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Kirkeby à l’épreuve du visible.
vendredi 10 octobre 2014 par Jean-Paul Vialard

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Kirkeby à l'épreuve du visible

Kirkeby à l'épreuve du visible.




(Méditation sur le livre d'Emmanuel Ruben : ICECOLOR.

le Réalgar Éditeur. )






Per Kirkeby.

Craie sur masonite.

Source : Galerie Vidal - Saint Phalle.




"Qui n'a souhaité, un jour, savoir entrer dans une image, et y vivre ?"


J.M.G. Le Clézio - "Vers les icebergs".



1996 fut l'année de mon premier contact avec l'œuvre de Kirkeby à la Maison des Arts Georges Pompidou à Cajarc. D'emblée, la vision de ces étranges tableaux noirs scarifiés de craie de couleurs, installait l'artiste dans une vision singulière. Le fond d'abord : noir mat, dont il était impossible de fuir tant cette tonalité attirait le regard, le magnétisait, l'isolait dans une sublime autarcie. Les craies qui en zébraient l'épiderme de masonite, cette matière si proche du bois, de l'écorce, du végétal et sans doute aussi de la terre. Etonnant parti pris aussi que celui du format carré. Si le rectangle, qu'il soit vertical, à la Française, qu'il soit horizontal à l'Italienne autorise l'inscription d'une fable, d'une légende, sous la figure du portrait ou du paysage, le carré, lui, focalise en son centre, à l'intersection de ses diagonales, il invite à l'abstraction, à la ligne dépouillée de toute perspective, à la hachure, à l'architecture minimale de la strate, au clivage, à la tectonique. C'est, à l'intérieur de ses frontières et singulièrement avec Kirkeby -ce géologue de formation-, l'installation d'un tellurisme. Glissement de plaques, lignes de fracture, phénomènes de subduction, arêtes minérales, falaises, gemmes à l'état brut, volcanisme sous jacent, affleurements de soufre, jets de lapillis, solfatares. C'est à cette géosensibilité que nous convie cette œuvre qui plonge ses racines à même la lave, à ses effusions, à ses retournements, à ses fleuves fascinants. "Fascinants", oui, c'est l'exact prédicat qui s'applique à tous ces essais de dire la terre dans sa complexité, dans sa poésie minérale, dans son effervescence inouïe. "Inouïe" car, en réalité, cette dimension-là, du bouillonnement, de l'avancée du magma, de ses toujours possibles effusions, nous ne l'entendons pas. Au double sens du terme : cela ne traverse pas l'écran de notre cochlée; cela ne fait pas sens dans notre dérive existentielle. Cela coule et s'agite à notre insu, nous les hommes distraits qui ne regardons guère que le bout de nos souliers. Et il s'en faut que cela soient ceux de van Gogh perclus de boue et débordant de sèmes. Les sèmes, les infinies et innombrables percussions du sens, la compréhension du monde, sa réserve d'invisibilité, nous l'ignorons en raison même de cette cécité qui est l'empreinte que, toujours, nous portons au-devant de nous.

Mais nous avons parlé de terre, de rochers, ces seigneurs de la quotidienneté et nous avons omis de citer ces dieux qui nous toisent du haut de leur froid empyrée, les glaciers aux arêtes bleues, aux cristaux très purs, aux lignes blanches qui les traversent.


"Ce sont eux, les dieux, les vrais dieux, ils ignorent les hommes. (…) Sur l'eau bleue et profonde, ils sont debout, hauts, et blancs, dans la lumière de l'étoile solitaire. Ils sont enfoncés dans la mer comme des stèles cassées, disposés en demi-cercle autour de l'horizon arctique. C'est eux que l'on a cherchés, espérés, sans le dire."

J.M.G. le Clézio - "Vers les icebergs".


Oui, les icebergs sont les dieux que Kirkeby dessine, peint, aquarelle, gouache, pastellise, fait flotter entourés de fusain, émerger d'une tache bleu-marine. Parfois surgissent ses arêtes mauves au milieu d'une débâcle de jaunes et de verts assourdis. Cette belle polyphonie est là, tout comme les poèmes de Michaux, tout comme la prose inventive de le Clézio afin que, décillés, nous puissions voir, enfin, jusqu'au cœur des choses, éprouver leur pulsation intime, nous fondre dans l'expérience de leur être. Comprendre la peinture de Kirkeby, c'est la saisir de l'en-dedans et, ensuite, seulement, remonter vers le réel. C'est s'engager dans une expérience visionnaire du monde par laquelle se rendra visible l'art jusqu'en ses fondements. Il faut se détacher de cette réalité têtue qui nous ramène à une perception orthogonale des choses, à une mathématisation des perspectives, à l'aridité de la raison, à la verticalité du concept. C'est ceci que nous dit Emmanuel Ruben dans une belle langue des profondeurs. Visitant la Tate Modern à Londres, y découvrant l'œuvre foisonnante du danois :





Per Kirkeby, Sans titre, 2006 Tempera sur toile.

