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Carte Joker - Alitheia Belisama
dimanche 23 mars 2008 par Calciolari

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Alitheia Belisama, « Carte Joker »

L’époque, écrit Philippe Sollers, est à l’heure de la restauration vénéneuse, de la sécurité renforcée, du triste roman familial réhabilité. L’époque est la couverture de l’ère, celle de la vraie vie. La couverture qui est celle du souvenir, que Freud qualifie toujours de couverture. La plupart écrivent des couvertures, des choses létales prises pour du miel. Alitheia Belisama, dans « Carte Joker » (Exigence : Littérature, Paris 2008, 512 p, 24,55 € www.e-litterature.fr ), annonce tout de suite la couleur, sa pierre du scandale, sa vérité, justement alitheia ou aletheia. Alêthêia. La vérité. Dans le mythe, Léthé est le fleuve de l’oubli, de la couverture des choses qui ne ré-émergent plus.

A-letheia. Il semble que seul Marcel Detienne se rende compte de l’opposition de Aletheia et de Léthé. Non pas oubli, non pas effondrement, non pas couvert, non pas noyé, non pas oublié, non pas caché. Mais pas non-dévoilé, comme le lit Heidegger. Le voile est une autre chose, et il n’est pas au service du strip-tease.

La vérité apportée par les Muses, par la mémoire en acte et non pas par le souvenir, ne sort pas du fleuve Léthé. La vérité est un théorème : il n’y a plus de secret, non pas parce qu’il y en avait, mais parce qu’il n’y en a jamais eu. C’est comme s’apercevoir que l’éther, qui est encore dans l’Encyclopedia Britannica vers la fin du dix-neuvième siècle, n’a jamais existé.

Le souvenir est létal, même si l’étymologie indique que cela vient de « trépas » et non pas de « Léthé ». La vérité, il n’y a aucun moyen de la cacher, elle sort de tous les pores, comme l’écrit Freud.

Le roman originaire. La mémoire s’écrit, c’est le roman d’Alitheia Belisama, qui tient tranquillement le coup sur la page, comme si le système, le spectacle, la couverture, n’étaient qu’un énorme bavardage.

L’élément linguistique arrive. Il suppose, impose et transpose. Impossible à arrêter.

Père, mère, sœur, jumelle, tante, grand-père, naissance, placenta, vie… Le voyage est absolu, comme le roman.

Alitheia Belisama est heureuse à une distance infinie du cercle, du spectacle, de la couverture, de l’immense camp de concentration et d’extermination de masse. Avant même de naître, parce que déjà née dans la parole des géniteurs. Et elle renaît dans la lecture et dans l’écriture de la vie, sans succomber au prêt-à-porter social qui garantit et assure à chacun le giron, de la mère à la tombe. La présence enveloppante du moratoire général des humains pousse une partie de la vie dans l’invisible, la partie la plus authentique, celle justement de l’écriture.

Vivre, d’après l’auteure, c’est réussir à vaincre, à dominer par une stratégie défensive, immunitaire, l’omnipotence du fantasme maternel, afin de sortir de la mère, naître vraiment.

Dans le roman, le fantasme maternel est le placenta qui échappe à l’apoptose, à la mort cellulaire programmée, et s’avère une nécrose infinie dans laquelle les humains survivent, immergés dans un liquide amniotique, magique et hypnotique, du berceau jusqu’à la tombe, sans jamais un instant de vraie vie. C’est clair que sortir de cette fantasmatique englobante est la mise en jeu de toute la vie. Comment l’enveloppement mortifère se dissout-il ? Par l’écriture originaire. C’est la saga de Carte Joker.

Alitheia et sa sœur jumelle Accanta, filles prématurées de père inconnu, ont une mère encore adolescente, qui les abandonne à la vie, elles grandissent avec la grand-mère maternelle et au commencement aussi avec la tante maternelle. Ainsi commencent l’exploration de la vie et de ses fantasmes. Pourquoi le père s’est-il marié avec une autre femme ? Qu’est-ce que la mère n’avait pas pour ne pas réussir à le retenir par la grossesse ? Et tout de suite commence l’abstraction : de quoi doit donc être « pourvue » une femme pour être « mariable » aux yeux d’un garçon ?

