lundi 18 octobre 2010 par Jean-François Ponge
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Librairie Générale Française (collection Le Livre de Poche Classique), 1999, 221 pp. (traduction de Christian Helmreich et Pierre Leroux)
Après "La Nouvelle Héloïse" (1761), "Les souffrances du jeune Werther" (1774) sonne le glas du classicisme et inaugure le courant "Sturm und Drang" qui sera appelé plus tard "Romantisme" et révolutionnera l’art et la pensée pendant tout le dix-neuvième siècle. Dans ce court récit, en grande partie autobiographique, qui a inspiré nombre d’artistes de la période "révolutionnaire", la morale chrétienne est sérieusement mise à mal. Le héros tombe éperdument amoureux d’une jeune femme, fiancée puis mariée, dont il vante la vertu pour mieux la tenter et, pour finir, la séduire. Las de voir ses ardeurs repoussées il finira par se suicider, après avoir mis en scène sa mort avec panache. Le rouge est mis, le noir aussi tant le pessimisme est de rigueur. Seul rayon de soleil dans ce champ de larmes : la nature, omniprésente, moins que chez Rousseau pourtant, bien entendu toute de paix et d’équilibre (Darwin en donnera une autre vision, mais près d’un siècle plus tard, annonçant la fin du romantisme). Pour ma part j’aurais préféré une vision moins narcissique de l’amour (on sait tout des états d’âme du jeune Werther mais rien des sentiments de sa bien-aimée), vision qui semble (hélas !) revenue en force dans la littérature de ces dernières années, mais côté femmes cette fois.
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