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Hotel rouge - Maria Efstathiadi

traduction Anne-Laure Brisac

mardi 27 novembre 2018 par penvins

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On pourra parler de la beauté du texte bien sûr, c’est toujours une façon de s’en tirer quand le texte échappe, se serait oublier que ce qui frappe avant tout c’est la permanence du non-dit, ce non-dit que l’on tente de déchiffrer et qui toujours se dérobe. L’impossibilité de dire autrement que par le silence ce qui ne saurait être raconté parce que fragmentaire, multiple, complexe comme la vie l’est toujours et sans doute un peu plus quand elle doit se prolonger par l’écriture. Rien ne peut se dire, rien ne sera dit. Seul le silence mais […] ce que masquait le silence, c’était une douleur, une souffrance, […]

De cette impossibilité de dire, mais de dire quoi ? - En fait tu es persuadée que c’est elle qui t’a privée de lui – est née cette écriture qui ne peut être que théâtrale. Tout sauf romanesque, une écriture autour de l’absence, du vide. Le désir du père, de celui qui est toujours dehors et corrélativement ce désir de fuir, d’échapper au carcan familial comme il est dit et répété, mais peut-être aussi de le rejoindre, de briser l’interdit, le tabou absolu qui hantait l’enfance.

Il faut donc trois personnages, trio formé
- d’une figure paternelle les Oreillyeux, ceux qui décrivent la scène de l’extérieur,
- de la Voix de l’enfant
- et celle du souffleur Le Souffle celle qui accouche la Voix, tente de la diriger dans le dédale de ses souvenirs. Je ne sous-entends rien. Je veux juste te faire parler de ton silence […]
Trois personnages pour rejouer la pièce, la faire vivre devant le lecteur/spectateur celui qui n’a qu’à se donner la peine de […] décrypter les mots, comprendre ce qui se cache derrière ce silence, ce que signifient ces trois années d’oubli. La première fois où nous y sommes allés, [á l’hôtel La Maison rouge] j’avais douze ans, ce sont trois années dont je ne garde rien. Le silence sur les faits, bien évidemment, mais surtout le silence pour dire leur complexité, Maria Efstathiadi s’emploie une fois de plus
 [1] à déminer le mélo. Avec elle le lecteur est contraint de ne pas s’en tenir à la vision familiale des choses parce que :

Le Souffle. – Mais une vérité faite de fragments reste toujours une vérité ?

La Voix – Autant qu’un miroir qui s’est cassé ou que tu as cassé en mille morceaux : il reste un miroir.

N’ayez pas peur d’aborder ce texte qui peut paraître un peu difficile, il ne l’est que de vouloir dire la réalité des choses par-delà ce que ferait un récit laissant de côté l’essentiel pour s’en tenir à ce qu’à ce qui est communément admis.

L’auteur vous le dit, les mots il faut se donner la peine de les décrypter, j’ajoute qu’ils vous le rendront.

Merci à tous ceux qui nous ont permis de découvrir ce texte et cette auteure et tout particulièrement à la traductrice Anne-Laure Brisac.


[1Presque un mélo voir ici



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