La couverture sociale qui pèse sur tous – et chacun doit payer le droit – est enquêtée dans son aspect maternel. Ici la caverne platonique devient la forêt obscure de Dante, plus que la poche d’ombre de Pascal Quignard, la nuit utérine des humains. Les trois Parques n’ont plus besoin des deux autres, Clotho et Lachesis, il suffit qu’avance Atropos, qui donne la vie à terme, empoisonnée, ce n’est pas par hasard que l’atropine est le nom donné à la substance extraite de la belladone (autre nom…).

Et commence aussi la double vie. La vie d’Alitheia Belisama qui s’invente la vie romancée d’Alitheia Belisama et la signe Alitheia Belisama indique le roman de vie d’une auteure qui préfère encore la vie invisible.

La double vie, la vie parallèle de Sollers, la double vie de Pessoa, quelle est la vraie et quelle est la fausse ? Chacun comme agent secret pour son propre compte ? Pour indiquer la question de vie, oui, mais avec quelques complications. La question est un écueil impossible à circonvenir et insurmontable, que des géants ont affrontée, tels l’écrivain anonyme de la Genèse et l’écrivain célèbre de la Comédie, Dante. Dans le premier livre, c’est le serpent, et dans le deuxième c’est le loup. Alitheia Belisama s’en tient à la réponse de Virgile à Dante, qui a peur de la bête : « Il te convient d’aller par un autre chemin ».

Le voyage originaire d’Alitheia Belisama commence avec les deux aspects de la vie d’Alitheia, pharmacienne et écrivaine, qui a depuis la naissance une autre vie à côté de la sienne, celle de la jumelle, Accanta. La métaphore des jumeaux accompagne la métaphore du placenta (puisque le ventre est maternel pendant neuf mois et non pas pour l’éternité) et en constitue le prétexte pour la voie de sortie. Aucune ordinalité de la série. La première et la deuxième fille. Qu’elles soient homozygotes ou hétérozygotes. Aucune prédestination qui ne conduise au cimetière de manière anticipée, comme l’enseigne Rainer Maria Rilke dans les Elégies de Duino. Chaque fois, le cas est unique.

L’auteure s’en tient à la logique du fantasme avec une rigueur indéfectible, dans le sens aussi qu’elle ne se plie à aucune génuflexion sociale. En ce sens, le cas de Alitheia Belisama est celui d’une exception irrécupérable. Immunité blindée, à savoir intellectuelle. Une « non-faim absolue ». Une inappétence radicale pour la course sociale, pour les trophées, pour les statuts communautaires qui sanctionnent la bonne lecture comme monotone, ennuyeuse, obsessionnelle, faite par une cohorte de graphomanes qui écrivent comme ils mangent et comme ils parlent et baignent dans le naturalisme.

Carte Joker demande aux lecteurs de faire un saut de qualité, pour ne pas rester parmi ceux qui ne sont pas en condition de lire une œuvre comme celle d’Alitheia Belisama. Les instruments se trouvent dans le texte lui-même. Et les acquisitions sont immenses, par rapport à la vie, à la mise en jeu de chacun, aux armes et à la stratégie de la vie, aux statuts de la femme, de la mère, de la fille, du père, des frères. L’analyse du discours de la mort qui enveloppe comme une mélasse empoisonnée la vie de chacun est poussée jusqu’aux affres, dévoilant les mythologies et les rituels qui maintiennent à l’état de larve les marionnettes qui rêvent aux bénéfices secondaires des montreurs de marionnettes.

Le dispositif narratif d’Alitheia Belisama est une machine de guerre intellectuelle. C’est seulement après-coup, après la lecture, que quelque chose se dessine qui concerne le cas de la narratrice de l’histoire qui parle de la vie vraie mais la confiant à un personnage inventé qui s’appelle comme l’auteure, Alitheia Belisama. Et ainsi, un halo de fiction plane sur le vrai nom de l’auteure, qui n’apparaît que sur la quatrième de couverture.

