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Installations photographies - Lydie Calloud
mercredi 12 septembre 2012 par Jean-Paul Gavard-Perret

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LYDIE CALLOUD : CLÔTURES ET LIBERTÉS.

Lydie Calloud, « Installations photographies », Galerie Jacques Levy, 62 rue Charlot, Paris, du 14 septembre au 13 octobre 2012

Lydie Calloud ne cesse de décadrer les images, les espaces, les objets dans divers types de soulèvement de surface. L’artiste est explicite : « Quand je rencontre une image, je veux lui redonner son volume car je la ressens comme emprisonnée. Quand je rencontre un volume, je le photographie pour l’emprisonner. Je le photographie sous tous ses angles en tenant compte des ombres portées qui, pour moi, libèrent les formes de leurs limites. J’obtiens ainsi des familles d’objets, des générations et des lignées de formes ».

Dans le face à face entre l’artiste et l’espace, les formes sont libérées de leur surface imposée et en conséquence l’image retrouve un élan de lumière. Lydie Calloud brise l’obscur, perce le piège des contours. Elle crée la débandade des horizons afin de montrer des confins où s’amorce la fragilité de tout. Dans le « fond » de l’image, au sein de ses effacements le regardeur perd ses repères. Il n’existe plus d’assise. Les chaises elles-mêmes basculent, s’échappent, s’envolent. Comment tenir debout en leurs suspens et leurs glissements de niveaux ? En 2 D comme en 3 D il n’existe plus de “ plans ” stables. L’ombre joue à l’élastique. Il faut suivre d’autres sillages que ceux de sa portance. Si bien que les formes et les volumes ne répondent plus à ce que l’on entend " classiquement " par présentation. Les photographies saisissent par le revers ce qu’on oublie de contempler. Elle noue des entrelacs, crée des enchâssements qui font enfler la lumière. Jouant de divers types d’hybridation l’artiste propose des suspensions figurales. Tout se tord, s’efface en divers types de clivages et d’éclipse.

Lydie Calloud exile le regard, l’éloigne de ses habitudes. Mais cette déroute programmée est porteuse d’alliance. L’œuvre est un défi entre la photographie et la réalité, entre l’objet réel et sa « reprise ». Se déplie un nouvel un espace. Il propose de manière implicite une méditation et une exaltation et unit un mouvement de dilatation à celui de la concentration. Cette approche développe un poème plastique. Il ouvre sur des cimes inconnues en échappant au pur esprit, au pur logos. L’art devient est un déferlement qui tord la réalité dans une volonté de « picturaliser » le réel afin de le réanimer. Nous entrons dans des cantons de l’extrême et des forêts de signes puissants. Ils emportent vers la vie jusque dans sa légèreté.

D’un cadre admis Lydie Calloud fait passer à un autre en élargissement. Celui-ci ne ferme plus. Au contraire : il ouvre la clôture et libère ce que l’artiste nomme la « vision enfermée ». L’image sort de ses limites. Elle est en quelque sorte détournée par effet de marges et de trouées. Le réel n’est pas effacé mais sa re-présentation perturbe notre perception visuelle à coup de « phosphènes ». Surgit par décalage une zone imprévisible où les formes pleines s’évident (et vice-versa), où le réel bascule sur lui-même par des alignements, des mises en scène et des profondeurs inédits.

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