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Effigie - Alissa York
mardi 6 décembre 2011 par Jean-François Ponge

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Joëlle Losfeld (collection Littérature étrangère), 2008, 413 pp., traduction de Florence Lévy-Paoloni

Dans les décennies qui ont suivi la création de l’Eglise de « Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours » par le « prophète » Joseph Smith, en 1830, il ne faisait pas bon être Mormon. S’allier avec des tribus indiennes était parfois la meilleure façon de se défendre contre les « pogroms » qui se succédaient et obligeaient les adeptes de cette nouvelle religion, née à New-York, à toujours aller plus loin vers l’ouest, jusqu’à la création de la célèbre Salt-Lake City dans le providentiel état de l’Utah (« Sion », pour les adeptes). Alissa York, par clichés successifs embrassant à la fois le présent et le passé, nous décrit une famille mormonne, rassemblée autour d’Ursula, la première épouse d’Erastus Hammer, qui fait régner un véritable matriarcat au sein de cette structure polygame. Très proche du « prophète » Joseph Smith, dont elle a été une des premières disciples, elle assure l’ordre et la descendance, allant même jusqu’à conseiller à son mari les jours où il doit se rendre au chevet de sa seconde épouse, Ruth, dont la seule utilité est la procréation. Le plaisir, Erastus le trouve auprès de sa troisième épouse, Thankful, une ancienne actrice, qui recompose avec lui des scènes que l’on qualifierait aujourd’hui de « torrides ». Quant à la quatrième épouse, Dorrie, c’est encore une adolescente, qu’Erastus a recueillie au cours d’un massacre perpétré par les « gentils » (sic !). Un indien, rescapé du même massacre, fait également partie de la famille, et accompagne Erastus au cours de ses parties de chasse, à la recherche de « trophées », que Dorrie va ensuite naturaliser et ajouter à son petit musée taxidermique. Autant dire que l’atmosphère est sombre, très sombre, dans ce roman bien documenté, sur fond historico-religieux attesté par de nombreux témoignages. Hélas, les personnages manquent tous de profondeur. Ce sont pour la plupart des laissés-pour-compte d’une société cruellement individualiste, et l’on aurait aimé en savoir plus sur l’itinéraire qui les a conduits vers la nouvelle religion. L’aspect social est totalement gommé, au profit d’une analyse psychologique dépourvue de tout sentiment, qui laisse malheureusement le lecteur sur sa faim. C’est cependant bien écrit et construit avec intelligence...

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