Alitheia Belisama raconte l’histoire de son enfance et de son adolescence et puis en lisant son aventure d’écrivaine presque invisible, mais à partir de ses rencontres avec des personnes célèbres, comme Lacan, Sollers, Verdiglione, Naouri, elle revient de manière incessante relire son roman familial, et encore plus dans la dernière partie où se conclut la phase Plutarque et commence la phase Pontiggia, c’est-à-dire qu’elle passe de la vie des hommes illustres à la vie des hommes non illustres. Alitheia Belisama rencontre Franz, qui, de manière discrète, continue à écrire et n’en parle à personne.

D’abord elle a vécu comme faisant partie du « tableau du paradis » (23), et puis en pariant sur la vie originaire plus que sur la double vie, s’en tenant à l’essentiel, au fil de l’écriture, vrai fil d’Ariane. Alors la vie de chacun est une authentique expérience, et s’avère un paradigme et non pas une survie enveloppée par le lustre social mais sur laquelle le vent et le sable glissent en effaçant toute trace.

« Alitheia est un paradigme » (32). Le privé et le publique sont les deux faces sur lesquelles l’auteure écrit, et ce n’est donc pas sans effets tant pour le privé que pour le public (399). La pointe de l’écriture touche les deux faces de la feuille, qui ne peut pas se diviser en deux.

La vérité, Alitheia, capital singulier, dans l’éternité de l’instant, arrive dans une déchirure de l’image idéale, un éclair, sans plus de bévue, c’est l’étymologie de Belisama, la splendide, la très brillante, chez les Celtes. Et le fantasme de l’autre femme, l’ennemie maligne, s’évanouit.

Alitheia Belisama. Greco-celte. Une façon de dire originaire, sans plus d’origine, absence de toute normalisation, racine intellectuelle parfois perceptible comme déracinement originaire irrémédiable des pseudos racines placentaires.

La métaphore du placenta, du cancer, du ventre, de la bulle, est aussi une métaphore de la bouche, c’est-à-dire que c’est le cannibalisme social qu’Alitheia Belisama met en scène et analyse. La double vie sert apparemment à détourner la mire du Leviathan et pour ne lui donner quasiment rien à manger, une femme minuscule, aimable, et pharmacienne cultivée, qui ne fait pas de mal à une mouche, tandis que sur une autre scène l’écrivaine est d’une énergie et d’une force constante, immune face aux coups du sort, sensible à tous les aspects de la vie, la sienne comme celle des autres.

Alitheia Belisama se propose comme carte joker, depuis toujours, une sorte d’accompagnatrice, sautant dans les rôles et dans les dispositifs (189). Ainsi avec Dagda, Stevenson, Tarquin, Mithridate, et d’une manière différente avec Franz.

Le joker prend la valeur du jeu dans lequel il se trouve, et ensuite il reste joker, et il vide le jeu de la prétention d’être le jeu de la vie et le renvoie à sa nature de jeu spéculaire, véritable jeu de rôles, imbibé de liquide amniotique en apoptose, comme si la réalité était une métaphore du placenta (203).

Dans l’écriture du roman de sa vie, Alitheia Belisama, en jouant entre les deux scènes, celle de la narratrice anonyme et celle du personnage nommé par son nom, Alitheia Belisama, ajoute un autre niveau d’abstraction plus que de réalisme en faisant intervenir les identités connues des pseudonymes, à savoir Lacan, Sollers, Verdiglione, Naouri… De chaque célébrité, Belisama nous offre le cas intellectuel, sans jamais avoir la prétention de fiche clinique, qu’elle laisse aux jeux de rôles.

Alitheia comprend au vol une certaine charge fantasmatique en jeu dans chaque cas et à peine quelque chose va-t-il en direction de sa réalisation qu’elle se retire du jeu. Elle laisse tomber l’analyse avec Lacan, la collaboration avec Sollers et sa revue « Tel Quel », l’intervention pendant une décennie dans le Mouvement de Verdiglione, en d’autres termes le nom inconnu du père la pousse vers des personnages célèbres.

