoilées !

    • Bonjour à tous,
      Je m’appelle Daniela et je suis d’Autriche. Pour terminer mes études de francais à l’univeristé de salzbourg, je vais écrire un mémoire avec le titre "le voile - identité des femmes au Maghreb". je dois analyer ce sujet avec l’aide des romans dans lesquels on parle sur le voile. J’aimerais bien savoir si quelqu’un savait si dans des ouvres de Nina Bouraoui, Malika Modeddem, Nine Moatti etc. il y a des allusions sur le port du voile. peut-être connaissez-vous d’autre romans dans lesquels on parle sur le dévoilement/voilement. peut-être avez-vous d’autre conseils quant à ce sujet. (J’ai déja lu le livre d’Assia Djebar "Ombre sultane" dans lequel j’ai trouvé beaucoup d’allusion sur le dévoilement.) je vous serais très reconnaissante si vous pouvez m’aider. Merci beaucoup en avance !
      Daniela

    • Bonjour Daniela,
      J’ai lu Poupée Bella de Nina Bouraoui que j’ai lu avec plaisir et qui raconte sous forme de Journal Intime la vie la nuit à Paris de femmes qui aiment des femmes.
      Je suis assez surprise par le titre de votre ouvrage "le voile et le maghreb". La plupart des femmes d’Afrique du Nord (dont ma mère) n’ont jamais porté le voile mais des tailleurs comme en Europe. Ce voile est arrivé très récemment dans les années 80 par la politisation de la religion c’est à dire des extrémistes politiques qui n’ont strictement rien à voir avec l’Islam, il est importé de la République islamique d’Iran et d’organisations politiques comme les Frères Musulmans.
      Le voile ne fait pas partie de l’Identité des femmes maghrébines mais plutot d’une vision masculine de la femme dans un contexte politique extrémiste et fasciste. Il est vrai qu’il y a eu une régression alarmante du statut de la femme en Afrique du Nord car ce sont les hommes qui font les lois, codes de la famille. Les pays où la religion dominante est l’Islam sont des pays qui traversent une crise profonde, le calendrier musulman est 1450 ans environs c’est à dire l’époque de l’Inquisition en Europe. Cette crise se traduit par la peur de l’Autre qui est la Femme et les minorités c’est à dire différent ; d’où cet acharnement sur le "sous statut "de la Femme dans le monde musulman. Les Musulmans sont de fervents croyants que je respecte comme n’importe quel croyant et qui n’ont pas encore acquis assez de maturité pour prendre du recul (sauf pour la Turquie qui est laique). Je ne sais pas si au Moyen Age en France on prenait du recul sur la religion et si le statut de la femme était celui qu’elle a aujourd’hui.
      J’espère que je vous aurais apporté quelques éclaircissements sur ce sujet qui est vu d’après moi sous un aspect très "clichés".
      Je fais partie des femmes qui ont deux cultures en elles (car je suis née en France donc Française adoptée par la République et qui m’a permise de devenir athée) et qui veulent les garder, l’une chrétienne l’autre musulmane, toutes les deux car elles sont toutes deux belles. C’est une richesse, pourquoi les opposer alors qu’ elles sont complémentaires. Je vous souhaite une bonne continuation pour votre recherche.
      Dalila

    • Salut Daniela. je peux te proposer un livre entièrement sur le voile mais ce n’est pas un roman. Il s’agit d’un texte traitant de l’histoire du voile en général. L’auteure, spécialisée dans les religions nous indique que ce fameux voile islamique n’as pas raison d’être, et ce d’après de longues et lourdes analyses qui me paraissent personnelement serieuses et justes ! voilà tout pour toi Daniela. le nom du livre : "Le voile demystifié" de Leïla BABES. @ bientôt !

    • salut Daniella je suis etudiant Algerien en post guraduation ( litterature anglaise ) pour votre theme je vous suggere de lire Julia Kristeva (Etrangers à nous-mêmes) .

