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Petit livre des Photographies de J. Willie
jeudi 2 octobre 2014 par Jean-Paul Gavard-Perret

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Les corps empêchés

John Willie, Pickpocket, Editions de la salle de bains, Rouen, 8 euros.

John Willie provoque des noces du plaisir et du masochisme. C’est vieux comme le monde. Mais encore faut-il renouveler les images exterminatrices de pensées et de passions - du moins certaines d’entres elles… La part du feu chez l’artiste est cachée dans la cendre des photographies. La femme est enracinée dans leur silence dont la langue n’est que l’écorce qui se consume dans l’ombre verticale d’une flamme sans lumière comme la chaleur d’un feu sans foyer. Celui-là réveille des morts qui pullulent en lui comme les mots dans le sang des vivants.

Pour l’artiste américain le corps n’est donc qu’un grain de silence ou de feu secret au cœur de la lumière de la nuit. Reste à connaître encore quelle émotion peut surgir dans le secret des compressions corporelles fomentées de multiples matières. Il devient l’écorce mentale qui fascine. Tout brûle. Mais le froid demeure. Assis ou couchés le corps en ses étaux compactes ouvre une glissière, un rail invisible qui plonge vers le profond (et non le fond). Il avance dans les caves de l’inconscient. La présence de sa viande souffrante est assumée comme telle pour que surgisse la beauté. Il n’y a pas de subterfuge mais une transformation. Cela bat, rythme. Le bras ressent une crampe. La circulation y est plus vive. Tout tient de l’écart, enchaîne, dissout. Placé en porte à faux le corps se dépouille en s’harnachant. Surgit ses "états’’ qui mènent à l’obscur, à la splendeur inconnue du mal.

De telles scénographie du féminin deviennent l’étrange qui délie. Car l’art de John Willie reste de l’existence mais contrainte, torturée avec volupté. Elle garde la chair pour socle mais fait que, de ses contraintes, elle est attaquée de toute part et se dessine sous elles pour que resurgissent des signes. Reconnaissons-nous le portrait de l’île de nos rêves ? L’eau de source couche avec la pierre qui, dans ce lac étrange, ne connaît plus le choc des torrents mais la caresse la plus douloureuse qui soit.

Jean-Paul Gavard-Perret

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