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Daniel Cohen, l’auteur d’une oeuvre majeure qui traverse l’Histoire et la Littérature

Trois auteurs écrivent autour des 1500 pages de son ouvrage "Eaux dérobées"

mardi 3 mars 2015 par Françoise Urban-Menninger

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Dans l’indifférence générale de la critique française, l’oeuvre de Daniel Cohen qui paraissait en plusieurs volumes dès les années 2000, suscitait, paradoxalement et dans le même temps, un intérêt universitaire international aux Etats-Unis, en Allemagne, en Italie, au Canada...Un colloque informel réunissait vingt-deux contributions émanant de critiques, philosophes ou écrivains en 2010. Dans ce même esprit, trois ouvrages viennent de paraître simultanément en 2014 aux Editions Orizons, confirmant ainsi l’intérêt, voire l’attrait pour ce texte monumental érigé "comme appui contre le vertige du vivre et mourir" selon les propres termes de Daniel Cohen.

Car né dans les affres de la souffrance, le premier volume "Psoas", nous donnait à entendre, à voir, à pressentir l’agonie de la mère de l’écrivain rongée par le cancer. Le corps de la mère devenait alors le corps même du texte dans lequel le lecteur était amené à appréhender les horreurs de la Shoah. Les autres volumes d’ "Eaux dérobées", s’inscrivaient dans "une traversée de la Vie, de l’Histoire, de la Littérature", analyse Françoise Maffre Castellani qui signe un remarquable essai intitulé Daniel Cohen. L’Ecriture et la Vie. Elle y note lors d’une conversation avec l’auteur qu’il s’agit "de sa propre traversée en somme". Et Daniel Cohen de souscrire à cette analyse qui font se rencontrer "l’homme civil" et "l’homme aperçu dans ses livres" et d’ajouter cette réflexion :"L’écriture romanesque, autofictionnelle a fortiori, ne peut s’affranchir de l’expérience de soi".

Dans le livre de Monique Lise Cohen Une âme juive, au sous-titre plus explicite Méditations autour d’Eaux dérobées de Daniel Cohen, on s’interroge longuement avec cette auteure autour du titre poétique de cette oeuvre, tiré de l’un des versets du Roi Salomon. Et de poursuivre notre réflexion avec Monique Lise Cohen autour de la question essentielle de la Sagesse et de la Folie qui disent "tout d’abord des choses semblables"...Car ce ne peut être que dans un entre-deux poétique que l’atrocité de la Shoah est susceptible d’être appréhendée et Daniel Cohen de soutenir que "la Shoah n’est pas dévoilable". Et Monique Lise Cohen de confirmer cette assertion en déclarant :"Le chef-d’oeuvre est de ne pas dévoiler le sordide en Littérature".
Mais l’écriture de Daniel Cohen "orientée par la mémoire de la Shoah et l’abîme qui s’est creusé en Europe" éclaire non seulement ce que l’on peut appeler "l’âme juive" mais aussi, bien évidemment, "l’âme humaine" comme nous le donne très justement à entendre Monique Lise Cohen.

Le livre d’Eric Colombo 80 GY. Rayonnements de Daniel Cohen nous renvoie à l’histoire de Daniel Cohen. Celle du fils qui s’est battu pour la survie d’une mère rongée par le cancer, celle de Daniel Cohen, gagné à son tour par le même mal que celui de sa mère. D’où le titre "80 GY" qui n’est autre que la plus haute dose de rayonnement ionisant dans les thérapies cancéreuses. Entre document et fiction, Eric Colombo qui partage des liens d’amitié avec Daniel Cohen, nous invite sur le ton de l’aparté à entrer dans l’intimité de ce dernier qui n’a de cesse de se battre, en tant qu’écrivain et éditeur, pour les livres qu’il défend. Avec humour, tendresse et délicatesse, nous entreprenons alors "un cheminement" qui nous rend Daniel Cohen très proche, nous côtoyons un ami à la fois fort et vulnérable qui nous donne l’envie de replonger dans ses "Eaux dérobées" pour y puiser cette lumière essentielle qui ne cesse de rayonner et de nous éclairer et qui a nom Littérature...
Celle-ci, nous accompagne sur les chemins de notre vie, à l’instar de Blanche, la petite chatte de Daniel Cohen, qui se promène toujours, à n’en pas douter, entre les lignes non écrites de l’auteur sur "les territoires délaissés par les mots".

Françoise Urban-Menninger

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