Courtesy Michael Werner Gallery.

New York, Londres et Berlin.




"Je le sentais, oui, mais je ne voyais a priori qu'un gros badigeon, j'avais l'impression d'un vrai gribouillage, et pourtant, je me laissais happer malgré moi, toile après toile, par cette drôle de jungle arctique; où mettons que mon œil se frayait un chemin à travers ces épaisses broussailles qui semblaient se répéter, ne former qu'un fatras sans ordre, sans raison d'être; et, détaché de son globe trop pleutre, détaché de mon cerveau piégé dans le miroir sans tain d'un étang gelé, cet œil, fougère voyageuse, l'arpentait mais n'y mesurait rien, n'y soupesait rien, n'y voyait à proprement parler plus rien, se découvrait de nouvelles facultés, celles de toucher, caresser, sentir, respirer."


Emmanuel Ruben - "Icecolor". (NB : C'est moi qui souligne).



Ici, il ne s'agit nullement d'un étonnement face à une œuvre pour singulière qu'elle soit. Pour l'auteur c'est tout simplement une révélation qui l'installe dans le champ d'une nouvelle perception, laquelle s'ouvre à un genre de révolution copernicienne. Soudain, la découverture de l'être de la peinture se fait dans un surgissement qui confine à l'évidence. L'apodicticité philosophique ne saurait trouver meilleur chantre, la phénoménologie de l'expérience artistique meilleur voyant. Car, face à l'œuvre d'art, il faut se faire voyant. Rimbaud nous l'a appris dans sa fameuse lettre à  Paul Demeny.

"Je dis qu’il faut être voyant, se faire voyant. Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens. Toutes les formes d’amour, de souffrance, de folie ; il cherche lui-même, il épuise en lui tous les poisons, pour n’en garder que les quintessences. (…) Car il arrive à l’inconnu ! Puisqu’il a cultivé son âme, déjà riche, plus qu’aucun ! Il arrive à l’inconnu, et quand, affolé, il finirait par perdre l’intelligence de ses visions, il les a vues ! "


De Rimbaud, nous ne retiendrons pas la chute fatale du poète, sa possible perdition, mais seulement le fait "qu'il les a vues", qu'il est donc entré dans le domaine des "illuminations", de ce quasi-regard donnant accès à l'invisible, l'inaudible, le non-préhensible. Car, si ce "monde est matériel" pour reprendre le titre d'un ouvrage en allemand sur Kirkeby : "Die Welt ist Material", il ne saurait l'être pour l'artiste aussi bien que pour l'amateur d'art qu'à la condition qu'il possède une faille, un tellurisme par lequel accéder à la fusion qui l'anime, son "âme" en terme général, son "être" en termes philosophiques, sa "conscience" quant au mode de saisie des sensations.


Novalis écrivit : "L'homme entièrement conscient s'appelle le voyant".


Et c'est bien de l'amplitude de cette conscience dont il est question au travers de toute vision déployant devant elle l'infinie sémantique des créations humaines. Et, à partir d'ici, ce regard si particulier qui est mobilisé dans la quête du sens, il faut l'inclure dans un mouvement plus vaste à la cimaise duquel se détacheront, avec une aura toute particulière, les noms de Verlaine, Baudelaire, Mallarmé, Nerval, Lautréamont, Michaux et, dans notre époque contemporaine, Le Clézio dont le "Procès-verbal" s'inscrivait déjà dans la veine de William Blake et des "Chants de Maldoror".


Mais nous ne saurions aller plus loin dans la connaissance "d'Icecolor" sans faire référence à l'anatomo-physiologie de la vision. Celle-ci nous servira de métaphore dont nous espérons qu'elle permettra d'installer une compréhension claire de ce qui se joue dans l'acte perceptif et intellectif du regard. Et, d'emblée, nous faisons la thèse suivante posant la bivalence de l'acte de voir. Un "voir" qui serait de simple surface, un "voir" qui serait de profondeur. Seul ce dernier nous installerait dans une vision nécessaire et suffisante à la compréhension du monde dans toute sa complexité. Le monde est là, posé devant nous, et nous le regardons. Le monde est là dans sa passivité et il nous revient de le métaboliser, de le rendre assimilable, de le métamorphoser. Seulement notre vision s'arrête souvent à la sclérotique, à sa blancheur, à sa dureté de porcelaine. Alors les choses glissent continûment, dérapent, ricochent et repartent avant même que nous en ayons une claire conscience. Ceci parce que la pupille de l'intellect insuffisamment dilatée, en position de myosis, a retenu la lumière, la perdant en quelque sorte dans les replis du corps vitré. Si, au contraire, sous l'influence d'une "fascination" pour quelque objet, d'art par exemple, la pupille en vient à se dilater largement, en mydriase, alors le faisceau lumineux atteint la rétine, son point focal, la macula à partir de laquelle tout s'éclairera dans une parfaite et totale aperception de cela qui se sera présenté avec la force d'une marée d'équinoxe.


