L’entrejambe - Cécile Hug
lundi 2 février 2015 par Jean-Paul Gavard-Perret

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Le concret et l’absolu : Cécile Hug

Cécile Hug, "L’entrejambe", Derrière la Salle de Bains, Rouen, 10 €

La "condensation" du regard et du propose de Cecile Hug sur l’origine du monde (dont elle arrache tout aspect de séduction platement réaliste) reste la plus poétique qui soit. Elle ramène la femme et l’homme à l’essentiel. L’énigme du lieu tient au fait qu’il nous regarde, que nous sommes regardés autant dans notre désir qu’en son absence savamment "maquillé" comme l’est l’entre-jambe selon Cécile Hug. Elle crée une "frustration" puisque ce "visage" tel qu’il est épinglé nous regarde sans qu’il soit jamais rencontré en de telles homélies. Il y a là une impasse. Pas forcément celle du désir. Mais impasse tout de même. Celle de n’être pas assez à soi-même. De tels visages "ensevelis" créent trouble qui obsède et qui n’appartient plus. Les images de Cécile Hug sont donc dotées d’un pouvoir qui l’emporte sur la réalité sans que pour autant ce lieu soit une fiction. Une rencontre qui n’a pas eu lieu a donc eu lieu. Dans la juste visée qui persiste, demeure le loin de l’absolue clarté. Une autre histoire peut être. Ni vraiment réelle ni imaginée. Le plaisir de la prise ne fait que promettre le rien. Il reste suspendu. Sans fin jusque dans les moments de rencontres avec de telles images. Certains les différent sachant que dans de tels moments rien ne se demeure à l’épreuve du temps.

JPGP


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