    • J’ai eu un coup de coeur pour un roman "Le voile mis à nu" auteur Badia Hadj Nasser
      Qu’en pensez vous ?

      merci de me répondre chère Daniela et bon courage pour vos recherches
      Jean-Louis

    • Une Idée sur le Voile. Par L’écrivain Ali Bouaziz.

      Bonsoir Dalila et Daniela.

      Je suis écrivain. Je vis en Allemagne. Je suis jeune. J’écris des romans politiques en langue française.
      Vous parlez de nina bouraoui et sa littérature du scandale, c’est bien. Mais en visualisant les écrits des uns et des autres, on croit vraiment que le nord africain se situe en Asie mineure. Il est bien d’expliquer d’abord le conflit existant là entre les arabes (arabophones, portant la culture arabe et la religion) et les berbères (autochtones de l’Afrique du nord qui ont une autre culture qui ressemblent aux grecques).
      Le voile n’est pas iranien, il n’est pas nord africain, le voile est juif. Mais pourquoi juif ? Parce que les juifs ont été toujours oppressés et déportés (de Babel a Persépolis et en Égypte) pour cela les belles femmes se cachaient le visage. Mais les arabes avec toutes leurs tares, avant l’arrivée même de mahomét ont repris le voile. C’était une question d’honneur. Kateb Yacine (l’écrivain algérien) a dit : ils (les arabes) voilent leurs femmes, ils ont peurs d’être vues et volées ». Or la société nord africaine avant la conquête arabe était matriarcale (voir les reines des amazigh et des numidiens, la Nubie et les pharaons). Je pense que Ramsès n’a pas voilé sa femme sur les sculptures de Abou Simbel ? Comme je vous invite aussi a voir le système politique chez les touaregs ; la Tamnokla (système d’alternance à la gérance de la tribu se repose sur la femme), ainsi que le rôle de la femme dans cette société qui a gardée le quotidien de jadis des nord africains.
      Ce voile est arrivé en Algérie avec l’arrivée des professeurs palestiniens et égyptiens en algérie. Apres 1962. Et c’était renforcé par l’arabisation du ministre AHMED TALEB EL IBRAHIMI. Les moyens mis pour arabiser les berbères en Algérie ont influencés négativement la société (voir les films et les séries télévisées) donc, quoique les berbères aient toujours vécus avec les juifs en Afrique du nord, le voile juif, n’était pas adopté par l’Identité des femmes nord-africaines. La vision masculine de la femme dans un contexte politique extrémiste et fasciste était apparue pendant la période islamiste (l’apparition des partis islamistes en Algérie ; les femmes pour se distinguer arboraient le voile mais avec le terrorisme elles étaient carrément obligées a le mettre sous la menace de kidnappings et des représailles). Quant au « code de la famille » il a était ficelé au temps du général président de la république algérienne Chadli Ben Djedid, or que ce président ne connaissait rien, donc c’était les gens du parti FLN, notamment (l’actuel chef du gouvernement algérien Abdelaziz Belkhadem) qui ont imposés cela.
      L’inquisition en Europe c’était en 1610 sous Philipe III. A l’époque les femmes en Europe portaient une tunique qui n’était pas vraiment différente du voile. Actuellement même les femmes attachées a la religion, qui sont aux services de la religion chrétien portent la même tunique. Quant a la situation vestimentaire de la femme en Europe, elle a changée a la fin de 1800. La situation sociale a commencé par un changement des USA. Car la femme était toujours diabolisée et interdire dans les églises. En Italie, les gens envoyaient leurs progénitures des leurs bas ages pour se spécialiser en « Contratenor » parce que l’église payait bien. Ce que vie comme crise - la peur de l’Autre qui est la Femme, sa différence – était aussi un acharnement dans le monde chrétien.
      Le mouvement de 1968, c’était a la base une révolution de femme pour se libérer sexuellement.

