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La question Heidegger
dimanche 5 février 2006 par Calciolari

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La question Heidegger

« La question des rapports de Heidegger au national-socialisme n’est pas celle de la relation entre l’engagement personnel d’un homme qui se serait temporairement fourvoyé et d’une œuvre philosophique demeurée presque intacte, mais bien celle de l’introduction délibérée des fondements du nazisme et de l’hitlérisme dans la philosophie et dans son enseignement » (9). C’est ainsi que Emmanuel Faye affronte la question Heidegger dans le livre Heidegger, l’introduction du nazisme dans la philosophie (Albin Michel, Paris, 2005, p. 578, € 29).

Emmanuel Faye se pose la question des fondements sur lesquels repose l’ensemble de l’œuvre de Martin Heidegger (17). Il veut montrer la réalité de l’entreprise à laquelle se voue Heidegger : « l’introduction, dans la philosophie, de la teneur même du nazisme et de l’hitlérisme » (18). La recherche d’Emmanuel Faye se nourrit de documents inédits ou encore non traduits. En fait, voici le prétexte pour l’écriture du livre : « La publication récente des cours des années 1933-34, modifie radicalement la perception que nous pouvons avoir de l’œuvre de Heidegger » (145).

La recherche d’Emmanuel Faye concerne en particulier le séminaire de l’hiver 1933-1934 parce que Heidegger l’a écarté du plan de la publication de la Gesamtausgabe, et pour cause.

Le livre d’Emmanuel Faye est le travail d’un archiviste qui, pièces en main, indique que « C’est en effet du fond occulte du nazisme que se nourrit Heidegger » (140). Ce travail nous montre jusqu’à quel point Heidegger s’est consacré à introduire les fondements du nazisme dans la philosophie et son enseignement.

Heidegger est engagé dans un retour à l’essence de l’être, mais c’est le statut de l’être que de se trouver engagé. L’essence de l’être de l’étant cache le partage de l’étant en bien et mal, en maître et en esclave, en ami et en ennemi, et la lutte jusqu’à l’anéantissement du pôle opposé. Pour Heidegger, il est question de décider si nous sommes nous-mêmes des esclaves ou des maîtres. Donc Heidegger croit à la relation de domination et de servitude des hommes entre eux comme à quelque chose qui est écrit dans le pur langage de l’être.

Heidegger récuse la renaissance. Il lutte contre la raison mondiale logique et universelle. Il lutte contre l’homme, contre Descartes. Il combat contre ce qu’il appelle l’enjuivement de la société allemande. Mais, aussi bien le particularisme allemand que l’universalisme juif sont le fantasme d’une même pseudo logique.

Emmanuel Faye se demande « si l’on peut encore trouver une once de philosophie dans cet « enseignement » » (168). En lisant les textes les moins cryptés de Heidegger, Faye donne aussi des réponses : « Il n’existe pas une « philosophie » de Heidegger, qui aurait été constituée de manière cohérente et distincte indépendamment de son implication radicale dans le nazisme » (242).

Selon Faye, Heidegger est « celui qui a poussé le plus loin le souci de dissimuler sous des termes en apparence indéterminés comme « être », « essence » ou « existence » (Dasein) le contenu racial du nazisme » (264).
Nous n’avons pas eu besoin de lire la dissimulation et nous avons retrouvé le nazisme comme un aspect de l’ontologie, qui est toujours fondamental et fondamentaliste, c’est-à-dire sans fondations intellectuelles, dès 1995.

Emmanuel Faye cite le cas de Jacques Derrida, qui n’aurait pas disposé des textes soi-disant éditions intégrales parues aujourd’hui, et qui dans Politique de l’amitié reprend les termes de la théorie nazie de Heidegger épurée apparemment du nazisme. Mais le minimalisme meurtrier de Derrida et le maximalisme meurtrier de Heidegger sont fils de la mythologie de Platon et de la formalisation d’Aristote, mieux connue comme philosophie. Cela dit, la sophistique ouvrirait sur une autre démarche, celle qui permet aujourd’hui de faire la distinction entre discours occidental et texte occidental, entre fantasme et originaire. Il y a aussi une autre lecture à faire de l’œuvre de Jacques Derrida.

Par contre, les différences entre Heidegger, Schmitt et Jünger sont des variations algébriques d’un même modèle de pensée.
L’affirmation de soi (Selbstbehauptung) que, selon Faye, Heidegger pose avant la discrimination de Schmitt entre l’ami et l’ennemi, qui est extrait de la République de Platon, où il y a le récit des trois « théories » du politique, implique le combat des êtres les uns contre les autres. C’est l’ontologisation de la guerre sans fin.

Or, l’affirmation de soi correspond à une application du principe d’identité. Donc la croyance dans la guerre éternelle est une conséquence de la croyance dans le principe d’identité. Cela pour souligner que chaque affirmation identitaire est une forme de racisme.

Selon Emmanuel Faye, après 1945 et la défaite du nazisme, Heidegger veut « faire croire, pour se disculper, à un retournement dans son rapport au national-socialisme et charger non pas les guides du nazisme, mais l’ensemble de la tradition philosophique occidentale de la responsabilité de l’industrie d’anéantissement du IIIe Reich » (396).

