vendredi 18 mars 2011 par Jean-François Ponge
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Presses de la Cité, 2007, 712 pp. (traduction de Jacques Martinache)
Une épopée brésilienne, depuis le premier choc des cultures amérindiennes et européennes, jusqu’aux luttes actuelles des paysans sans terre, racontée à travers l’histoire de deux lignées familiales, les Cavalcanti et les da Silva. Cinq siècles d’histoire défilent au long de ces 700 pages d’une écriture dense. On félicitera l’auteur (et le traducteur) pour ce monument de fiction historique et pour quelques morceaux de bravoure : la longue errance d’Aruanã, le jeune Tupiniquin, à travers l’Amazonie encore intouchée, la quête inutile d’Amador Flôres da Silva, mort sans avoir trouvé les émeraudes qui devaient le faire roi du Brésil. Les luttes incessantes des planteurs portugais pour s’assurer une main-d’œuvre gratuite et docile auprès des tribus indigènes, y compris en pillant les réserves indiennes installées par les jésuites. Les révoltes des amérindiens et plus tard des esclaves africains pour se libérer du joug des colons. Enfin la lutte sans fin des oubliés du développement, qui se poursuit encore aujourd’hui. L’épopée brésilienne est bien là, racontée avec sincérité et un grand sens de la mise en scène par un auteur réellement amoureux de son sujet. Hélas, le souffle épique d’un Louis-Philippe Dalembert (« Le roman de Cuba ») n’est pas là, et on aurait aimé comprendre comment s’est constitué ce creuset culturel qu’est le Brésil : musique, religions, pratiques, il y a tout de même eu autre chose que des guerres pour cimenter cette nation de 200 millions de personnes, non ?
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