dimanche 8 août 2010 par Jean-François Ponge
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Gallimard (collection Folio), 2007, 300 pp.
Qui n’a jamais rêvé de larguer les amarres, tout comme cestui-la qui conquit la Toison... Fermer sa maison, changer de nom, couper tous les ponts et partir vers une vie nouvelle, de nouveaux amis et amants, loin des souvenirs culpabilisants de l’enfance. Ce vieux rêve (souvent masculin), Pascal Quignard l’a imaginé sous les traits d’une musicienne, rare et adulée, belle et solitaire, dont la vie va brusquement dériver au gré de ses caprices. Beaucoup d’imprévus vont surgir et mettre quelque peu à mal son projet. Ce beau roman de Pascal Quignard, écrit dans une langue épurée à l’extrême (que d’aucuns taxeront de minimaliste), utilise le pouvoir évocateur des mots pour nous faire partager les errements et les troubles calculs d’une intelligentsia dilettante et désabusée (Sagan n’est pas loin, mais quel style !). Laissez-vous entrainer dans ce voyage imaginaire, sans chercher à y voir se refléter votre propre vie. Le charme opère et, une fois commencé, ce livre vous colle à la peau. Mais Villa Amalia, c’est aussi un film. Je ne l’ai pas vu et pourtant à chaque page j’entends la voix d’Isabelle Huppert. Etonnant, n’est-ce pas ?
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