Emmanuel Faye écrit qu’il y a chez Heidegger « une usurpation manifeste des mots de la langue philosophique, mis au service d’une « vision du monde » qui n’est rien d’autre que la destruction de toute philosophie » (407). Au point que « ce dont nous parle Heidegger sous le nom de « métaphysique » est sans rapport avec la vraie métaphysique ou philosophie première, science des principes et des causes, telle qu’on la voit à l’œuvre chez des philosophes aussi différents qu’Aristote ou Descartes » (407).

Non. L’analyse du nazisme de Heidegger est exacte, mais il n’y a pas de camouflage des mots de la philosophie. Le nazisme de Heidegger est régit par le principe d’identité, là où le nazisme de Schmitt est régit par le principe de non-contradiction ; et tous les deux comportent l’application du principe du tiers exclu, jusqu’aux camps d’extermination. Telle est la logique d’Aristote, déjà appliquée par le géomètre Alexandre. Les soubassements mythologiques se trouvent dans Platon, le maître d’Aristote. Et Carl Schmitt trouve sa discrimination entre ami/ennemi dans la République de Platon.

« Aucune philosophie ne peut se constituer sur la négation de l’existence de l’homme comme tel » (507). Formule valable aussi pour Martin Heidegger, c’est-à-dire que même dans son cas nous ne pouvons pas appliquer la négation. Il ne faut pas tuer Caïn.

Si Heidegger n’est pas philosophe ni penseur pour Emmanuel Faye, alors le texte que nous lisons n’est pas un texte de philosophie, ou bien Faye aurait réussi à écrire un livre de philosophie tout en lisant un texte non philosophique ? En fait, Emmanuel Faye a écrit un texte philosophique, politique et idéologique. L’enjeu réside dans un combat de parts et de partis. Heidegger n’est pas soutenu ou combattu en tant que philosophe mais en tant qu’homme d’une faction politique.

La question pour Emmanuel Faye c’est de faire résolument obstacle à toute tentative de légitimation du nazisme (508). Mais faire obstacle revient à ôter l’obstacle pour produire et reproduire un pseudo obstacle, et ainsi se reproduire dans la circularité de l’être. C’est la même logique utilisée par le nazisme : se faire résolument obstacle contre l’universalisme, qui était l’autre nom du particularisme juif. Or la lutte contre le particularisme nazi de Heidegger est soutenue par la même logique : l’autodafé des œuvres de Martin Heidegger est déjà annoncé dans l’analyse d’Emmanuel Faye, qui ne doute pas des postulats de l’idéologie française : la révolution, la résistance, le sujet, la liberté, l’égalité, la fraternité... et il ne s’interroge pas sur les fondements de l’idéologie meurtrière du coup d’état français et de l’idéologie meurtrière de Napoléon, qui s’est lancé à la conquête de l’Europe et au-delà. Le calcul des morts appartient au nazisme toujours en acte, même dans les textes les moins soupçonnables comme celui d’Emmanuel Faye. Nous ne pouvons pas compter les morts de l’aventure de Napoléon ou de la première guerre mondiale ou du nazisme ou du communisme ou de faim des années soixante en Chine ou de Pol Pot. Quelle est l’idéologie pour laquelle il y aurait des morts qui ne sont pas vraiment des morts ? C’est Emmanuel Faye qui répond justement par le mot « nazisme ». Soutenir que les morts juifs sont plus morts que les autres, c’est déjà nazisme passé dans la langue.

Les poètes n’ont pas peur des anachronismes et nous non plus : l’aventure d’Alexandre, élève géomètre de l’algébriste Aristote, est du nazisme. L’aventure de César, qui a déjà dévoré l’idéologie grecque plus que son texte, est du nazisme. Et l’aventure de Bush ? Et l’aventure de Saddam ? Et l’aventure de Ben Laden ? Nous ne pouvons pas affirmer que A = B = C = n+1... Nous ne pouvons pas affirmer que A = A, ni que A ≠ non A, ni l’exclusion du tiers. Exclure Martin Heidegger équivaut à manquer son texte, même s’il n’y a pas de texte philosophique. Définir comme antiphilosophe Althusser, comme l’a fait Lacan, qui venait d’être traité par lui de vieil Arlequin, laisse encore à lire le texte d’Althusser (qui se disait - non à tort - un philosophe sans œuvre) et de même celui de Lacan.

Emmanuel Faye, dans les 578 pages de son livre sur la criminalité à visage humain de Martin Heidegger, confirme que sa démarche de professeur universitaire et aussi de recteur a toujours été nazie. C’est seulement après la défaite du nazisme en 1945, que Martin Heidegger pour se dédouaner de l’interdiction d’enseigner a camouflé les pointes les plus évidentes de son idéologie nazie. Et ses amis trouvent dans le camouflage de quoi se nourrir.

Or, la philosophie d’Aristote n’est pas nazie, mais elle offre les trois postulats pour l’idéologie du nazisme. La philosophie d’Aristote est déjà un discours de la mort, et Heidegger arrive à l’être pour la mort en tant que philosophe. Ce discours de la mort ne met pas à égalité chaque philosophie et chaque philosophe, mais contient les pseudos éléments pour construire dans une direction mortelle.

