par penvins
Il s'agit ici d'un regard médical sur Louis-Ferdinand Céline qui - pour Ph Ginisty - a surtout été le docteur Destouches. D'ailleurs L-F Céline n'écrit-il pas?:
Je ne suis pas un écrivain, je suis un médecin qui a écrit. Voilà tout. p67
Le plus intéressant dans ce court essai concerne les rapports de Céline au corps:
L'homme ne peut échapper à son enveloppe charnelle et Céline y voit la cause principale de ses limites. L'homme est en quelque sorte victime de son corps (...)
[...]
La fascination de Céline pour la danse et les danseuses rejoint cette préoccupation. La danseuse réussit en effet à s'affranchir (partiellement) du poids du corps en acquérant une sorte de légèreté aérienne qui lui permet de survoler la réalité. p 58-59
et à l'hygiène:
Céline s'est beaucoup impliqué dans la promotion de l'hygiène, persuadé que les hommes sont responsables, par leur mode de vie de la plupart de leurs maux, il est un intransigeant prêcheur de la vie saine. p 69
en 1917 il écrit à Simone Saintu:
N'omettez point de brûler cette lettre, elle doit contenir des billions de microbes, car je
suis ou perclu ou tuberculeux ou sommeillant et peut-être bien le tout à la fois. p 83
Pour tout dire - à travers le regard de Ph Ginisty - Céline est avant tout un médecin, un médecin qui "poursuit un combat obsessionnel contre la souffrance" (p77) et qui explique
qu'il vaut mieux une médecine élémentaire mais vraie qu'une médecine savante mais fausse. p 74
un médecin anti-potions, un médecin hostile à une médecine trop invasive et sûre d'elle p76
et qui se définit lui-même ainsi:
Ma pratique, si vous voulez, c'est une mystique (...) une espèce d'idéal "bonne soeur", que j'avais puissamment : me donner entièrement à l'adoucissement des maladies. p 81
A la fin de ce petit essai très documenté est joint une bibliographie importante de thèses médicales sur Céline.
On trouvera les références de ce livre dans notre bibliographie
Penvins
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