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Mémoires d’Hadrien - Marguerite Yourcenar
vendredi 1er août 2014 par Jean-François Ponge

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Gallimard, collection Folio, 1977, 364 pp.

Dans ces mémoires fictives d’un célèbre empereur romain, Marguerite Yourcenar dévoile l’étendue de ses talents, tant littéraires que culturels, une culture que l’on pourrait sans honte taxer de « scientifique » tant elle est passée au crible du doute et du raisonnement contradictoire. D’une érudition basée sur une connaissance approfondie des lettres « classiques », étayée par de nombreuses sources dévoilées en fin d’ouvrage, elle tire cette confession, adressée au futur Marc-Aurèle. L’empereur, vieillissant, réfléchit sur son règne, ses campagnes militaires destinées à consolider l’empire dans ses frontières orientales, sa sagesse en matière de politique mais aussi ses errements lorsqu’il s’agit de savoir qui est ami ou ennemi, toutes choses dont il veut faire profiter celui qu’il souhaite voir lui succéder, un jour peut-être, si le Sénat de Rome veut bien suivre ses plans. Derrière l’homme avide de plaisirs et jouissant pleinement de la vie, malgré la maladie, apparaît un personnage porteur d’une vision sur le long terme, sachant mettre sa stratégie au service non de son intérêt personnel mais de celui de la nation qu’il est en charge de gouverner. C’est donc aussi d’un traité politique qu’il s’agit, dont les hommes et les femmes de cette classe qui nous gouverne feraient bien de s’imprégner. La vision d’Hadrien par Marguerite Yourcenar est avant tout un message adressé aux lecteurs d’aujourd’hui, plus qu’un travail d’historien. L’homosexualité, chère au cœur (et au corps) de l’auteure est présente en filigrane sans jamais être nommément désignée, comme dans cet autre ouvrage remarquable qu’est « L’œuvre au noir », mais les temps ne sont pas les mêmes, et ce qui causait la perte de l’homme de la Renaissance constitue ici le « piment » de la vie d’un des derniers « hommes libres » de l’Antiquité. Dont acte…

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