      Pour Dalila, j’espère si vous êtes réellement du nord d’Afrique de ne plus utiliser le mot « Maghreb » qui a une connotation colonialiste arabe. Car je sais qu’on est – nord-africains- plus proche aux siciliens qu’aux nomades d’Arabie.

      www.ali-bouaziz.com

      Voir en ligne : Une Idée sur le Voile. Par L’écrivain Ali Bouaziz.

    • Bonjour, puisque le sujet "le voile -identité des femmes au Maghreb" vous intéresse je vous conseille l’œuvre de Slimane Benaissa intitulée « Au-delà du voile » ( Editions Lansman, 1992 ), mise en scène par Benaîssa en tournée en Belgique et en France avec déjà 42 représentations. A propos de cette œuvre Roseline Baffet a interviewé l’auteur qui a dit : « A Alger, au début des années 80,lors du début de l’intégrisme, les premières femmes à s’être voilées étaient les femmes, les filles d’islamistes d’un côté et les prostituées de l’autre. Beaucoup de filles qui faisaient le trottoir se sont mis en hidjab parce qu’il les protégeait de tous : la famille, les ragots du voisinage, de la police et des clients. Car elles ne se livraient à eux qu’après les avoir observés. Ceci pour dire que le voile peut avoir plusieurs fonctions contradictoires » Toudert Thillelli

    • merci merci merci pour cette note, particulierement eloquente ! je viens d’une famille mixte (francaise et marocaine) et ces histoires de voile sont tellement eloignee de la realite marocaine que je connais ! je rajouterais que jusque dans les annees 50 en france les femmes ne sortait pas sans se couvrir les cheveux ! mon arriere grand-mere et ma grand-mere ont vecu cela ! dans le meme temps, au maroc, ma grand-mere n’a mit un fichu sur ses cheveux que a partir du moment ou ils sont devenus blancs et qu’elle ne voulait plus les montrer par coquetterie...

  • Je voudais savoir comment je pourais contacter Nina Bouraoui ????

    Voir en ligne : Urgent

    • AVIS A TOUS

      En général nous n’avons pas l’adresse des auteurs et quand nous l’avons nous ne pouvons pas la donner, le plus simple pour contacter un auteur c’est de passer par son éditeur celui-ci fait suivre.

      Penvins et Alice Granger

    • Cher Ali,

      Je vous félicite pour tant d’engagement et de conviction. Vous avez raison, la cause berbère est totalement ignorée des occidentaux, et moi, fils de colons français, ces infâmes "pieds-noirs", j’ai du éduquer ma mère en lui disant de ne pas dire "les arabes" en parlant des algériens car ils n’étaient pas arabes, mais berbères ou kabils, selon la région ... Toute ma famille a vécu dans le sud, mon père est né dans un hameau dénommé Arthur et ma grand-mère maternelle à Blida. Mon père a fait ses études à Notre Dame d’Afrique, chez les jésuites, à Alger, avant de prendre les armes contre vos frères ; il est mort à l’heure actuelle, Allah a donc du lui expliquer son méfait, enfin si Dieu existe, ce que je doute fort ...
      Vous avez en mains un défi immense : informer l’Occident des méfaits de l’islamisation que les wahabites ont semé de part les contrées qu’ils ont colonisé, vous avez à redonner force, vie et espoir en votre culture identitaire berbère ... mais de grâce, n’associez pas les "intellectuels" d’opérette sionistes à vos méfaits ; on ne peut accepter que pour le 60ème anniversaire de la Nakba, on reçoive Israël et des écrivains qui ont signé un contrat avec l’ambassade d’Israël en France comme quoi ils seraient, aussi, des VRP du gouvernement ; c’est pour cela que deux ont refusé ... Ensuite, pourquoi seulement des écrivains en langue hébraïque ? Quid de ceux qui écrivent en anglais, en arabe, en russe voire en français ? Enfin, si Maïmonide vivait il n’aurait pas été invité puisqu’il écrivait ... en arabe, lui le plus grand penseur et écrivain juif de tous les temps ... C’est absurde ...

