Présent absolu - Gérard Pfister

Oratorio en neuf chants paru aux Editions Arfuyen

dimanche 4 janvier 2015 par Françoise Urban-Menninger

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L’éditeur et poète, Gérard Pfister, achève avec ce nouvel opuscule la dernière partie de sa trilogie "La Représentation des corps et du ciel" dont les deux premiers recueils "Le grand silence" et "Le temps ouvre les yeux" ont préfiguré une nouvelle forme d’écriture poétique.

C’est dans le magazine La Vie que Jean-Pierre Denis avait salué "Le grand silence" en le qualifiant de "puissant oratorio" avant d’ajouter fort justement que "la voie des mots porte la voix des morts".

"Présent absolu" s’inscrit dans "cet art du peu" que Gérard Pfister tente d’approcher dans un court essai qui clôt et ponctue son ouvrage tout en le débordant car, nous dit l’auteur, "Cet art de si peu", "sans le vouloir touche au plus près de ce qui nous est le plus précieux et à jamais hors d’atteinte".

C’est "ce peu" que le poète s’emploie à faire vibrer sur l’archet de l’âme... Mais dans le même temps où il écrit, le poète s’efface pour n’être plus que ce passeur d’une "pure/ matière sonore", "où les mots ont pris la place de notre vie".
"Cette substance merveilleusement volatile" dont nous entretient Gérard Pfister dans "Cet art du peu", il nous en fait partager la couleur, la fragrance et la musique dans une note blanche où le silence diffuse sa lumière.

Nul doute qu’avec "Présent absolu", le poète, mais également le lecteur, sont invités à appréhender cette "intensité tout autre" dont Yves Bonnefoy nous confiait qu’elle était "tout autre que celle des mots et que les poètes, en échouant à la dire, nous la font d’autant mieux ressentir".

Et c’est ce ressenti-là qui nous permet de renouer avec notre vraie patrie, à savoir ce "jeu d’échos/ infini" car "dans le ciel/ le chant demeure/ présent/ absolu".

Françoise Urban-Menninger


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