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La mille et unième nuit c’était hier
mardi 17 avril 2012 par penvins

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Il y a des titres comme cela, fulgurants, qui disent tout, tout de suite : La mille et unième nuit c’était hier. Il faut replacer ce recueil dans son contexte, celui de la guerre d’Irak, la genèse de cet ensemble de poèmes est rappelée dans la préface et dans le prologue, on est le 19 mars 2003, Bush envahit l’Irak au mépris de l’opinion internationale à laquelle il a tenté de faire croire que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive. Xavier Lainé écrit son premier poème. La civilisation mésopotamienne et tous les mythes dont nous sommes issus, désormais, c’était hier. A l’écoute de cette guerre toutes les nuits de l’offensive, et relisant les poètes persans, Xavier Lainé reprend le combat de Gilgamesh et d’Enkidou contre Houmbaba.

Il n’y a pas de bonne guerre
Il y a la guerre

Il n’y a pas de mauvaise guerre
Il y a la guerre

Il n’y a pas de guerre justifiée
Il y a la guerre

Il n’y a pas de guerre injustifiée
Il y a la guerre

Avec des mots simples Xavier Lainé prend date chaque nuit dans une série de poèmes qui réinventent un peuple et une civilisation sauvagement mutilés.

Peuples faméliques
Que ferons-nous
De la mille et trente deuxième nuit

Ces trois vers rythment, de fin de nuit en fin de nuit, le combat de la mémoire contre l’oubli. Les poèmes redonnent vie aux mythes que l’Amérique n’entend pas :


Houmbaba n’entend rien

Au nom de sa propre divinité
Il commande le déluge
De sa maison blanche

Parce que ce n’est pas un désert que l’aviation américaine bombarde, c’est un peuple et c’est une civilisation. Une civilisation qui nous a enfanté, qui s’est développée grâce aux nappes de pétrole sur lesquels elle est assise et qui font aujourd’hui son malheur. Parce que le sens de cette guerre est bien là, la folie meurtrière n’a d’autre raison d’être que l’adoration des dieux boursiers.

On mesure bien entendu la formidable distance qui sépare cette guerre matérialiste des combats mythiques des dieux mésopotamiens. Il faut lire ces poèmes à haute voix pour en ressentir la puissance et s’apercevoir que Xavier Lainé retrouve toute la force de la littérature orale qui bien évidemment entre en résonance avec son propos. Sans doute doit-il un peu de ce lyrisme et, cela va de soi, de ce pacifisme, à la terre de Giono sur laquelle il habite. Qu’il soit remercié de ce travail de veille des consciences accompli en ces nuits de triste mémoire.



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