Le spectre de la rue Saint-Jacques : Les nouveaux mystères de Marseille - Jean Contrucci
dimanche 20 novembre 2011 par Jean-François Ponge

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Librairie Générale Française (Le Livre de Poche Policier), 2008, 440 pp.

Dans la série des « Nouveaux mystères de Marseille », les meilleurs volumes sont ceux où une touche de fantastique ou de surnaturel vient ajouter du piment à l’enquête. En bon matérialiste athée qu’il est, Jean Contrucci nous démonte toujours les machinations diaboliques de personnes, prêtres (« La faute de l’abbé Richaud ») ou charlatans (le présent volume et quelques autres), qui abusent le chaland en lui faisant croire à un monde invisible. Malgré tout, ça tient en haleine, et bien. Dans « Le spectre de la rue Saint-Jacques » c’est le spiritisme, tel qu’il était en vogue dans les salons bourgeois à la Belle Epoque, qui est visé. Dans la famille Castellain, on vit de la culture de la vigne en Algérie et de l’importation à Marseille du fameux vin de la Mitidja, ce commerce « juteux » rapportant beaucoup d’argent mais faisant des jaloux au sein même du clan familial. Le squelette d’une jeune femme, retrouvé enterré dans « La Mitidja », nom de la propriété Castellain à Marseille, va être l’occasion de quelques règlements de compte internes et va réveiller des secrets de famille que l’on croyait bien enfouis. Les « esprits » s’en mêlent pour désigner Honoré (sic !), le patriarche arrogant, comme le coupable idéal. C’est sans compter sur l’astuce et la ténacité de Raoul Signoret, chroniqueur judiciaire au « Petit Provençal » et son oncle Eugène Baruteau, chef de la police marseillaise, qui, une fois n’est pas coutume, vont travailler main dans la main pour démonter cette sinistre machination. Cécile (la femme de Raoul) se met en danger une fois de plus. Bien écrit, humoristique à souhait, bourré de références historiques (l’auteur est un des meilleurs connaisseurs de l’histoire de Marseille), ce polar constitue un des fleurons de la série.


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