par penvins
Albert meurt dans le lit de Laura, sa maîtresse ? Presque un roman policier. On est le 2 janvier 1933 et il sera enterré le 5 janvier.
L’histoire est celle de cet intervalle. Un temps qui aujourd’hui nous paraîtrait long et qui est celui où se retrouvent tous ceux qui le connaissent, essentiellement sa famille.
Eugène Dabit, c’est le modèle littéraire de Céline. Ecriture populaire a-t-on dit. C’est aussi l’auteur d’Hôtel du Nord qui servira de scénario au film de Marcel Carné. Assurément une écriture qui doit au cinéma, faite de séquences brèves, comme juxtaposées, où l’on passe d’un personnage à l’autre sans transition Mais c’est aussi une écriture où l’on entend parfois le discours intérieur des personnages : Céline... Sarraute...
C’est en même temps comme un roman d’apaisement, la mort est enfin apprivoisée. En 1934 ce n’est plus la mort des champs de bataille, mais la mort toute simple que l’on est presque heureux de retrouver. Embolie dans le lit d’une amie que l’on allait épouser, à laquelle répondent la famille et les voisins du vieux Belleville :
"Les jours qui viennent de s’écouler, ils les ont vécus ensemble, ils en ont partagé les angoisses et les peines, ils ont échappé à leurs pensées moutonnières, et chacun avec ses armes a lutté contre le malheur."
Comment mieux dire le retour de la mort civile.
Penvins