Emmanuel Faye écrit : « Il est donc vital de prendre aujourd’hui conscience du danger que représente la diffusion de l’œuvre de Heidegger » (508). Non. L’œuvre de Heidegger n’est pas un danger, comme ne sont pas un danger les œuvres des instances culturelles de l’hébraïsme, du christianisme, de l’islamisme et aussi de l’athéisme. Ce n’est pas un danger de lire Mein Kampf de Hitler, c’est la non-lecture qui pousse à écrire des livres qui lui ressemblent. Madame Bovary n’est pas télécommandée par ses lectures. Emmanuel Faye non plus : il lit Heidegger, Schmitt, Jünger et Hitler sans être ensorcelé par leurs mots. C’est ça qui nous intéresse. Non pas la prise de conscience du danger : non pas le mal devant nous, choisissant évidemment le bien, qui se réduit à faire l’économie du mal, et donc à le reproduire pour avoir toujours quelque chose à faire contre. Le faire procède de l’arbre de la vie, non de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, qui n’existe pas, malgré quelque logicien mathématique d’aujourd’hui qui le prend encore pour l’arbre de la science.

Nous pourrions arriver, toujours en habits d’homme sans catégories, à affirmer que la conscience du danger appartient à la nazification du langage et de la vie, analysée de façon claire aussi par le psychanalyste Jean-Jacques Moscovitz, et à ne pas lancer la même alarme à propos des œuvres d’Emmanuel Faye.

Le livre d’Emmanuel Faye, Heidegger. L’introduction du nazisme dans la philosophie, est un livre indispensable, remarquable, un travail d’archive et de lecture minutieux. Son hypothèse de travail trouve une confirmation ultérieure : l’œuvre philosophique-même de Heidegger est nazie. Les clans des révisionnistes et de négationnistes, à plus forte raison, ne peuvent éviter cette pierre d’achoppement sur leur pseudo chemin. Notre objection concerne un aspect de la démarche de Emmanuel Faye, qui n’ôte rien à son travail intellectuel.

Il y a un immense travail à faire : avec quelques bribes des instances du monothéisme, de Dante, de Léonard, de Machiavel, de Peirce, de Freud, de Cantor, de Gödel, de Lacan, de Verdiglione... Nous aussi, pour parodier Cantor, avons vu des choses dans la logique qui nous permettent d’affirmer : je vois mais je ne crois pas.

Lisons-nous l’ « affirmation insensée » de Martin Heidegger, rapportée par Max Müller (dans Martin Heidegger. Ein Philosoph un die Politik) (510) : « dans la logique aussi l’on peut introduire la figure du Führer ». Oui, dans la logique qui vient d’Aristote, il y a cette place : c’est le méta-zéro, le un hors circuit qui fait circuler tous les autres uns. Toute une question d’être, que Heidegger définit dans Sein und Zeit comme circulaire. Un autre aspect de cette figure et de ses attentes est le temps logique, donné comme fini : il n’y a pas de transfini, soit en Heidegger soit en Hitler, mais l’infini potentiel, qui est prospecté par la solution finale. Disons alors que le méta-zéro et le méta-infini (connus donc comme zéro et infini potentiel) donnent respectivement le big bang et le big crunch, sans éviter les trous noirs. Il y a aussi toute la parabole du nazisme.

Heidegger, comme le rappelle Faye, distingue « trois cercles : les solitaires (ou ceux qui sont uniques), le petit nombre, et les nombreux (die Einzelnen, die Weinigen, die Vielen). Il parle du un, de quelques-uns et des plusieurs : le dictateur, les élus, les autres. Mais déjà Ali ibn Abi Talib (600-661), quatrième calife, gendre de Mohammad, le Prophète, classifiait l’humanité en trois catégories : les maîtres spirituels, leurs disciples, et la canaille inculte. Sans pour autant avoir défini cette pensée comme « Logique ».

Alors, où sont-ils, les indices de l’autre vie, celle qui s’appuie sur la liberté de la parole ? Par exemple, le zéro pris dans sa fonction est le père dans sa fonction, que Freud appelle de refoulement. Par contre, le nom-du-père de Lacan est encore un méta zéro, et c’est pour cela qu’il y a pour Lacan de nombreux noms-du-père. Nous pouvons dire, presque sans l’espoir d’être compris, que l’instauration du zéro dissipe chaque tentative d’ériger le totalitarisme. Et sans le « presque », nous affirmons que l’être est une propriété du signifiant non pris dans sa fonction, jusqu’à son accomplissement, sans plus de retour à l’origine.

Emmanuel Faye remarque très bien « le principe völkisch qui est par définition un principe racial » (445). Ce principe n’est rien d’autre que le principe généalogique. Le racisme est une forme de généalogie. Alors il nous reste la question inverse, comment chaque généalogie n’est-elle pas une forme de racisme, parce que, alors, si la généalogie est le racisme, l’autre vie - sans plus de racisme - est tout au plus un leurre. Et si la philosophie est une généalogie de l’être (dans le langage clair d’Emmanuel Faye : une généalogie des Grecs contre les barbares), alors depuis deux mille quatre cent ans il aurait fallu s’apercevoir qu’elle est un rêve ou un fantasme, du nazisme d’Alexandre à l’alexandrisme de Hitler.
Ce qui reste encore et toujours à lire sont les distinctions entre Grec/Barbare, maître/esclave, ami/ennemi, filius/frater. Mais aussi, Abel/Caïn.

