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Les violences de l’amour de Vilhelm Moberg
vendredi 1er juillet 2011 par Catherine Nohales

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Une oeuvre d’un pessimisme rare qui n’épargne pas les liens que l’on dit sacrés du mariage ! Cette pièce écrite en 1933 montre le délitement de cette institution dû à l’étouffement hypocrite et à la souffrance qu’engendre la sujétion à la morale chrétienne.

Ce sont trois histoires identiques qui ne laissent aucun espoir, qui anéantissent toute illusion car la même famille est touchée d’une génération à l’autre. Betty Granbäck se marie, déjà enceinte, enfreignant ainsi les codes rigides et les moeurs puritaines de la bonne société suédoise. Elle ravit sa mère, Linnea, pourtant dévastée par les révélations terribles de son époux qui inaugurent la pièce. Mais il faut donner le change, ce que ne supporte plus l’époux. " Notre sacrifice est accompli. Continuer serait le pousser trop loin." La charge symbolique de cette pièce de théâtre est très forte car toutes les turpitudes, les aveux se font le jour des noces, un jour soi-disant festif pour Betty. On ne saurait mieux dire la faillite de cette cérémonie. La fin du premier acte est terriblement prémonitoire, ce que symbolisent les lys blancs. Nul n’échappe à l’enfer de l’infidélité, pas même la soeur de Betty, Margit Öblom, ravagée par les révélations de sa domestique Elsa sur son mari Gunnar. La tragédie est en marche car les hommes de la pièce revendiquent leur liberté, revendiquent le droit de ne pas respecter les normes. Les femmes, elles, sont avides de les suivre, enclenchant par là-même la marche vers l’enfer. Or,la fin du mariage ne signifie pas pour autant la fin de l’amour. Certes, c’est une comédie sociale mais Linnea ne peut et ne veut jouer la dernière scène : celle de la séparation définitive, celle du divorce. Le suicide est la seule arme qui lui aliène son époux. Pour toujours.

La pièce est composée de quatre actes, le premier s’ouvrant sur une révélation terrible et qui n’est que la première d’une série. Cet acte d’exposition préfigure les trois autres et l’auteur ne laisse aucun répit au lecteur/spectateur. Il lui interdit le moindre espoir, la moindre illusion et démontre de manière implacable l’inanité du mariage.

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