Spiritualité & Renaissance de Paul Tojean

Suivi de Carnet de route, Sinope Editions

lundi 23 janvier 2023 par Françoise Urban-Menninger

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Dans le poème intitulé "Vie poétique", Paul Tojean donne le ton à ce nouveau recueil où il déclare "La poésie doit être revendicative/ Violente, rebelle, insurrectionnelle/ Sa clameur doit s’élever/ Sur les barricades de la Raison". Et l’auteur, à l’instar de Descartes, de faire "tabula rasa" des croyances collectives pour retrouver "l’esprit libre" dont il témoigne également dans les illustrations qu’il a réalisées pour accompagner ses écrits.

C’est ainsi que Paul Tojean déconstruit les religions qui naissent des croyances en pointant leurs errements, notamment "les terreurs de l’Inquisition" ainsi que les diktats dans notre monde contemporain qui visent à interdire aux femmes la liberté d’avorter comme dans certains états américains. Luxy Dark , dans son excellente préface, ne dit pas autre chose en affirmant que "la provocation de l’auteur est mise au service de la renaissance des esprits éclairés". "Il faut systématiquement opposer les sciences aux religions" nous répète l’auteur mais qu’en sera-t-il si les sciences deviennent à leur tour de nouvelles religions ?
Dans "L’arbre de la vénération", Paul Tojean évoque l’extase mystique, "cette sainte joie" qui a partie liée avec le désir et le plaisir érotique, voire orgasmique, que l’on pressent ici "un serpent se faufila précipitamment dans les taillis"...
Dans le même temps, il n’a de cesse de dénoncer l’hypocrisie de "la morale conventionnelle" qui n’est autre que "L’illustration de la totale perdition/ De l’Homme".
Dans "Carnet de route", on retrouve le poète sensible qui sème sur la feuille blanche quelques uns de ses états d’âme. "Le sonnet pour le plus grand amour" nous invite à renouer avec l’auteur de "Neuf poèmes d’amour" mais aussi avec le poète qui se plaît à égrener les mots qu’il cueille un à un dans son jardin intérieur tels les pétales d’une marguerite qu’il effeuille.
Reste le plus beau pour la fin "Elle.../ Moi.../ Elle.../et moi.../ L’émoi."
Indubitablement, après avoir pourfendu de sa plume acérée les croyances nées de l’obscurantisme, l’auteur revient à la source même de sa poésie qui n’est autre que l’émoi, l’émerveillement que l’on appréhende dans ce quatrain "Prendre une femme par la taille/ Provoque les mêmes sensations/ Qu’un froissement de papier/ Ou l’eau d’une source".
Alors buvons sans modération et jusqu’à la lie ces vers d’eau claire pour s’enivrer de cette poésie tout à la fois rebelle et lumineuse.

Françoise Urban-Menninger


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