Esquisse d’un pendu - Michel Jullien
samedi 10 septembre 2022 par Jean-François Ponge

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Verdier, 2013, 184 pp.

À quoi pouvait bien ressembler Paris au Moyen-Âge ? On pense bien sûr à Notre-Dame (Victor Hugo oblige), mais aussi à ces deux chefs-d’œuvre de l’art "supplicien" qu’étaient le gibet de Montfaucon et la place de Grèves. C’est ce Paris, celui du quatorzième (siècle, pas arrondissement), que nous fait découvrir Michel Jullien à travers l’histoire de Raoulet d’Orléans, copiste et enlumineur de son état en son échoppe de la rue Boutebrie, en plein cœur du Quartier Latin. Armés d’un lourd corpus d’érudition, mêlant le langage des temps passés aux références les plus actuelles, nous voici transportés dans le quotidien d’un de ces métiers d’art depuis longtemps disparus, ne survivant plus qu’au travers de la restauration des reliques du passé. Hélas, ce qui aurait pu être un agréable voyage dans le temps s’avère un pensum assez indigeste, malgré les efforts de l’auteur pour multiplier clins d’œil et jeux de mots à la manière d’un Prévert ou d’un Audiard. Comme la plupart de ces mots nous sont inconnus, sauf à posséder un Littré (le "grand", de préférence) ou avoir fait une thèse de doctorat sur les langues romanes, le divertissement se transforme vite en parcours du combattant. Reste la musique de l’écriture, assez belle il est vrai. À déconseiller sur la plage, peut-être à réserver aux très longues soirées d’hiver…


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