Mais ce n’est pas seulement une fantasmatique, il ne s’agit pas d’Alitheia qui se met à la place de la mère qui n’a pas été choisie parce qu’elle n’avait pas les attributs pour se marier, il est question d’écriture de l’expérience, aussi avec le prétexte de la carte joker. Certes le joker fonctionne toujours, il y a plein de personnages en quête d’auteurs, les plus connus comme les moins connus. Il fonctionne pour la valeur de ce rôle, de ce dispositif. Le prince choisit la princesse, ne dédaignant pourtant pas les femmes n’ayant aucun statut social, mais il ne choisit pas la martienne qui descend en montgolfière. La vie invisible, qu’Alitheia Belisama ne consigne pas par hasard dans ce livre, est l’écriture de chaque expérience. Alors les noms célèbres ne restent pas tels. Le nom Alitheia Belisama fonctionne, et dissipe la croyance aux noms du père et à l’existence de deux langues, sa langue et la langue de l’autre, comme si certains éléments linguistiques avaient des maîtres ou des esclaves.

Chaque élément linguistique entre dans la vie et se transpose. La liberté est celle de l’élément et non pas celle du sujet, que celui-ci soit présumé maître ou esclave (candidat maître) de la parole. Certes, s’en tenir à la liberté de la parole est si difficile que le discours scientifique, après le philosophique et après le théologique, cherche encore à en édifier le monopole. Aucune prison universelle de la parole, ni Babel ni caverne platonique. Aucune chaussure magique ou hypnotique qui puisse emprisonner le pied de la petite fille ou gonfler le pied du petit garçon.

Il n’y a pas de réponse logique aux attentes de la bête sociale, à sa gloutonnerie. Il n’y a pas de logique de la rencontre, pas même dans le cas d’une non-faim absolue dans chacun des cas, comme celui d’Alitheia avec Stevenson-Sollers, que le langage naturel de la bête liquiderait comme la rencontre distraite entre une quasi anorexique et un quasi rassasié. La rencontre n’est pas déjà pré-écrite. Le rapport sexuel n’existe pas, enseigne Lacan, pour ceux qui ne participent pas à la zoosphère. C’est pour cela que le roman s’écrit. Et pour la même raison : de la langue imitative, de l’écriture imitative et de la logique imitative restent la langue, l’écriture et la logique en acte.

La tentation non intellectuelle, à savoir substantielle et mentale, ne se montre rien moins qu’au Paradis. Elle se représente au Christ dans le désert. Elle était déjà dans la métaphore de la caverne de Platon, qui dit à l’ami : fais ressembler la vie des humains à celle des prisonniers dans une caverne… Alors si Alitheia prend l’inexistante caverne (d’accord : chaque humain fait comme si elle existait) pour la grotte d’Ali Baba et joue à épouser provisoirement la logique des autres (264) comme prétexte pour l’exploration de cette bizarre idée, ce qui compte c’est la restitution du texte de son exploration. C’est alors intéressant de s’apercevoir comment, de la « capacité à sauter dans la visibilité à une place jamais réservée avant par une appartenance sociale à une classe » et censée appartenir à une autre classe sociale, s’évanouissent le sauter, la visibilité, la place, l’appartenance, le long de l’écriture non spectaculaire de l’expérience.

Les informations qu’Alitheia fournit sur son corps frêle, qui pousse Mithridate-Naouri à l’appeler par jeu Silicea, presque comme si elle avait la fragilité minérale, indiquent une immunité dans la légèreté, acquise dans le voyage poétique de la vie. Ce corps, à propos duquel Belisama enquête par la théologie plutôt que par la physiologie, n’occupe aucune place, ni physique ni métaphysique, mais également ni personnelle ni sociale. Il est plus que jamais question de position insituable. C’est cela en fait l’expérience des célébrités du roman : ils n’ont jamais trouvé Alitheia Belisama là où elle était censée se trouver. Et l’auteure n’a jamais trouvé les paroles hégémoniques des auteurs célèbres là où elles étaient censées se trouver : elles semblent autoritaires et pousser à l’obéissance parfaite, encercler les vivants dans une prise d’otages totale, et au contraire les éléments linguistiques, libres, vivent leur vrai temps de vie, temps d’une mission, temps d’un chapitre, ils disparaissent à l’heure juste, dans leur crépuscule ponctuel (291) : de la couleur des feuilles qu’elle prend dans un art de la guerre chinois à la couleur de l’écriture. Message envoyé pas seulement à chaque femme (348). Message reçu : acquérir la leçon est autre chose.