Ecoutons Le Clézio dans "Vers les icebergs" :


"Quelque chose va apparaître. cela est certain. Il est impossible que cela ne vienne pas. Dans leurs sommeils les prophètes font des rêves, ils voient soudain, par une trouée, la merveilleuse lumière, la très grande beauté au-delà de la brume. En haut des mâts, les vigies guettent. Sur les falaises, les guetteurs regardent tout le temps le ciel et la mer, leurs yeux sont durcis, ils veulent percer un minuscule trou au fond de l'espace.


(NB : C'est moi qui souligne).



Ce dont il est parlé, ici, en termes de pure poésie, c'est la grande et imaginative dérive hauturière des gens et des maisons, des villes et des rues, des plaines et des oiseaux en partance pour plus loin qu'eux, ce Grand Nord, ces icebergs, ce mythe qui, soudain, peut-être, va devenir accessible à la seule force du regard, à la seule énergie de la volonté.


Dans "Icecolor" :


"Or, il suffit de prendre la peine de regarder les choses de très près, d'ouvrir grand les deux yeux, de les écarquiller sur les moindres pores du monde pour s'apercevoir que tout s'éloigne (…) que nous sommes la plupart du temps un drôle d'ange damné perdu dans un immense ciel noir".


Et encore :


"Est-ce la faute à cette peinture hypnagogique, qui ne veut plus nous quitter, qui se redessine chaque nuit dans le phosphène de nos paupières avec son soufre et son lilas, ses runes, ses cristaux, ses paroles dégelées, ses ilots marbrés, ses archipels fractals (…), ses effets papillon, ses théories de catastrophes ?"


Et plus loin ;


"Certes, à première vue - c'est-à-dire à vue moyenne, comme celle de qui n'est pas hanté par l'idée de capturer coûte que coûte la poussière d'or-, la glace n'a pas de couleur."


A propos de Kirkeby :


"…cet homme est allé dessiner, aquareller, peindre, graver, sculpter aux confins du visible, à en perdre la vue, à se bousiller la rétine, à se faire sauter les nerfs temporaux à force de fixer le soleil, à force de regarder le soleil en face."


"Mais les tableaux de Kirkeby ne sont pas des cartes géologiques, ce sont des atlas de la perception. Des atlas qui cartographient, ou disons plutôt qui radiographient tous les accidents de notre champ de vision."


"Ce jour-là, j'avais encore les couleurs de la glace plein les paupières, je les sentais incandescentes, là, sur ma rétine, ces couleurs."


Intense quête visuelle, donc travail de la conscience, donc approfondissement de l'intelligence du monde de manière à s'en saisir avec ravissement. Car c'est seulement à l'aune de cette dilatation de soi que les œuvres apparaissent et se livrent à nous avec la puissance dont elles sont détentrices, qu'il nous appartient de désoperculer. Mais il serait vain de penser que ce seul travail perceptif, fût-il mené avec tout le soin qu'il requiert, suffise à nous livrer ces seigneurs des glaces dans une manière de faveur. Non. Certes le regard est la condition indispensable de l'ouverture mais, pour aboutir, il doit s'exercer à partir de l'imaginaire, ne pas se contenter du constat de la réalité. C'est la deuxième idée princeps qui se dégage de ce livre exigeant, brillante réflexion sur l'art, la couleur, la géographie, la symbolique des arbres, la lumière, l'âme d'un peuple, l'essence du Pôle, les relations avec la littérature, l'expérience intérieure de la rencontre, l'absence de frontière entre le rêve et le réel, la qualité du hasard en peinture, la solitude.


L'imaginaire .


"Icecolor" :


"Quel enfant n'a pas rêvé des icebergs ? Quel enfant ne les a pas guettés l'hiver durant dans les replis de sa couette, dans les fissures de ses nuits ? Quel enfant ne les a pas entendus siffler leurs airs d'harmonica ? Quel enfant ne les a pas imaginés s'ouvrir en éventail comme des livres, se déchirer, s'effranger au vent tel un vélin non-massicoté sous la lame du coupe-papier ?"


