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De monde en monde, poèmes d’Henri Meschonnic

Vient de paraître aux Editions Arfuyen, janvier 2009

mardi 27 janvier 2009 par Françoise Urban-Menninger

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D’où nous viennent les mots qui nous traversent et finissent par nous "mettre au monde", pour reprendre la belle citation de Guillevic ?
Henri Meschonnic tente de définir de quelle manière la parole, toujours recommencée, surgit de l’intérieur de son corps.

"Je ne parle pas mes mots/ ce sont mes mots qui me disent" , affirme-t-il dans l’un de ses poèmes. Si "ça parle en lui", si les mots le traversent, c’est parce qu’ils coulent en lui comme le sang qui l’irrigue car "chaque instant est du sang".

On comprend alors que le dire poétique émane véritablement du corps pensant. Les mots du poète sont aussi concrets que le corps qui les génère ; ils témoignent de cette lucidité fulgurante qui fait fusionner dans une évidence éblouissante la chair et l’esprit.

Autrement dit, les mots nous font naître et mourir car seul "le présent de tous les présents" devient ce "cri/ qui immobilise le temps".

Si le corps pensant est fusionnel dans le moi qui se pense en tant que tel, il est également en symbiose avec tous les moi du monde car le poète nous confie presque en aparté :"tous les mondes/ sont en moi/ je suis une foule qui attend". Le "je" du poète comprend tous les "je" et c’est dans le poème qu’il nous restitue son appartenance au monde en tant que fragment pensant de ce monde. A la fois corps pensant et sujet de ce corps, il signe son appartenance à un monde dont les paroles le traversent.

Et lorsque Henri Meschonnic écrit :"j’avance en moi-même", c’est sa propre mort qu’il appréhende. L’écriture devient ainsi "un chemin" sur lequel il marche "invisiblement", elle est dans le même temps où elle se donne une dépossession et une ivresse car "vivre/ ne se commande pas".

Françoise Urban-Menninger

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