Jacob Cohen, romancier exilé dans la culture de l’Autre.
mardi 17 juin 2014 par Abdelali Najah

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Durant une rencontre littéraire autour de son roman « Le destin des sœurs Bennani-Smirès » à l’Institut Français d’El Jadida le 25 janvier 2012, Jacob Cohen a mis en exergue les divers cheminements qui l’ont poussé à l’écriture à savoir l’atmosphère culturelle régnant à Paris, ainsi que son nouveau statut social défavorable.


Ceci dit, Jacob Cohen est entré dans le monde de l’écriture tardivement, et plus exactement au début de notre siècle.

Il souligne à ce propos que l’écriture est le fruit de la mal-aisance dans la vie quotidienne et par-dessus bord, de la souffrance. En ajoutant qu’il est chanceux d’être un étranger qui décrypte la culture musulmane de l’intérieur. Le roman est ainsi axé sur la dualité entre le monde des riches et celui des pauvres, et son intérêt se focalise sur la transgression des conventions sociales.

« Le destin des sœurs Bennani-Smirès » qui est un roman de l’écrivain Jacob Cohen paru aux éditions Edilivre en Août 2011, conte le parcours social de trois héroïnes Rita, Sofia et Fatima appartenant à une famille Fassi marocaine et vivant à Casablanca la métropolitaine. Selon Jacob Cohen, son choix est porté sur la ville de Casablanca afin de permettre aux personnages du roman plus de liberté et d’anonymat.

Après avoir passée une jeunesse dans un milieu très bourgeois, chaque héroïne suivra une destinée bien particulière. Rita finira par se révolter contre ses origines sociales en rencontrant Hamid, un jeune homme issu de la classe des pauvres ; et avec lequel elle « se convertit » à l’Islam. Jacob Cohen nous révèle ainsi que le voile de Rita était une manière de montrer le refus de l’Islam par la société occidentale ; c’est une référence à la question de voile qui avait préoccupée la société française pendant pas mal de temps. Fatima qui est professeur universitaire, a mis fin à sa vie conjugale pour incarner la laïcité dans une société traditionnelle.

Quant à Sofia, elle mènerait toujours une vie bourgeoise, mais sa rencontre avec une diplomate américaine changerait sa conception de l’amour par le biais d’une toile appelée « La confidence ».

Ainsi, le destin des sœurs Bennani-Smirès est conditionné par la religion, la laïcité et l’amour ; trois problématiques incontournables à une société traditionnelle en mutation. Cette société, va-t-elle finalement décider de son essor ? Tel est le destin des sœurs Bennani-Smirès...

Biographie

Né au Nouveau Mellah de Meknès, Jacob Cohen a fréquenté l’école primaire Talmud Torah de Meknès, l’école de l’Alliance Israélite de Meknès, le lycée-yeshiva du Marshan à Tanger où il a passé deux ans puis la terminale au lycée Moulay Ismaïl de Meknès où il obtient son baccalauréat.
Jacob Cohen obtient une licence en droit à la faculté de Casablanca puis entre à Science-Po à Paris où il obtient son diplôme de Science-Po ainsi qu’un DES en droit public.

Il émigre à Montréal, puis à Berlin.

En 1978, il retourne au Maroc et devient maître-assistant à la faculté de droit de Casablanca jusqu’à 1987.

Il s’installe alors à Paris où il se consacre à l’écriture.

Il est adhérent à l’Union juive française pour la paix.

Œuvres

Les noces du commissaire, Le Fennec (ISBN 978-9954000564)
Moi, Latifa S., L’Harmattan,‎ 2003, 170 p. (ISBN 978-2747531962)
Du danger de monter sur la terrasse, Tarik,‎ 2006, 160 p. (ISBN 978-9954419342)
L’espionne et le journaliste, le Mossad mène le jeu, L’Harmattan,‎ 2008, 174 p. (ISBN 978-2296056855)
Le printemps des Sayanim, Éditions L’Harmattan,‎ 2010 (ISBN 978-2296112841)
Le destin des sœurs Bennani-Smirès, Éditions Éditions Édilivre,‎ 2011, 278 p. (ISBN 978-2332450357)
Dieu ne repasse pas à Bethléem, Éditions Kalimate,‎ 2012, 214 p. (ISBN 978-2336006567)
Un pont sur le Détroit, Éditions Édilivre,‎ 2013 (ISBN 978-2332655059)


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