      Bon courage pour projets.

      Bien à vous.

      François XAVIER
      http://www.francoisxavier.net

      La réponse de XAVIER est une réaction à mon message suivant :

      Cher François XAVIER.

      Merci pour vos articles. C’est vraiment intéressant.

      Je viens du pays d’Albert camus. Celui qui a écrit « l’étranger, la peste et Caligula ». Peut-être je ne maîtrise pas comme vous la littérature juive, parce que chez moi en Algérie, les écrits des juifs sont interdits. J’ai lu « les versets sataniques » de Salman Rushdie en cachette. Chez moi au pays des berbères, en Afrique du nord, beaucoup d’écrivains ont changés de monde sans avoir le droit au media algérien. Pourtant, ils sont algériens. Il écrivent bien, et sont très connus dans le monde, notamment Tahar Djaout, Mouloud mammeri. Ils ont écrits en français et en berbère, ils se retrouvent en quarantaine et des personnes non grata. Plusieurs autres intellectuels qui se battaient pour notre culture berbère ont été assassinés.

      Et depuis 1962 a nos jours des politiques d’arabisation et de son renforcement ravagent ma culture berbère. Au nom de la religion musulman les arabes nous empoisonnent la vie. En Palestine, du moins les palestiniens luttent, mais chez moi en Algérie, le pouvoir repend a chaque manifestation pacifique des berbère par des balles assassines. Au printemps noir de 2001, 123 jeunes désarmés étaient tués, rien que pour avoir demander des mesures démocratiques et la constitutionnalisation de la langue « Tamazight ; langue de l’Afrique du nord du Maroc jusqu’à les frontières égyptiennes). Ma réaction est des plus légitimes, car mon pays est aussi colonisé par les arabes depuis 665 après jésus chris.

      Connaissez-vous ce que veut dire le totalitarisme politique ?

      Je vous comprends bien, moi aussi je suis un fou du poète Mahmoud Darwich. Je vous comprends. Mais qui va me comprendre ?

      Croyez-vous que j’ignore « le chemin de retour » de ce poète ? Moi aussi j’attends ce retour. Le retour à une Algérie berbère. Pas arabe comme disent les européens en parlant d’Algérie.

      Retenez bien Monsieur mon nom. ALI BOUAZIZ. Je suis jeune, mais un jour je serrais à la tête d’une Révolution en Afrique du nord contre l’occupant arabe.

      Mon 1er roman intitulé « Aussi loin de Kaboul » verra le jour prochainement à Paris.

      Poste face de l’édition :

      « Il est aussi facile de rêver un livre qu’il est difficile de le faire » Honoré de Balzac.

      Roman intitulé :" Aussi loin de Kaboul".

      Auteur : Ali Bouaziz.

      Résumé : Mériem est une beauté fatale. L’innocence perdue personnifiée. Une entraîneuse. C’est dans son bar qu’elle rencontre Ramo, un journaliste. C’est lui qu’elle choisit. Il sera son amant. Son témoin. Celui de la déliquescence d’un pays désabusé en proie au terrorisme islamiste. A l’image de cette Alger privée de morale, plongée dans le brouillard des narco-trafiquants et des politiques corrompus. Entre la gâchette et le gâchis, la mort. Et entre les souvenirs qui écorchent et un avenir qui n’existe pas, la vengeance ».

