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Monaco Dance Forum : Hommage à Jerome Robbins
mardi 24 septembre 2013 par Berthoux André-Michel

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Monaco Dance Forum : Hommage à Jerome Robbins

En ouverture du Monaco Dance Forum du 10 au 17 décembre 2011, un hommage était rendu à Jerome Robbins par le ballet national de l’opéra de Vienne avec l’orchestre philharmonique de Prague sous la direction de Koen Kessels. Le célèbre danseur et chorégraphe américain est connu pour avoir réalisé avec Robert Wise en 1961 l’adaptation cinématographique de la célèbre comédie musicale West Side Story créée en 1957 à Broadway et qui consacre sa collaboration avec Leonard Bernstein amorcée seize ans plus tôt.
La compagnie du Wiener Staatsballet dirigée par Manuel Legris présentait trois de ses chorégraphies dans une chronologie à rebours. Leur genre totalement différent témoigne de l’imagination fervente et créatrice de leur auteur.

La première, Glass Pieces, créée en 1983 par le New York City Ballet, est construite comme un concerto en trois mouvements sur des compositions de Philip Glass : Rubric et Façades, pièces extraites de Glassworks (œuvre composée en 1981 et orchestrée en 2001), et des fragments de son opéra Akhnaten (1983), inspiré de la vie du pharaon Akhenaton. Dans le premier mouvement, les déplacements ininterrompus, brefs et saccadés des danseurs, rythmés par la musique endiablée de Rubric, suscitent la mise en éveil de tous nos sens. Le deuxième apaise momentanément cette tension palpable. Sur le fonds de la scène, dans une sorte de ballet en ombre chinoise, défilent des ballerines aux gestes articulés comme des figurines en papier créant ainsi un effet de lanterne magique. Un duo se forme. Le chorégraphe peut alors exprimer toute sa sensibilité. Cependant, l’agitation mentale qui a précédé demeure subtilement dans l’aspect quasi géométrique que la danseuse, portée par son partenaire, imprime à ses lents mouvements. Ces petites séquences sont ponctuées par de brèves interruptions au cours desquelles le couple adopte immobile les mêmes positions.

Glass Pieces

Le dernier mouvement nous replonge immédiatement dans une frénésie rythmique qui nous conduit progressivement mais de manière irrésistible vers une sorte de transe. Danseuses et danseurs qui évoluent tout d’abord séparément finissent par s’entrecroiser sans jamais se heurter. La musique de Philip Glass, l’un des chefs de file avec Steve Reich et Terry Riley de la musique minimaliste et répétitive, parfaitement illustrée par cette chorégraphie produit tous ses effets sur nous spectateurs. Mais alors que nous étions envoûtés par ces rythmes des origines de l’humanité, nous sommes brusquement ramenés, lorsque la musique s’arrête, à notre modernité qui a brisé ce besoin pulsionnel de danse primitive.

La deuxième chorégraphie de Robbins, In the night, créée en 1970 toujours par le NY City Ballet, nous révèle toute la grande maîtrise du ballet classique possédée par ce danseur-chorégraphe qui a débuté avec Balanchine. Sur des Nocturnes de Chopin, interprétés au piano par Igor Zapravdin, il nous présente trois variations sur le thème du duo dans un décor romantique de nuit étoilée.

In the night

Trois danses très proches dans leur construction et pourtant distinctes entre elles par les émotions qu’elles nous insufflent. La séduction, la passion et la séparation sont tour à tour déclinées dans une grande pureté. Les danseurs sont dans une immense symbiose avec cette musique qui symbolise plus que tout autre le tourment amoureux. L’élan chorégraphique suit à la perfection le phrasé si particulier de la musique de Chopin.

Pour finir, le Wiener Staatsballet nous amène dans l’univers peut-être le plus familier du chorégraphe, la comédie musicale. Le public était loin d’imaginer qu’il allait rire aux éclats en assistant à cette ultime pièce, The Concert or The Perils of Everybody, parodie irrésistible créée en 1956 digne d’un cabaret où le burlesque serait de mise. Au lever du rideau, seul sur scène, le pianiste s’avance majestueusement pour rejoindre son piano accompagné par l’orchestre sur une polonaise de Chopin. Cette simple introduction donne immédiatement le ton de cette chorégraphie qui ne sera qu’une succession de séquences toutes plus comiques les unes que les autres. Des danseurs entrent tour à tour tenant à la main leur chaise et s’installent afin d’écouter le musicien. Les rôles sont distribués : la femme admirative, le couple dont le mari profitera du concert pour chasser d’un coup de pied son épouse et la remplacer par une jeune spectatrice, le garçon timide, la femme énergique, ... Nous retrouvons ces mêmes personnages dans les scènes suivantes où les maladresses s’accumulent : mouvements non synchronisés qui créent des décalages dans les figures, rivalité entre les danseuses qui se bousculent pour prendre la meilleure place, ... Du jamais vu sur une scène classique : une femme à lunettes rondes et un homme pipe à la bouche. Le final est vraiment hilarant. Les danseurs devenus des papillons sont pourchassés par le pianiste qui, après avoir refermé brusquement le couvercle de son piano, est allé chercher dans les coulisses un énorme filet à papillon afin de les pourchasser. Ainsi se termine The Concert.

The Concert

Le public ravi a rappelé à plusieurs reprises tous les participants à ce spectacle inoubliable et dont le succès a été amplement mérité.

André-Michel Berthoux@décembre-2011

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