Métamorphose du chemin - Hervé Martin
mardi 17 juin 2014 par Jean-Paul Gavard-Perret

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Hervé Martin, Métamorphose du chemin, Eclats d’Encre, 60 pages, Le Mesnil le Roi, 12 €.

Hervé Martin ne va pas par quatre chemins : il suit le sien. Sans ambages ou fioritures. Sans lyrisme ou faconde abusive. Son dernier recueil est un petit carnet de silence où il se sert plus de sa vie qu’il ne parle de lui. Cette menée personnelle devient une manière de revisiter le quotidien du monde et de lui-même - d’où le titre de « Métamorphose ». Il ne cherche ni à prouver, ni à démontrer : il avance - d’où aussi le mot de « chemin ».

La poésie est déshabillée de tout cliché, de tous les vocabulaires trop riches ou encombrants. Les poèmes ne bavardent pas : ils prennent racine dans la Parole profonde - à savoir celle qui se prononce dans la solitude. Marcheur, Hervé Martin reste scrutateur de visages et de paysages. De merveilleux nuages aussi. Ce vagabond sait s’émerveiller de rencontres comme du presque rien et jusqu’à « la palpitation de nos veines ».

Certes, en avançant, le chemin s’obscurcit, le pas se fait hésitant. Néanmoins le poète persiste et signe. Il tient devant des réalités qui demeurent ouvertes. Serti des questions les plus vives le mouvement demeure. Qu’importe donc si les jours - comptés de plus en plus mais jamais au plus juste - se couvrent de brume. Et si tout oblige à se plier c’est encore à de nouvelles perspectives. Depuis le premier pas franchi il en va ainsi de la vie. L’auteur devient le messager de ses détours ouverts aux découvertes et aux tribulations. Qu’importe si l’enjeu se diversifie au fur et à mesure de la distance à parcourir.

Jean-Paul Gavard-Perret


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