Beijing coma - Ma Jian
vendredi 27 septembre 2019 par Jean-François Ponge

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J’ai Lu (collection Par ailleurs), 2009, 894 pp., traduction de Constance de Saint-Mont

Dai Wei, étudiant en biologie moléculaire à l’université de Beijing (Pékin), est immobile sur son lit. Atteint d’une balle dans la tête un beau jour de printemps 1989, non loin de la place Tian’anmen, il est dans le coma. Les années passent, sans espoir de guérison, mais la partie de son cerveau laissée intacte lui permet d’entendre et sentir tout ce qui se passe autour de lui. Il revit ainsi, presque heure par heure, les événements, tendres et dramatiques, qui ont abouti à la terrible répression mettant un point final au mouvement vers la démocratie de la Chine d’après Mao Zedong (Mao-Tsé-Toung pour les anciens). Passé et présent convergent vers une fin tragique qui voit s’écrouler tous les rêves d’une jeunesse encore imprégnée d’idéal, avant que l’argent, bien ou mal gagné, ne remplace l’honneur et la liberté. Un constat implacable, ne négligeant aucune des contradictions qui ont agité tant le camp contestataire que celui des dirigeants d’un parti qui n’a de communiste que le nom. Comment le goût du pouvoir parvient à dévoyer les idées les plus généreuses ? Cette question, essentielle à la survie de l’humanité, est au cœur de l’ouvrage. Un roman puissant, aux dernières pages quasi insoutenables, aux qualités littéraires évidentes, jamais ennuyeux et qui touche à l’universel tout en décrivant par le menu ces quelques jours qui faillirent ébranler le monde…


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