Certes, « l’être heideggérien est un être völkisch », mais la question est : est-ce que la circularité de l’être (pour ne pas parler de la circularité de l’avoir, ce qui ouvrerait sur l’analyse du texte de Marx) est l’autre nom du völkisch, c’est-à-dire est-ce que la formule être völkisch est pléonastique.

Certes, par Heidegger « l’élémentaire est rapporté à la race » (476). Il reste donc à développer une théorie de l’élément non plus élémentaire. Aucun élément n’est nuisibles. Or, « éliminer tous les éléments qui nous sont nuisible » (479) est une phrase de Jünger rapportée par Faye. Contre l’œuvre de Heidegger, Faye propose de résister, de s’en libérer, de la stopper (346).
Or Heidegger non nuisible est Heidegger lu et duquel il ne reste presque rien. Mais Heidegger éliminé (nous enseigne Freud) revient plus fort que de son vivant...

Emmanuel Faye insiste sur la « dangerosité des écrits » (517). Il conclut son essai en affirmant que « c’est la tâche de la philosophie que de travailler à protéger l’humanité et alerter les esprits, pour éviter que l’hitlérisme et le nazisme continuent d’essaimer à travers les écrits de Heidegger » (518). Alors, en tant qu’humains, appartenant (sans jamais avoir souscrit un contrat social) à l’humanité, nous affirmons ne pas vouloir être protégés et néanmoins assistés. Nous sommes déjà, depuis toujours, en alerte, sans pourtant éviter quoi que ce soit. Depuis longtemps nous savons - sans savoir que nous savons - qu’éviter quelque chose équivaut à produire et à reproduire la chose à éviter. Donc, nous lisons, presque toujours, des livres avec lesquels nous ne sommes pas d’accord, sans besoin d’assister et de protéger l’humanité. C’est ainsi que nous lisons le texte d’Emmanuel Faye.



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Messages

  • Bonjour aux lectrices et lecteurs,

    Je trouve votre article important.

    Le livre d’Emmanuel FAYE est autant utile que nécessaire, il devrait paraître dans une collection accessible de format réduit, telle "Raison d’agir" par exemple.

    Au fait Emmanuel FAYE, cite heureusement l’ouvrage peu connu ou peu cité de Pierre BOURDIEU "L’ Ontologie politique de Martin Heidegger.".

    Je considère que toute personne a dans sa chaussure et dans son pied un écli qui l’empêche d’être à l’aise, qui lui donne une démarche claudicante et qui - comme dans l’institution carcérale - secrète, selon moi, symboliquement, une toxine à lent pouvoir de destruction qui, comme la rage, conduit à mordre dans la relation humaine et à créer le co-conditionnement dominant/dominé, maître/esclave ( court passage extrait d’un article que j’ai rédigé pour la Revue Transitions, N° 42 parue en Décembre 1997) : ce virus est issu de la même souche matricielle à haute toxicité pernicieuse qui a autorisé/permis que soit portée si haut l’influence et la fascination exercées par Heidegger dans les pensées, notamment en FRANCE.

    Avant ce jour je m’étais interdit d’écrire le nom de cet auteur allemand, mais à 63 ans, je sais qu’il ne peut plus me nuire, me conditionner, m’envoûter comme savent le faire si habilement les Maitres de sectes, car dans mon cercle familial nous parlions de cet auteur, mais aussi heureusement de Karl JASPERS, psychiâtre, philosophe et résistant au nazisme et professeur lui aussi de la très passionnée et brillante étudiante juive Hannah ARENDT !

    L’antidote pour moi a toujours été, en la circonstance, avec gravité et humour, de mettre en écran protecteur deux mots issus de langage non sophistiqué, empreint de mon amour pour la Nature dont l’Ile d’Ouessant :ces mots sont l’ Hêtre et l’ Etang !..... Tout le monde comprend ce langage ! Ceux à qui je m’adresse aussi lors de conférences-débats notamment.

    En plus de ma définition de la prison "Matrice pétrifiée et toxique", j’ai créé un nouveau concept "La Médita-x-ction" qui allie harmonieusement le Ternaire :
    Méditation-Axiologie-Action. C’est visible sur la Toile.

    Merci pour votre attention.

    Cordialement

    Vincent DAUSSY
    Ancien Assistant Social D.E.( juin 1969), ex-Chef de Service socio-éducatif, ex DRASE, ancien Directeur de prison pour hommes et femmes avec nursery( 1989-1996),
    Directeur des services pénitentiaires du Ministère de la Justice,
    Fondateur du "Colloque Les Entretiens de MONTROUGE", Approche Transversale Communication, Créativité, Innovation, Changement et Transition dans les Organisations.