      Critique : « Rongé par le désespoir, hanté par l’horreur, condamné à l’échec. C’est le tableau noir de l’Algérie auquel Ali Bouaziz nous confronte dès la première page. D’une plume belle et enragée comme son héroïne, il dépeint une société qui étouffe, où personnages détruits par l’Histoire et destins perdus d’avance font mine de survivre. Edifiant. Le jeune romancier algérien ne se contente pas seulement de décrire sa société, plus loin encore il met en exergue le conflit arabo-berbère dans ce pays qui croule sous le Nassérisme légué par le premier dictateur algérien notamment le colonel Houari Boumediene. Tout en faisant la comparaison entre l’Afghanistan et l’Algérie, il critique par des anecdotes le président de la république algérienne Abdelaziz Bouteflika, les militaires, l’écrivain Yasmina Khadra, les pétroliers arabes et les USA qui traite avec tous les mots. Il appelle les palestiniens et les juifs à un compromis de paix, pour que cette guerre qui ne finira peut-être jamais aura fin. Il accuse les arabes et les turcs d’avoir freiner ce pays dans les siècles obscurs. Pour éterniser les intellectuels de ce pays, il rendra hommage à Tahar Djaout, Matoub Lounés, Slimane Azem, Ait Menguellet, Fatma N’Soumer, kateb yacine, Boudiaf, les enfants du printemps ou d’avril 1980 et 2001, les démocrates assassinés, les disparus, les révoltés de 1963 du FFS, les victimes de l’intrigue pendant la guerre de libération 1954/1962 faisant allusion à Abane Ramdhan, Krim Belkacem et les autres… un style enragé pour exprimer l’éternel désespoir de ces jeunes qui regrettent l’indépendance même et qui cherchent inlassablement une chance en Europe ».

      Mes futurs romans : en attendant l’édition de « Aussi loin de Kaboul » à Paris, j’ai déjà terminé d’écrire d’autres romans intitulés « Les bâtards de la république », « Les enfants de la Charia », « Moisson du sang ». Mes romans politiques, dénoncent la mafia du régime algérien et appellent à la démocratisation de l’Algérie. En d’autres termes mes romans qui vont apparaître prochainement, sont des regards pertinents et intelligents. Dans mon analyse et ma critique sur la brûlante actualité algérienne. Mes romans « décrivent au vitriol » la dramatique situation vécue par la population prise en otage entre la violence policière de l’Etat et la violence terroristes des islamistes. de ce fait le pouvoir justifie sa répression aux populations par la lutte anti-terroriste et les islamistes armés justifient leurs crimes quotidiens par la nécessité de combattre par les armes un régime corrompu et aliéné aux occidentaux chrétiens, tout en refusant les solutions politiques. MOI, Ali bouaziz, par mon analyse, je démontre que les islamistes et le pouvoir se sont deux faces d’une même pièce « l’idéologie islamo-conservatrice » qui souille le pays des berbères qui sont a l’origine des gens démocrates et ouverts.

      Par mes écrits (romans) je rejette les deux belligérants qui sont au fait des complices dans leurs visions égoïstes et hégémonistes, anti-libertaires et réactionnaires.

      Mon site Internet : www.ali-bouaziz.com

      Voir en ligne : lettre d’un ami orientaliste Français

    • Les écrivains algériens entre la censure et la mort.

      Les algériens n’arrêtent pas d’évoquer le nom de Boualem Sensal ces derniers jours. « Les haragas, poste restante Alger »censuré par le gouvernement algérien », c’est bien, c’est un écrivain, et cela atteste une vraie solidarité. Mais pourquoi uniquement l’écrivain Boualem Sensal.
      Mohammed Dib a écrit algérien ; la mort 90 roman, mais il est mort en France sans voir son roman réédité en algérie.
      L’écrivain anthropologue Mouloud Mammeri est mort sans être reconnu.
      Kateb Yacine, l’auteur de « Nedjma » a été boudé par le pouvoir algérien qui le considérait comme athée parce qu’il avait écrit « Mohammed prend ta valise ».

