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Le jeu du monde - Jacques-Henri Caillaud

Recueil de poèmes en prose paru chez La Bartavelle

samedi 12 avril 2014 par Françoise Urban-Menninger

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C’est bien dans le poème que le "je" du poète et le "jeu" du monde fusionnent, Jacques-Henri Caillaud nous le confirme avec ce nouveau recueil. Le philosophe Eugen Finck nous l’annonçait déjà lorsqu’il déclarait que "le jeu" était "le symbole du monde".

Au lecteur donc, de se prendre au jeu et de s’inviter dans ce recueil où les objets ont véritablement une âme. La première partie de l’ouvrage intitulée "Objets et sortilèges" nous amène à aborder des objets aussi humbles et usuels que la gomme, le vase, la chaise ou le tapis pour débusquer l’indicible et l’invisible derrière les mots.

Dans "La porte", le poète s’efface et le poème se clôt sur ce constat impersonnel, implacable et sans verbe : "Derrière la porte, un gouffre d’incertitude". Quant au vase il est "Comme une oasis, il imprègne de son parfum fruité le tremblement de vie qui berce nos rêves".

Les courts poèmes en prose de Jacques-Henri Caillaud ont la transparence des eaux claires, leur limpidité nous inspire et nous traverse d’ondes lumineuses pour nous octroyer un ailleurs où le temps n’a plus cours.
Dans son "Petit abécédaire en lignes d’eau et de feu", les lettres et les voyelles jouent sur la marelle de la page blanche. "L" ou "aile" devient le prétexte à un jeu où les allitérations se muent en une envolée de libellules. Le U nous fait vagabonder, nous devenons alors ce "pigeon voyageur" auquel le poète l’apparente.

Dans la dernière partie du livre joliment baptisée "Le don de l’aube", le ruisseau, le noyer, la jonquille, la violette, le papillon nous font entrer dans ce jardin intérieur où les fleurs sont des mots à cueillir du bout de l’âme.
"La jonquille", nous confie le poète, "est une plante singulière : ciboire aux bords crénelés surmonté des habits de crépon jaune-vert étalés en large collerette" et nous voilà indubitablement charmés mais l’auteur d’ajouter et de conclure "Déjà décline un jour évanoui"....

Car ne soyons pas dupes "Le jeu du monde" comme tout jeu a une fin. Le poète en contemplant la primevère observe "une autre rive" ou encore évoque "nos coeurs blessés" quand il fait référence à la violette.

C’est dire que notre fin est déjà inscrite, quoi qu’on en dise ou en pense, dans notre commencement, voilà pourquoi "Le clair feuillage du platane tremble et s’alarme dans le vent".

Françoise Urban-Menninger

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