    • Cher Monsieur Daussy,
      Je serais très intéressé par la manière dont on pouvait parler de Heidegger dans les familles dans les années 40-50. Pourriez-vous m’en faire part pour autant que vous vous souveniez de cette période.
      michel Bel .
      michel.mb@wanadoo.fr

    • Chers correspondants de ce forum, Bonjour !
      Je crois qu’il exite une dangereuse possibilité inévitable (Sören Kierkegaard craignait visceralement la possibilité !) quand on fait de la philosophie, de la politique, de la théologie, ou en général pour presque toutes les sciences humaines, de tomber sous le risque de devenir la cible d’extrapolations éthiques dangereuses : des formes pseudologiques d’induction amplifiante qui vont vous attribuer des affinités, des intentions, des liens ou des associations que vous avez été loin d’imaginer quand vous êtes entrés dans la route tout au début. Par exemple, en enonçant le principe de l’identité Parménides était loin d’imaginer que plusieurs siècles plus tard on l’imaginerait l’un des inventeurs des nationalismes, et donc, par ce biais un complice des idéologues du nazisme ! Pourtant, on peut réflechir de la sorte, avec la plus bonne foi imaginable, en faisant un peu d’archéologie idéologique... Je pense qu’il exite une juste mesure des choses (sous produit du bon sens le plus élémentaire) indispensable à toute logique pour ne pas tomber dans la déformation de la vérité du contenu. De la même manière qu’il y a des seuils à respecter en optique pour que les exagérations (qui demandent du système plus que ce qu’il peut donner) ne déforment pas l’image de l’objet, je pense qu’il est aussi indispensable d’éviter des exagérations semblables en philosophie, en politique et en d’autres sciences humaines (s’agissant des jugements critiques) en vue d’éviter des déformations insouhaitables de la vérité. J’avoue que je ne connais pas si bien qu’un européen d’entière souche la "question Heidegger", car il me manque des aspects importants du parcours historique étant donné mes origines latinoaméricaines. Mais j’ai bien lu "Etre et Temps", j’ai appliqué dans mes reflexions et articles la Phénomenologie d’après Husserl et d’après Heidegger, et je n’ai jamais été dérangé par aucune nuance nazi de Heidegger dans les contenus de mes lectures. C’est vrai que dans certains parcours de la pensé on pourrait entrevoir l’appartenance à sa culture germanique (on pourrait dire arienne). Mais pas plus dominatrice que celle de nombre d’humanistes contemporains. Moi-même et mon épouse avons fair 18 mois de prison en Uruguay sous la dictature militaire pour le fait de nous être engagés en faveur de la cause du Droit, de la Constitution, de la Démocratie et des Droits de l’Homme, raison pour laquelle on est actuellement en France qui nous a ouvert ses Portes comme Terre d’Asil. J’admets qu’il est possible que l’apparent caractère innocent de la pensée de Heidegger -celle que j’ai connu par mes lectures- soit dû a une possible "cosmétique dialectique" dissimulatrice qu’il ait pû appliquer a ses textes à la suite de la défaite radicale du nazisme (en parlant de la défaite du nazisme je crois naïvement à l’ordre éthique de l’univers !) pour sauver sa personne et sa pensée. Mais alors, s’il a été vraiment un nazi, il me restent des points très obscurs, qui crient toujours une certaine contradition entre la réalité et les soupçons de philonazisme de Heidegger. Par exemple comment expliquer qu’une personalité intellectuelle qu’Hannah Arendt qui connaissait depuis sa jeunesse Heidegger ait porté sur lui une telle affection (jusqu’au point d’être son amie intime pendant des années) et un tel attachement intellectuel, pendant toute leur vie. Hannah Arendt est bien une intellectuelle Juive, très attachée à son identité, obligée par les circonstances à émigrer aux USA pour échaper au nazisme. Elle connaissait mieux que nous ne le connaissons Heidegger et sa pensée et il est impensable qu’elle aît pû être abusé par les tromperis de ce philosophe et qu’après leur vie en commun elle aît suivi une correspondance postale si riche avec lui, si Hannah avait eût le moindre soupçon de nazisme de la part de Heidegger qu’elle a eu même comme interlocuteur pour ses recherches contre le pouvoir totalitaire ! En tout cas, je le crois qu’elle connaissait Heidegger et était mieux placés que n’importe qui d’entre nous pour le juger, étant donné ses connaissances du nazisme, du pouvoir totalitaire et... de Heidegger ! J’aimerais bien -et j’en serais très reconnaissant- si quelqu’un pouvait m’éclairer sur ces interrogations qui ne sont pas des moindres sur ce sujet.... Je vous prie de l’indulgence en ce qui concerne les possibles "horreurs" lingüistiques commises dans ce message, étant donné que le principe de l’identité ne me favorise pas dans le domaine de la maîtrise de la si belle langue d’Hugo !, pour laquelle d’ailleurs je garde un grand amour étant donné mon attachement culturel et en plus mon grand père paternel Français. Cordialement, Miguel Brun.