Oui, c'est cela qu'il faudrait faire, redevenir enfants, l'espace d'un instant, et s'adonner à une joie ludique, spontanée, éruptive et confier l'iceberg, la ligne de moraines, la faille de glace à la pure intuition, à l'architecture libre du songe, à la fluidité sans limite de l'imaginaire. Car le réel donne certes le monde, mais il le cerne de traits qui sont des euphémisations du sens. Du réel, les choses nous sont imposées avec la rigidité d'une vision étroite, d'une myosis affectant l'aire perceptive, intellective et alors ne restent plus que quelques lignes de fuite, quelques esquisses prisonnières de leurs propres limites. Emmanuel Ruben n'est allé ni au Danemark, ni au Groenland et c'est bien là, précisément, ce qui fait la force de son écriture, de ses évocations poétiques, de son enthousiasme, de son lyrisme émouvant face à la démesure de ce dont il parle, le Grand Nord, les icebergs, la peinture de Kirkeby qui les transcende dans le geste même de poser sur la toile la syntaxe du froid, de l'austère, de la démesure aussi.

Mais l'on objectera que Kirkeby, lui, crée au contact de cette même réalité que l'auteur d'Icecolor semble vouloir fuir. Certes, mais être en prise directe avec la réalité n'infère nullement que l'on adhère à ses propositions, à tous ses actes de donation. Le danois crée ses propres "illuminations", il invente ses "poisons" et le "dérèglement de ses sens" provient simplement de l'exposition à la vastitude, au vent, à l'expérience ultime que constitue le fait de s'isoler dans cette terre de l'extrême. Dire la géographie en la dépassant, dire le lieu que l'on ne visitera jamais, écrire le poème de cela qui demeure invisible et, pour cette seule raison, tutoie les cimaises de l'art. Poser devant soi la figure étoilée d'un Farghestan, inventer le rivage brumeux des Syrtes, sortir de son chapeau de magicien la colombe blanche de l'hallucination. Quelque part il s'agit d'un tour de passe-passe, d'une habileté de prestidigitateur. Le peintre, l'écrivain, l'acteur qui possèdent leur art, ne sont que cela, d'habiles escamoteurs du réel, des funambules flottant dans l'espace. Ils nous fascinent, nous les regardons avec tellement d'intérêt, d'acuité, que la terre au-dessous nous ne la voyons même plus et que la vérité est cette image qu'ils nous adressent du plus loin d'un songe. Et nous sommeillons. Heureux. Et nous ne souhaitons jamais que flotter parmi les icebergs et caresser de nos corps troublés leurs arêtes bleues. "Icecolor", oui, "Glace de couleur", la couleur qui toujours nous assiège mais que nous ne voyons pas. Le voyage, c'est simplement ceci, regarder au travers d'un cube de glace translucide et y apercevoir, dans la densité de ses bulles, un monde en miniature, dans ses stries blanches, l'aventure infinie de la couleur, cet arc-en-ciel que nous portons en nous et que nous offrons au monde, comme le monde, en retour, nous installe dans cette lumière au spectre infini. C'est à cette belle tâche compréhensive de la perception, de la sensation, de l'art, qu'Emmanuel Ruben s'est attaché avec l'exactitude qui sied aux entreprises authentiques. Qu'il soit ici remercié pour cette mydriase à laquelle il nous convie. Elle seule nous met en demeure d'exister !


4° de couverture.


"Cet homme est-il de la confrérie navrante des voyageurs plumitifs ? Cet homme pense-t-il qu’il suffit d’aller s’empoussiérer la semelle pour se ravauder la cervelle ? Non, la poussière est d’or qui le hante encore; cet homme, que nous voudrions suivre ici, cet homme s’en va chaque année depuis ses vingt ans vers le Nord, carnet de croquis à la main, quêter de sa baguette divinatoire son Graal fantôme ; après quoi il rentre au pays, dessine, grave, sculpte et peint pour de bon ; sur ce, il paraphe en bas à droite PK. Per Kirkeby."


Extrait.


"Rien de tout cela ici. Le blanc n'y est jamais de la lumière, il n'est pas non plus le néant, qui serait plutôt du noir, et qui n'existe pas dans la nature. Il n'est pas non plus la pureté de la neige ou de la glace. Le blanc est ici rendu à son opacité première, le blanc comme ce à quoi se réduisent toutes les couleurs, lorsque se brouille non pas la palette mais la vue, lorsque la rétine est envahie de lumière, les vaisseaux sanguins gorgés de sève jaune, la cornée noyée, lorsque le peintre est pris de cécité des neiges. Et voici ce que je me disais devant ces aquarelles : c'est ainsi qu'il faut peindre. laisser le blanc, c'est-à-dire l'inconnu, l'ineffable, l'infigurable, l'irréfragable, rôder, planer alentour, comme l'ours polaire, l'albatros ou le requin des Tropiques, le laisser hanter les couleurs, les habiter non du dedans mais du dehors, guetter leur destin de couleurs, leur seule fin possible, leur inévitable mort."






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