par Amélie Averlan
Rainer Maria Rilke : "Rodin", La Porte de l'enfer
Dialogue entre poète et sculpteur, en cinq carnets, dialogue souterrain profond entre une Oeuvre vue et les mots dun poète, entre inspirations et respirations : Rodin / Rilke.
La Porte de l'enfer, Bronze d'Auguste Rodin, nous mène aux portes de ses inspirateurs : de Dante à Baudelaire. Rilke trace ce chemin qui mena Rodin à travailler La Porte de l'enfer pendant vingt ans. Dans ce petit livre(premier carnet consacré à RODIN) d'une pureté poétique inégalable, Rilke plonge dans les sensations du sculpteur, mis face au gigantisme des impressions ressorties de la lecture de La Divine comédie, mis face à « l'architecture » poétique d'un Baudelaire. Cette description fait acte de la genèse de l'Oeuvre de Rodin en travail, et de ses pré-textes/pré-sculptés.
Il suffit de jeter un regard
sur cette Porte, il suffit de voir ce quil sy joue, d'entendre ce quil sy dit, et découter Rilke :
"Ici l'humanité endure une faim au-delà d'elle-même.
Ici des mains se tendent vers l'éternité.
Ici des yeux s'ouvrent, regardent la mort et ne la redoute pas. Ici se déploie un héroïsme sans espoir dont la gloire comme un sourire vient et va, fleurit et se brise comme une rose."(P.11)
[Collection QUADRANGLE
:Rainer Maria Rilke, "Rodin", La Porte de l'enfer, Châteauroux, 1997.]