      Revenant à nos jeunes écrivains. L’écrivain ALI BOUAZIZ actuellement est le plus jeune écrivain algérien qui écrit dans le roman politique et qui a écrit contre le pouvoir dictatorial algérien avec ces deux romans intitulés « long est notre chemin, Monsieur le président » et « les bâtards de la république ». Les algériens ne mesurent pas le risque que les écrivains opposants au régime mafieux algérien encourent. Tout le monde s’en fout de leurs situations. Mais il y a lieu de rappeler que quand un écrivain algérien est assassiné par le pouvoir, c’est l’Algérie qui en perd. Lui, l’écrivain il est déjà mort, puisque s’il écrit car il est malheureux et souffrant de la situation de son pays.
      Revenant au boycotte du salon de livre de paris en mars 2008. Les arabes parlent de l’Israël et la palestine. Qu’ils sont ces arabes ? L’Algérie ? L’Algérie n’est pas un pays arabe. C’est un pays berbère.
      Même pendant la domination de la civilisation dite musulmane « ou arabe » les arabes n’ont pas contribués a cette civilisation c’était les musulmans étranger a cette race qui ont donnés cette valeur a la civilisation musulmane.
      Donc il est demandé au pouvoir algérien de respecter ces écrivains qui ont fuis l’Algérie pour ne pas mourir avant de boycotter les israéliens. L’Algérie est la star du non respect des droits de l’homme.

      Vous savez pourquoi l’intellectuel Mahfoud BOUSSEBSSI a été tué ? Parce qu l’ambassade de France a qui il a demandé un visa. Ne lui a pas donné le visa a temps. Il devint de ce fait la proie des égorgeurs du pouvoir.
      Donc arrêtez vos bêtises, « pays arabes » regardez une fois clairement les écrivains algériens et d’autres pays qui vous censurez et vous assassinez parce que vous ne faites pas la différence entre l’intellectuel ; source de lumière et les militaires sources de tous les malheurs que vivent les intellectuels.

      Yacine Mekiss ALGER

    • bonjour Daniella, j’ai lu les réponses de ceux qui veulent t’aider et sincèrement, ils m’ont faut rire.

      Je suis un écrivain amateur, d’origine algérienne et je vis actuellement à Paris.

      Je suis un arabe musulman et ce que tous les autres ont dit, m’a fait vraiment rire.

      Daniella méfie toi d’eux car chacun interprète les choses comme il veut. Car tu découvres qu’il y’a des algériens Kabyles qui sont réticents au voile.
      Moi je te conseille de faire ta recherche toute seule, car tu seras influencée par les interprétations des autres.

      Une partie des kabyles n’aiment les arabes et l’islam. Donc, ils donnent une mauvaise idée sur le voile. Pour que tu sois crédible compte sur tes recherches et ne copie pas.
      Si tu écrire sur le voile interroge les femmes voilées. Une femme voilée ne peut te répondre sur ce qu’elle ne porte pas. Une femme stérile ne peut te parler sur l’enfantement.

      Bonne chance, un algérien NEUTRE

    • Bonjour,

      Aprés avoir lu les différentes interventions, je tiens à te dire, trés chère Daniela, que si tu comptes faire un travail de recherche, il vaut mieux avoir analyser deux partis auparavant : la parole des femmes qui s’opposent au port du voile, la parole de celles qui le portent...

      Ensuite, trés chère Dalila, je tiens à te dire que beaucoup de femmes portent le voile non pas par soumission à l’homme ou encore à l’extrêmisme dont tu parles et que je condamne fermement, mais parce qu’il s’agit d’un choix personnel relevant de l’ aboutissement d’un cheminement spirituel ! Et ce, que vous l’acceptiez ou non, c’est le regard d’une femme française voilée qui vous le donne !

      Ensuite, pour avoir un autre point de vue qui vient légèrement contredire ce qui a été cité auparavant, il serait judicieux d’aller consulter ces documents pour s’informer et avoir des points de vue différents :
      - L’une voilée, l’autre pas Dounia Bouzar, Saida KAda
      - Un racisme à peine voilé

      Enfin, bonne lecture pour l’acquisition d’une ouverture d’esprit bien plus grande :)

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