Que ferait Alitheia Belisama, si elle pouvait faire avec la liberté qui lui revient ? Ce qu’elle est en train de faire, ce qu’elle est en train d’écrire, en vivant comme elle vit, en écrivant comme elle écrit, où la pharmacie est un art de la combinaison et non pas une institution maternelle. Le travail est onirique et non pas un cauchemar.

Qu’est-ce que le cheval de Troie dans son style gémellaire ? C’est la métaphore du placenta, bien qu’il y ait à l’intérieur du cheval justement une autre chose (377). Et de cette autre chose en témoigne ce roman tout entier. C’est comme s’il disait à l’interlocuteur d’accepter jusqu’au bout l’idée du monde comme un ventre maternel, mais malheur s’il y croit, il ne va pas tomber sur l’autre chose.

L’autre chose se trouve aussi dans une distance infinie de la métaphore paternelle ou maternelle, dans le sens où les choses ne viennent pas de papa et de maman. La trinité n’est pas faite de papa, maman et la fille ou le fils. Toutes les formules et leurs exécutions du groupe de trois papa, maman et enfant sont de l’oedipisme. Le fils modelé par le père, la fille qui ressemble à la mère, le fils qui cherche une femme qui ressemble à la mère mais pas trop, la fille qui se veut différente de la mère, le fils qui veut s’émanciper du père, la fille qui veut se séparer de sa mère, le fils qui a peur des chevaux, la fille qui a peur des chats, le fils qui a peur que son père meure, la fille qui a peur que sa mère meure, la fille qui veut sortir de la mère et le fils qui veut y entrer… L’anthropologie est la forme la plus commune de zoologie. La théologie est plus intéressante, un des premiers intérêts d’Alitheia Belisama, et ce n’est pas par hasard que pour indiquer le statut de fille elle recourt à la réponse de Dieu à Moïse : je suis celui qui suis (418).

Comment la métaphore paternelle ou maternelle cesse-t-elle ? Par l’instauration de la métaphore, sans oripeaux, celle que chaque auteur rencontre depuis la première ligne. En d’autres termes : « gagner la guerre c’est vaincre par le refoulement originaire » (431). En fait, en écrivant de manière originaire, la vie n’est plus circulaire et peuvent intervenir la nouveauté et l’autre chose, comme l’enseigne la conclusion heureuse du roman, procédant de la certitude de l’incertitude (388), du plein vide et du vide plein (422). Félicité de la vie originaire et non plus double, si difficile à entendre même dans le message de Paul, lorsqu’il dit à chacun de continuer à vivre selon les conditions que lui a assigné Dieu (Première leçon aux Corinthiens, 7, 17).

Ce livre a pour nous une force extraordinaire, justement parce qu’il n’évite aucune question, et en pose certaines de radicales. Nous avons mordu à différents idéaux et leur réalisation – comme l’enseigne la littérature et la psychanalyse – a été funeste. Par ailleurs, nous aussi nous écrivons des livres qui ont presque tous été refusés. Nous avons aussi non accepté la publication de certains livres parce qu’il n’y avait pas les conditions pour le faire. Et comme Alitheia Belisama, nous écrivons avec énergie et force constante et la revue en ligne fonctionne. Pourquoi fonctionne-t-elle ? C’est un travail immense, sans aucune trace d’idéalité.

Le pari d’Alitheia Belisama est celui du jeune Arthur Rimbaud, qui n’a pas publié chez Gallimard, et pourtant…

Giancarlo Calciolari, directeur de « Transfinito ».

http://transfinito.eu

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