    • Bonjour
      Je reponds a Miguel Brun qui ecrit :"Par exemple comment expliquer qu’une personalité intellectuelle qu’Hannah Arendt qui connaissait depuis sa jeunesse Heidegger ait porté sur lui une telle affection (jusqu’au point d’être son amie intime pendant des années) et un tel attachement intellectuel, pendant toute leur vie. Hannah Arendt est bien une intellectuelle Juive, très attachée à son identité, obligée par les circonstances à émigrer aux USA pour échaper au nazisme. Elle connaissait mieux que nous ne le connaissons Heidegger et sa pensée et il est impensable qu’elle aît pû être abusé par les tromperis de ce philosophe et qu’après leur vie en commun elle aît suivi une correspondance postale si riche avec lui, si Hannah avait eût le moindre soupçon de nazisme de la part de Heidegger qu’elle a eu même comme interlocuteur pour ses recherches contre le pouvoir totalitaire"

      Je peux repondre a cette question car cette réponse est contenue dans la correspondance entre Arendt et Jaspers qui au fur et a mesure de leurs lettres font une différence entre les buts du nazisme et l’antisemitisme en tant que moyen. C’est à dire que la conjoncture a change : Apres 1950 la lutte du nazisme contre le bolchevisme vue d’Amerique ne parait pas si fausse. La critique de Heidegger commence souvent avec de la bienveillance. C’est la meme chose dans le livre de Littel les bienveillantes. L’antisemitisme y est un moyen erronné de parvenir a une cause juste. Le titre des bienveillantes est particulierement cruel au regard de la deportation. La periode n’a pas ete bienveillante. L’absence des prisonniers n’a pas ete bienveillante. La ligne de demarcation n’a pas ete bienveillante et pour finir l’eglise catholique romaine n’a pas été du tout bienveillantes et je dirais meme plutot malveillante.

  • Monsieur Calciolari,

    Je viens de prendre connaissance de votre texte et je dois dire qu’il me réjouit. Je suis heureux de voir que la valeur du livre d’Emmanuel Faye est enfin reconnue. On peut penser ce qu’on veut du problème de la mise en garde, ce n’est pas l’essentiel du travail. C’est tout simplement une invitation à la prudence. L’essentiel est ailleurs dans l’établissement de la vérité historique. De cette vérité historique, Emmanuel Faye a gravi la première marche. Il a montré à l’encontre des mensonges des heideggériens français qui était Heidegger. Il a mis en évidence ses rapports intimes avec le national socialisme. Tout retour en arrière est désormais impossible. Mais doit-on s’arrêter là ? Avons-nous épuisé la vérité sur Heidegger en lisant les textes de Heidegger traduits par Faye et pris connaissance des relations que le professeur de Fribourg entretenait avec des intellectuels nazis notoires tels que Rothacker et Wolf, quoique bien ignorés en France ?

    Il faut comprendre Heidegger, être capable de dire pourquoi il s’est comporté ainsi. Il faut se demander non seulement pourquoi mais encore comment il a introduit le nazisme dans la philosophie. Faye a mis le pied sur la première marche, ce sont les suivantes qu’il faut maintenant gravir. D’où venait Heidegger pour se comporter ainsi ? Pourquoi des l’âge de 21 ans est-il devenu un apostat ? Qu’est-ce qui a présidé à son apostasie ? A quelles conséquences son apostasie l’a-t-elle conduit exactement ? Le national socialisme existait-il avant lui ou est-ce sa cogitation d’apostat vengeur qui l’a créé ? Quel rapport Hitler entretenait-il avec la philosophie de Heidegger ? Heidegger décida de mettre en pratique sa phénoménologie en 1919. Y a-t-il un rapport entre cette mise en pratique et la création du Parti des "travailleurs" allemands et plus tard du NSDAP ?

    Quelle était la teneur exacte de la "phénoménologie" de Heidegger ? Etait-ce une phénoménologie de type husserlien comme on a voulu longtemps le faire croire ou une phénoménologie de type hégélien comme son essai sur Duns Scot écrit en 1916 invite à le penser ? Pour que le mot "mise en pratique " ait un sens il faut qu’un rapport concret à l’histoire apparaisse. Or la phénoménologie de Husserl est anhistorique contrairement à celle de Hegel. Heidegger revendique pour la philosophie une intervention dans l’histoire. On a donc de bonnes raisons de penser que la phénoménologie de Heidegger est animée d’une intention transformatrice comme celle de Marx. Il ne s’agit plus pour lui de donner une interprétation de l’histoire seulement, ni une transformation qui ne changerait pas les choses comme ce fut le cas à la Renaissance, mais de rendre sa primauté à la Germanie en lui conférant un caractère absolu.

    En greffant la pensée de Nietzsche sur celle de Hegel Heidegger a construit une phénoménologie de l’Être dont l’effectivité a été calquée sur le modèle du judéo-christianisme. Une phénoménologie gnostique qui nécessite trois agents : le poète prophète Hölderlin, le philosophe interprète Heidegger et l’homme politique "accomplisseur", Hitler. Vue sous cet angle la phénoménologie de l’Être heideggérienne n’apparaît plus comme récupératrice opportuniste du nazisme mais comme créatrice de ce mouvement de l’histoire conçu comme accomplissement de l’être. L’introduction du nazisme dans la philosophie se fait de l’intérieur par transformation interne et non de l’extérieur par absorption d’un mouvement oncogène déjà existant. L’apostat a créé le nazisme comme antidote du judéo-christianisme destiné à être entièrement détruit dans sa parole et dans son corps.

