Je ne sais même plus quelle tête il a - V. Willmann Ruleau
vendredi 4 juin 2021 par penvins

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Et l’on se demande comment dire autrement que par bribes mêlant le réel et le fantasmé, ce à quoi la mémoire refuse de donner plein accès. Ces hommes aux bras puissants, aux mains tranchantes, péremptoires.

Je ne veux pas le regarder, mais je le vois quand même, le bâton de marbre veiné planté dans sa chair.

Culpabilité.

S’il est mort, c’est que je lui ai désobéi.

Comment dire autrement l’emprise exercée

… il va falloir, en apnée, honteuse, franchir ce sexe d’adulte dressé.

Véronique Willmann Rulleau dans un texte poétique laisse deviner le poids considérable de l’image du père - des amis du père - qui écrase l’enfant. On entend son désir de le - de les - satisfaire et son incompréhension, plus qu’un consentement, une soumission.

… car je ne sais pas ce qu’il m’a montré, ni si j’ai fait ce qu’il fallait.

Soumission qui se répète y compris lorsque la mariée doit payer un dernier tribu,

se laisser prendre là sur le plancher. Une bagatelle, quoi.

Comment dire autrement cet enchaînement de la soumission qu’avec ce style épuré. Ce témoignage demandait à être revécu, cet escalier qui pleure à être descendu, ce corps écrit pour enfin apercevoir le jardin d’Eden, celui des mots.

Un texte !


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