Un trolley nommé désir, Kolazô
Kolazô signifie en grec «je châtie». Dans ce petit roman noir, lauteur - anonyme - châtie effectivement beaucoup. Sa cible? La politicaille et la clique qui lentoure dune petite ville de province. Kolazô dénonce pêle-mêle la vanité des élus locaux, le gaspillage des deniers publics, lesbroufe des boîtes de communication ou encore le conformisme navrant des mass médias.
Lintrigue se noue autour daccidents tragiques et suspects frappant divers représentants de lofficialité de la trentième agglomération de France. La première victime est le Président de lAgglo, Jean-Claude Toumini, qui est écrasé par un tram lors de son inauguration. Vient ensuite le tour dune ex-ministre du développement durable, qui reçoit un phallus géant (!) sur la tête lors du vernissage dune exposition dart contemporain. Puis, enfin, un sénateur lance un appel délirant à la lutte contre les extra-terrestres lors de linauguration dun parc dattraction.
Qui se cache derrière ces attaques perfides? Kolazô brouille les pistes jusquaux dernières lignes de son polar. Le coupable sera finalement démasqué en la personne dun modeste «technicien de cérémonie», qui, durant des années, affûtait dans l'ombre de lofficialité les ciseaux à couper le ruban inaugural et astiquait la truelle à poser les premières pierres. Pour se venger du mépris affiché à son égard par les notables locaux lors dhumiliants offices, il se met à les faire chanter, menaçant de révéler leurs secrets dalcôves ou de provoquer des accidents compromettants lors des cérémonies si ceux-ci ne lui versent pas de coquettes sommes. Une fois un magot consistant amassé, il décide, avant de quitter le pays, de lancer un feu dartifice final, en provoquant les accidents qui frapperont les notables les plus suffisants et corrompus. Décapant!
P.S. Le résumé est court mais il faut dire que le roman lest également. Moins de cent pages
Mais qui valent assurément le détour!
Florent Cosandey, 25 mai 2006