    Mais cette destruction ("l’anéantissement") n’est qu’une moitié de l’oeuvre, l’autre moitié est la restauration, voire le dépassement, de la grandeur aryenne grecque. Dans sa visée, la Terre doit être libérée des juifs et de l’enseignement juif et de l’influence juive sous toutes ses formes pour laisser la place à la grandeur aryenne germanique, la Germanie étant considérée maintenant, selon l’optique de Hölderlin, comme le "coeur sacré des peuples" (Concepts fondamentaux 1941).

    Les décisions propices à cette réinstauration vont être prises aussitôt après dès janvier 1942. Heidegger donnera l’ordre de mise à feu des bûchers dans le commentaire de Der Ister dès le début du semestre d’été 1942 ; "Jezt komme, Feuer !" Le premier bûcher annoncé dès 1930, dans le cours sur Hegel, crépitera dès la fin de l’été. Témoignage de Höss, commandant d’Auschwitz.
    L’apostat a réussi son coup. Il s’est débarrassé du peuple porteur de la morale qui le gênait.

    Comment l’apostasie de Heidegger a-t-elle pu devenir par la force et par la séduction l’idéologie de tout un peuple ? Pour le savoir il faut analyser en détail la méthode utilisée . Heidegger imitateur d’Abraham a Sancta Clara a su subjuguer l’armée, l’université, le monde des affaires, de la finance et de l’art. C’est à cette condition et à elle seule que son "regard phénoménologique" a pu devenir l’histoire d’un peuple. Ces relations pour la plupart sont restées des relations cachées. Tout au plus avons-nous eu accès à quelques lettres éparses de-ci-delà. Mais ces relations sont nécessaires pour comprendre le passage de son oeuvre professée à sa réalisation historiale.

    Poliakov a attribué à Rosenberg le rôle d’idéologue du Reich. C’est une erreur profonde. Le véritable idéologue n’était pas le gardien de l’orthodoxie du parti mais celui qui était poursuivi par le ministre sans portefeuille Rosenberg pour collaboration avec l’ennemi (les juifs). La situation est on ne peut plus cocasse : l’idéologue véritable du Reich poursuivi par un sous fifre pour non conformité de sa doctrine et de sa vie à l’idéologie du Reich. Cette situation absurde a sauvé Heidegger de la pendaison en 1946. Il a pu faire croire qu’il avait été persécuté par les nazis et qu’il était entré dans l’opposition en 1934 alors que tous ses écrits prouvent le contraire. Mais bien sûr il faut prendre la peine de décoder tous ses euphémismes substitutifs qui servent d’écran à la saisie directe de sa pensée. Une fois ce travail fait la pensée impérialiste et théophanique de Heidegger apparaît avec une limpidité de cristal.

    Après la défaite militaire de son apostasie il passera les 30 dernières années de sa vie à tenter d’effectuer une relance. Cette relance est patente dans toutes ses publications et dans toutes ses conférences, depuis "La pensée c’est la pensée fidèle", mot d’ordre lancé dans "Qu’appelle-t-on penser ?" en 1952 jusqu’à la publication de la Gesamtausgabe dont le but affiché dans son testament est la formation d’un repreneur apte à continuer son travail puisque Eugène FINK en 1966 a refusé sa proposition. "On récompense bien mal un maître lui a-t-il dit quand on ne reste que son élève". Mais Fink n’a pas voulu, nous l’en remercions. En 1964, à Messkirch, il avait demandé aux cygnes blancs de s’approcher, en défi à la neige". Mais les cygnes étaient plutôt craintifs. Seul Kurt Waldheim manifesta son élan en Autriche. Mais il ne fit pas suivi d’une tempête.

    Après avoir étudié l’oeuvre de Heidegger pendant trente ans la seule conclusion qui s’impose aujourd’hui à moi est la suivante : le nazisme ne fut rien d’autre que la mise en oeuvre de l’apostasie de Heidegger. Qu’est-ce qui lui avait donné la force d’entreprendre une action d’une telle envergure ? La réponse est dans son cours de 1930 sur la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel : "la conscience malheureuse".(NRF p.127). La conscience malheureuse est "l’aiguillon de l’histoire". C’est elle qui réintègre l’esprit déchiré "dans le bonheur de l’absolu." Ce que Heidegger a voulu réaliser à la fois pour lui, pour son peuple et pour la terre entière, c’est cette réintégration. Et il a voulu la réaliser par le feu (le bûcher) et par la violence (Introduction à la métaphysique ; 1935).

    Il a trouvé dans la société allemande des conditions propices à cette réalisation. le terrain avait été labouré depuis longtemps, il n’a fait que passer la herse (comme le représente un tableau de la chancellerie du Reich). Mais le changement de monde tenté par l’apostasie criminelle et génocidaire de Heidegger a échoué. Elle a été vaincue par les forces unies des alliés. mais elle n’a été vaincue que militairement. L’oeuvre de Heidegger n’a été ni oubliée ni interdite. Elle est même revalorisée aujourd’hui par son inscription au programme d’agrégation de philosophie en France. Ce qui est absolument monstrueux.

