L’enfant du lac - Kate Morton
vendredi 27 septembre 2019 par Jean-François Ponge

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Pocket, 2017, 744 pp., traduction de Anne-Sylvie Homassel

Sadie Sparrow, inspecteur de police à Londres, est en congé forcé suite à des indiscrétions faites à la presse, une grave erreur professionnelle dans un pays où les lanceurs d’alerte ne sont pas les bienvenus. Elle est revenue pour un temps chez son grand-père, Bertie, qui s’est installé en Cornouailles après la mort de sa femme. Au cours d’un jogging elle découvre une mystérieuse maison abandonnée, au sein d’un magnifique domaine situé au bord d’un lac. Sa curiosité, jointe à la nécessité de se trouver une occupation, va l’amener à s’interroger sur le comment et le pourquoi de cet abandon. Bien entendu, elle ne pourra pas s’empêcher de franchir la barrière, et là, telle Alice traversant le miroir, c’est un monde étrange qui va s’ouvrir à elle, le passé d’une famille aux multiples souffrances, dont elle va faire la connaissance des derniers descendants. De multiples rebondissements tiennent le lecteur en haleine, qui découvre, page après page, comment la maison va révéler petit à petit tous ses secrets. Des fleurons de la littérature policière se sont attachés à ce thème de la maison mystérieuse, depuis "La chute de la maison Usher" (Edgar Allan Poe) jusqu’aux publications les plus contemporaines, sans oublier au passage les "maisons" de l’inoubliable Germaine Beaumont. Le récit de Kate Morton tient toute sa place au milieu de ce florilège. Il est habilement construit, alternant entre le présent (l’enquête de Sadie), et un passé vieux de soixante-dix ans (le tragique événement qui a précipité la chute du domaine de Loeanneth). D’autres événements, tout personnels, entrent en résonance avec les recherches menées par notre enquêtrice. Les pistes, nombreuses, sollicitent l’attention du lecteur dès les toutes premières pages : soyez attentifs ! Bref, une réussite, qui ravira les amateurs et amatrices de mystère. Un léger bémol, pourtant. L’auteure, qui s’est, à en croire ses sources, abondamment documentée avant d’entreprendre l’écriture de "La maison du lac", a oublié que sous le climat doux et humide de la Cornouaille, un jardin paysagé tel que celui des Edevane se transforme en soixante-dix ans en une forêt inextricable où il est impossible de retrouver la moindre clairière. Mais elle est australienne, on lui pardonnera…


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