    La question qui se pose en dernier recours est la suivante : quel degré de souffrance morale, de frustration et d’humiliation Heidegger avait-il vécu pour conduire jusqu’à son dernier souffle un tel passage à l’acte qui - et c’est le moins qu’on puisse dire- échappe aux critères ordinaires d’évaluation de la psychose criminelle et de la paranoïa ? C’est peut-être pour cela qu’on n’a jamais décelé son trouble mental. Un seul psychologue l’a vu et écrit mais on ne l’a pas écouté : Jaensch. C’est ainsi que l’"allosophie" heideggérienne est passée pour la plus grande philosophie de tous les temps alors qu’elle est la négation de la philosophie et la plus puissante source d’abolition des droits de l’homme. La vérité sur l’origine véritable du troisième Reich n’a pas encore été écrite. Il est temps de le faire.

    Michel BEL ; Saint Cyr Sur Loire, 09.05.2006

  • bonjour

    je souhaiterais proposer un point de vue : celui qui fait de Heidegger un résistant au nazisme.

    Il est en effet possible de citer des passages entiers de ses oeuvres qui condamnent sans ambiguïté le gouvernement totalitaire et la conception biologique et raciale de l’homme.

    Or si être nazi signifie bien être antisémite, raciste et totalitaire, comment de tels textes peuvent-ils exister ?

    Je me propose de les mettre en ligne. Cela me paraît important car à ma connaissance personne d’autre que Heidegger n’a essayé de penser l’essence de l’homme sur un autre modèle que celui d’une chose. Or n’est-ce pas cela combattre le nazisme ?

    bien à vous
    joseph

    Voir en ligne : Heidegger innocenté

  • Quand vous dites

    "Le nazisme de Heidegger est régit par le principe d’identité, là où le nazisme de Schmitt est régit par le principe de non-contradiction ; et tous les deux comportent l’application du principe du tiers exclu, jusqu’aux camps d’extermination. Telle est la logique d’Aristote, déjà appliquée par le géomètre Alexandre."

    êtes-vous conscient de vous rattacher à la Grande Ecole du Goulbi-Glouba ?

    Règle n°1 : proférer sentencieusement de grandes affirmations vagues en faisant décrire à son index dressé vers le plafond de grands cercles.

    Pauvre logique ? Pauvres géomètres ? Non, pauvre de vous.

    "Or, la philosophie d’Aristote n’est pas nazie,"

    Certes. Bravo.

    "mais elle offre les trois postulats pour l’idéologie du nazisme."

    Quels sont ces postulats ? Où les trouvez-vous chez Aristote ? Références S.V.P.

    Règle n°2 : fixer le plafond et évoquer les tourbillons de l’Etre.

    "La philosophie d’Aristote est déjà un discours de la mort,"

    Aristote est mort, nous ne le contestons pas. Mais, de son vivant, il ne l’était pas encore, n’est-ce pas ? Et n’a alors somme toute que peu parlé de la mort, si je ne me trompe pas. Sinon donnez vos références S.V.P.

    "et Heidegger arrive à l’être pour la mort en tant que philosophe."

    Sans doute mais quel rapport avec ce qui précède sur ce pauvre Aristote ?

    "Ce discours de la mort ne met pas à égalité chaque philosophie et chaque philosophe,"

    Mais si, mais si. Quelle timidité ! Vous êtes bien inconséquent. Car dans le grand Goulbi-Glouba tout est identique à son contraire, toutes les vaches sont grises et tous les gendarmes qui rient dans la gendarmerie pleurent aussi.

    "mais contient les pseudos éléments pour construire dans une direction mortelle."

    Tous les pseudos (éléments ou pas) nomment le Grand Goulbi-Glouba. Et réciproquement.

    Règle n°3 : tous les cercles au plafond sont circulaires.

    "Lisons-nous l’ « affirmation insensée » de Martin Heidegger, rapportée par Max Müller (dans Martin Heidegger. Ein Philosoph un die Politik) (510) : « dans la logique aussi l’on peut introduire la figure du Führer ». Oui, dans la logique qui vient d’Aristote, il y a cette place : c’est le méta-zéro, le un hors circuit qui fait circuler tous les autres uns. Toute une question d’être, que Heidegger définit dans Sein und Zeit comme circulaire. Un autre aspect de cette figure et de ses attentes est le temps logique, donné comme fini : il n’y a pas de transfini, soit en Heidegger soit en Hitler, mais l’infini potentiel, qui est prospecté par la solution finale. Disons alors que le méta-zéro et le méta-infini (connus donc comme zéro et infini potentiel) donnent respectivement le big bang et le big crunch, sans éviter les trous noirs."

    Sans éviter les trous noirs. Bien sûr. Mais après avoir évoqué pèle mêle la logique élémentaire, le temps logique, le transfini, l’infini potentiel, le méta-zéro et le méta-infini, les grand bang et crunch, c’est difficile.

    Règle n°4 : Certains cercles au plafond sont d’authentiques trous noirs. Suivez mon doigt.

    Enfin, vous nous avez fait grâce de Gödel, du principe d’incertitude et des théorèmes de Bell. A bientôt.

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